HYDRAVION MONOMOTEUR
HISTORIQUE
L'histoire commence avec la
demande de la Marine Impériale pour un hydravion de chasse qui
doit assumer les missions suivantes :
-Couvrir les zones non-couvertes par
une base aérienne, les zones de débarquement.
-Protection d'installations militaires
situées sur des îlots de dimensions insuffisantes pour que
des pistes d'atterrissage permanentes puissent y être construites.
Kawanishi répond à
la demande avec son NI-K1, mais la situation internationale se dégradant
rapidement et la confrontation avec les États-Unis devenant inévitable,
il apparut rapidement que cet appareil ne serait pas prêt à
temps. La Marine Japonaise demande alors à Nakajima de développer
un hydravion de transition en attendant l'arrivée du futur Kyofu
("Rex" dans la classification alliée).
Au début de l'année
1941, l'avionneur prit comme base le célèbre Mitsubishi
A6M2 modèle 11, dont il assurait la fabrication, et commença
le développement du nouvel avion. Par rapport au Zéro terrestre,
le prototype, dénommé AS-1, était dépourvu
de train, dont les logements (y compris celui de la roulette de queue
étaient obturés, un grand flotteur central soutenu par un
pylône principal profilé et deux mâts additionnels
étant installés à la place. La stabilité latérale
était assurée par deux flotteurs retenus par un mat profilé
unique et attachés au deuxième tiers de l'intrados. En outre,
on notera que c'est le modèle 11 qui avait été retenu
comme base de départ de la réalisation du nouvel hydravion,
essentiellement parce que sa voilure était dépourvue des
saumons d'ailes repliables, particularité de son successeur immédiat,
le modèle 22. Une autre modification extérieure immédiatement
visible consistait en l'ajout d'une petite dérive, installée
sous l'empennage (lui même agrandi), destinée à améliorer
la stabilité latérale. La motorisation d'origine, ainsi
que l'armement, étaient conservés, en revanche la présence
du flotteur central empêchait l'installation d'un réservoir
supplémentaire, inconvénient auquel if fut pallié
en logeant une réserve- d'essence additionnelle à l'intérieur
de ce damier. Le prototype vola le jour même de l'entrée
en guerre du Japon, le 7 décembre 1941, et la production en série
du nouvel avion, dénommé officiellement "Hydravion de 1ére
chasse de la Marine type 2, modèle 11 " commença peu après.
Malgré la présence de
ses " accessoires " marins, l'hydravion, auquel (les Alliés attribuèrent
rapidement le nom de code " Rufe " était relativement rapide et
manœuvrant, preuve de l'excellence du concept initial de Jiro Horikoshi,
"père" du Zéro. Les premiers appareils, versés au
Kokutai (flottille) de Yokohama, furent envoyés à Tulagi
dans l'archipel des Salomons, mais ils périrent rapidement sous
les bombes des B-17 de l'U.S.A.F. qui préparaient le débarquement
sur ces îles. D'autres Rufe furent envoyés aux Aléoutiennes,
mais en règle générale cet hydravion connut peu de
succès face aux chasseurs alliés, de plus en plus performants
et il fut très souvent relégué à des missions
annexes, comme la chasse aux sous-marins ou l'attaque de navires de surface,
par exemple. L'une de ses dernières utilisations en tant qu'intercepteur
se produisit à la fin de la guerre, lorsque les appareils du Kokutai
(normalement chargé de la transformation des pilotes sur son successeur,
le Kyofu), servirent à la défense de l'île centrale
du Japon (Honshu) à parti de leur base du Lac Biwa.
L'unique Rufe ayant appartenu
à l'Aéronautique Navale, a été retrouvé
prés de Singapour en septembre 1945 par les troupes britanniques.
Après évaluation par l'ATAIU, il est envoyé en mars
1946 à Biên Hoa prés de Saïgon.
Il est affecté et remis en
état de vol au sein de l'escadrille 8.S, jusqu'à ce qu'il
s'écrase le 19 septembre 1946 lors d'un tonneau à basse
altitude (suicidaire avec un hydravion), jour de son vol initial, près
du PR Jules Verne à Rach Ba Sang.
ARMEMENTS