GUERRE D'ALGERIE (1955-1962)

 

Extrait du livre "Histoire succincte de l'Aéronautique Navale (1910-1998)" écrit par le VA Roger Vercken (ARDHAN)

Le 1er novembre 1954, 6 mois après la défaite en Indochine, des attentats à la bombe eurent lieu en Algérie contre des pieds-noirs. Ceci mena à une guerre entre l'armée et les rebels, les fellaghas, qui voulaient l'indépendance pour leur pays. Pendant la guerre, entre 50 000 et 400 000 soldats y furent envoyés. L'Aéronavale Française effectua différents types de missions sur l'Afrique du Nord, comme le transport tactique ou l'appui aérien rapproché (CAS). Les 1ers S-55 de la Marine furent testés en 1955 à Sétif au sein du Groupe d'Hélicoptères n°2 (GH-2). En 1956, l'escadrille 31F fut créee en Algérie et fut équipée de H-21C "Bananes Volantes", pour fournir le transport tactique aux troupes. La 33F, sur H-19D, fut créee en 1957. La 32F fut créee en 1958 sur HSS-1. Le Groupe d'Hélicoptères n°1 (GHAN-1) fut crée à la BAN Lartigue le novembre 1957, dans le but de soutenir les escadrilles 31F, 32F, 33F. Ces hélicoptères furent utilisés au sud D'Oran et près de la frontière Marocaine. A partir de 1958, ils opérèrent avec les Commandos-Marine (4 unités: De Penfentenyo, De Montfort, Trepel et Jaubert), et furent armés de différents systèmes d'armes, comme des mitrailleuses et des bombes.

Dès 1959, le GHAN fut impliqué dans des opérations menées par le Col. Bigeard, commandant le secteur de Saïda, qui appréçiait le travail des marins, et les appelait même les "véritables guerriers du djebel". C'est pourquoi un grand nombre de missions furent réalisées en région montagneuse, sutout dans les massifs de Ksour, de l'Aurès et de Nementcha.

En 1962, le GHAN 1 affichait plus de 49 000 heures de vol, dont 39 400 en opéreations. En dépit de ces chiffres impressionnants, 7 hélicoptères furent perdus et 13 membres d'équipages tués. En 1956, les escadrilles 12F, 14F, 15F et 17F, toutes sur Corsairs et jusque là basées sur les BAN Hyères et Karouba, s'installèrent sur le terrain de Telergma. Opérant pour l'armée de l'air, elles fournirent du soutien aérien rapproché ou encore de l'escorte pour les hélicoptères.

Entre février et mars 1958, des frappes aériennes et des missions CAS, furent lancées depuis le PA Bois-Belleau, seul porte-avions intervenu en Algérie. Des Aquilons des 16F et 11F ont aussi combattu à partir des BAN Karouba et Alger Maison-Blanche, où une petite base aéronavale fut improvisée.

Des P2V-6 Neptune des 21F, 22F et 23F partant des BAN Lartigue et Port Lyautey (Maroc), assurèrent des PATMAR pour surveiller les trafics maritimes d'armes. Des Privateers de la 28F de Karouba surveillèrent les frontières Marocaines et Tunisiennes. Le 21 mai 1957, le Privateer 28F4 piloté par l'EV1 Suret s'écrasa contre une montagne, tuant 7 membres d'équipage.

La 4S, basée à Lartigue, est aussi intervenue de 1957 à 1960 en Algérie. Dotée au départ de Catalina, puis de Lancaster qui remplirent les même missions que les Neptune. Le Général De Gaulle proposa en novembre 1960 un référendum sur le statut de l'Algérie, qui fut approuvé par la majorité des français en janvier 1961. Les Accords d'Evian furent signés en mars 1962. L'Algérie accède à l'indépendance le 5 juillet 1962; les dernières forces aéronavales française basées en Algérie quittèrent Mers-El-Kebir en 1968.

 

   

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