1954-1955-1956-1960-1961-1963-1964-1965-1966-1967-1968-1969-1970-1971-1972-1973-1974-1975-1976-1977-1978-1979-1980-
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2009

5 mai : Le PH Jeanne d'Arc et la FASM Georges Leygues. (©Marine Nationale)Arrivée à Brest à l'issue de la 44ème campagne d'application. Après cinq mois de mission, le porte-hélicoptères Jeanne d’Arc a retrouvé mardi 5 mai son port base, Brest ! C’est au son de la cornemuse que les marins de la Jeanne d’Arc se sont réveillés ce matin et c’est ce même son qui accompagne la Jeanne à son entrée dans le port de Brest. Le bagad de Lann-Bihoué est sur le quai pour nous accueillir. Dans la mature, la Jeanne arbore fièrement les pavillons des pays qu’elle a visité.
Autour de la grande dame, de plus petits bateaux où se sont massées les familles des marins. De petits voiliers aussi sont venus saluer le retour de la Jeanne.
Le poste de bande à une allure particulière aujourd’hui. Tout le monde veut en être ! Alignés, au garde à vous, les marins cherchent des yeux leur famille sur le quai. Certaines sont venues avec des signes distinctifs pour que l’on puisse les reconnaître de loin. Arrivée à brest du GEAOM Sur les visages des marins, des sourires enjoués, quelques larmes aussi. L’émotion est intense. Alors que l’on pose les aussières, le temps s’étire à l’infini. Il s’arrête presque, laissant les marins à quelques mètres de leur famille. Chacun repense au chemin parcouru depuis le départ le 9 décembre. Et finalement, les coupées sont posées. Les marins descendent calmement du bateau pour retrouver leur famille. Les amoureux s’embrassent, les jeunes papas serrent leur nouveau né dans leur bras, les mères retrouvent leur fils. Les familles enfin rassemblées savourent le bonheur simple d’être ensemble. Sur les visages des sourires, des larmes de joie, des yeux pleins de rêves. Les retrouvailles tant attendues ont tenu leurs promesses.
2 décembre : Carte de la 45ème et dernière campagne du PH Jeanne d'Arc. Appareillage de Brest pour la 45ème et dernière campagne d'application avec 2 Alouette III (22.S) et 2 Gazelle (Aviation Légère de l'Armée de Terre) à bord et la frégate légère furtive Courbet comme conserve.
Enfin ! Après deux semaines d’entraînement intensif au mois de novembre, et les derniers jours de préparatifs à quai, la «Jeanne d’Arc» est de nouveau prête à appareiller ce mercredi 2 décembre pour sa 45ème et ultime mission qui la mènera à l’autre bout du monde (Rio de Janeiro, le Cap Horn, New York, Québec…).
Le premier ministre François Fillon à bord du PH Jeanne d'Arc. (©Marine Nationale)Pour la cérémonie de départ, le premier ministre François Fillon nous a fait l’honneur de sa présence et son arrivée à bord a été saluée par 19 coups de canons tirés des canons de salut du bord. Accompagné par le chef d’état major de la marine, l’amiral Pierre-François Forissier, et de nombreuses autres personnalités civiles et militaires, il a passé en revue l’équipage sur le pont d’envol. Par la suite, il a prononcé un discours dans lequel il a rappelé l’importance de la Marine nationale dans le contexte actuel, les missions variées qui lui étaient confiées et la manière dont le porte-hélicoptères Jeanne d’Arc y participait.
Le pont du PH Jeanne d'Arc lors de l'appareillage. (©Marine Nationale)Plus tôt ce matin, les familles étaient venues sur le quai pour souhaiter une bonne mission aux marins du bord. Dans l’après midi, grâce à des transrades mis à disposition pour l’événement, elles ont pu accompagner la Jeanne d’Arc jusqu'au goulet et saluer leurs proches une dernière fois avant la mission. Dans quelques jours, au large de Gibraltar, la « Jeanne » retrouvera la frégate furtive Courbet, sa conserve, qui a appareillé à la même heure à Toulon. Les deux bâtiments navigueront ensemble vers Casablanca, première escale.
Principales étapes :
-Brest, France : 02 décembre 2009
-Casablanca, Maroc : 07-12 décembre 2009
-Dakar, Sénégal : 18-23 décembre 2009
-Rio de Janeiro, Brésil : 04-09 janvier 2010
-Buenos Aires, Argentine : 15-20 janvier 2010
-Montevideo, Uruguay : 15-20 janvier 2010
-Ushuaïa, Argentine : 27-28 janvier 2010
-Valparaiso, Chili : 04-09 février 2010
-Callao de Lima, Pérou : 15-20 février 2010
-Balboa, Panama : 26 février 2010
-Carthagène, Colombie : 01-06 mars 2010
-Fort-de-France, Martinique/ France : 16-23 mars 2010
-Pointe-à-Pitre, Guadeloupe/ France : 16-23 mars 2010
-New York, États-Unis : 31 mars - 05 avril 2010
-Québec, Canada : 12-18 avril 2010
-Saint Pierre, Saint Pierre et Miquelon/ France : 21-23 avril 2010
-La Corogne, Espagne : 01-03 mai 2010
-Hambourg, Allemagne : 14-19 mai 2010
-Rouen, France : 22-26 mai 2010
-Brest, France : 27 mai 2010
Fête de la Sainte Barbe. (©Marine Nationale)4 décembre : Chaque année, le 4 décembre, les bâtiments de la marine nationale organisent une commémoration particulière à l’occasion de la Sainte Barbe. La Jeanne d’Arc, avec tout son service « armes », a perpétué la tradition aujourd’hui en la transmettant à tous les officiers-élèves futurs artilleurs. Pour l’occasion, tous les marins du service se sont déguisés en pirates. Armés de pistolets à eau et de pétards, ils sont venus mettre de l’ambiance dans toutes les coursives. Cette année encore, les festivités se sont déroulées dans la bonne humeur ! Petit rappel historique : Sainte Barbe est née vers 235 à Nicomédie (en Turquie) d’un père païen adorant les idoles. Ce dernier découvrant que sa fille embrasse la foi chrétienne, décide de l’enfermer dans une forteresse et de la traiter comme une esclave. Alors qu’elle n’a que 16 ans, son père l’amène au tribunal de Maximien, président de la province. Guidée par la foi, elle supporte tous les supplices et exaspère ses bourreaux. Elle est finalement condamnée à avoir la tête coupée le 4 décembre. Le même jour, son bourreau est frappé par la foudre et son corps est réduit en cendre. C’est certainement pour cette raison que Sainte-Barbe est choisie par de nombreuses corporations utilisant la poudre et le feu dans leur métier comme Sainte Patronne (pompiers, artilleurs, artificiers…).
5 décembre : La FLF Courbet naviguant aux côtés de la Jeanne d'Arc. (©Marine Nationale)La Jeanne d’Arc a rejoint dans l’après midi la frégate furtive Courbet, sa conserve, qui avait appareillé le 2 décembre de Toulon. Après quatre jours de mer, les chemins de ces deux bâtiments de la marine aux missions et capacités complémentaires se sont enfin rejoints avant la première escale à Casablanca. Malgré un vent à décorner les bœufs, les marins des deux bâtiments sont sortis sur les extérieurs pour s’échanger des signes d’amitié et d’encouragement. Les marins de la Jeanne, à l’imagination débordante et de nature plutôt taquine, ont salué leurs collègues méditerranéens du Courbet avec un drapeau breton du meilleur effet ! Cette rencontre de bon ton a marqué deux événements particuliers : le premier exercice de présentation pour ravitaillement à la mer entre ces deux bâtiments et le véritable lancement de la mission 2009-2010 du Groupe École d’Application des Officiers de la Marine (GEAOM). Les officiers élèves, répartis sur ces deux bâtiments, parachèveront leur formation maritime et opérationnelle en appliquant de manière concrète ce qu’ils ont appris à l’École navale. Bienvenue au Courbet !
6 décembre : La FLF Courbet, Le PH Jeanne d'Arc et la frégate portugaise Bartolomeu Dias.(©Marine Nationale)A peine remis de leurs retrouvailles au large de Gibraltar, le porte-hélicoptères Jeanne d’Arc et la frégate Courbet ont navigué avec la frégate portugaise Bartolomeu Dias. Dans le but de conforter les étroites relations maritimes franco-portugaises, tout en restant dans le cadre de la mission de formation du GEAOM, ces trois bâtiments se sont livrés à un exercice croisé (Passex dans le jargon de la marine). Au programme, de nombreux exercices de navigation, des vols en hélicoptères mais aussi un scénario de combat naval au beau milieu de la nuit ! Pour les officiers élèves, c’est une grande première ! N’ayant jamais auparavant participé à un exercice avec un bâtiment d’une puissance étrangère, ils ont été présents tout au long de l’exercice, de sa préparation à la conduite des opérations. Ils ont ainsi étudié les capacités et potentiels des trois bâtiments avant de bâtir une tactique navale et de la mettre en œuvre lors du combat. Si la bataille s'est soldée par une défaite pour la Jeanne, coulée par le Bartomomeu Dias, l’enthousiasme et la pugnacité qu’ont montrés les midships au cours de ce premier exercice de coopération internationale sont prometteurs pour la suite de la campagne. Au-delà des exercices menés en commun, des marins ont été transférés entre les bateaux grâce à des mouvements d’hélicoptères qu’une météo passagèrement clémente n’a pas perturbés. Ces rencontres ont été l’occasion d’échanger dans les différents carrés et, pour les marins français, de découvrir un bâtiment portugais moderne et particulièrement performant. Les bateaux se sont séparés en fin d’après-midi, la Jeanne d’Arc et le Courbet reprenant leur route vers la première escale de la campagne : Casablanca.
07 au 12 décembre : Escale à Casablanca au Maroc. Pour sa première escale, la Jeanne d’Arc a jeté l’ancre dans la capitale économique du Maroc. accostage Après 5 jours de mer agités depuis son départ de Brest, le 2 décembre dernier, la Jeanne d’Arc a fait escale au quai des agrumes, dans l’enceinte du port de Casablanca. Les 620 marins du bord ont pu profiter d’une période de liberté bien méritée. La plupart est partie à l’assaut des sites touristiques dépaysant dont regorge le Maroc et s’est imprégné des coutumes et ambiances locales.
18 au 23 décembre : Escale à Dakar au Sénégal. Pour sa deuxième et ultime escale sur le continent Africain, la Jeanne a choisi la capitale du Sénégal, située sur la fameuse presqu’île du Cap Vert. Ce n’est pas la première fois que le porte-hélicoptères y jette l’ancre : Dakar est en effet la 3ème escale la plus visitée par la Jeanne après Fort de France et Djibouti. A Dakar se trouve également des moyens militaires pré-positionnés, qui offrent notamment un soutien logistique important pour le ravitaillement.
25 décembre : Noel sur le PH Jeanne d'Arc. (©Marine Nationale)Pour beaucoup, un Noël en mer revêt un caractère tout particulier car nous le passons loin de chez nous et loin de nos familles. Mais comme le rappelle le commandant de la Jeanne, qui a perdu le compte de ses fêtes de Noël passées en mer, nous sommes certes loin de nos proches mais nous sommes en équipage. « Tenir la mer en équipage » : jamais cette devise ne s’était révélée aussi appropriée qu’en cette période de fin d’année.
Les neuf aspirants du bord ont lancé les festivités hier en fin d’après-midi dans le hangar hélicoptères en composant une crèche humaine, à la fois réaliste et originale. Les marins du bord ont fortement apprécié l’interprétation du petit Jésus par Thierry Jacqmin, le doyen des aspirants. Son visage angélique et sa perruque blonde y ont certainement été pour beaucoup !
Les musiciens de la musique des équipages de la Flotte ont ensuite pris le relais et ont joué tous types de morceaux, des chants de Noël à la variété française. Les officiers élèves en ont également profité pour reconstituer la chorale de l’École navale et chanter quelques chants a cappella.
27 décembre : Gazelle de l'ALAT. (©Marine Nationale)24 obus de 100mm et 480 obus de 20 mm : un véritable déluge de feu s’est abattu cet après midi du 27 décembre sur la cible ! De nombreux exercices de tir ont eu lieu aujourd’hui au profit des deux bâtiments du GEAOM. Mais cette fois ci, les artilleurs n’ont pas été les seuls à participer à l’opération : les pilotes de l’ALAT (Aviation Légère de l'Armée de Terre), embarqués sur la Jeanne depuis le début de la mission, ont pu se joindre à l’entraînement et faire chauffer les canons de 20mm de leur Gazelle (hélicoptères légers).©Marine nationale La cible du jour était constituée de bidons métalliques reliés entre eux par de la toile rigide. Pour la rendre plus visible, les artilleurs l’avaient surmontée de ballons gonflables.
Cible. (©Marine Nationale)La Jeanne d’Arc a laissé au Courbet l’honneur de tirer le premier avec sa tourelle de 100mm. A la fin de l’exercice, chacun des deux bâtiments avait pu tirer 12 obus. Après avoir chargé à bord des hélicoptères des chaînes de munitions et effectué les dernières vérifications, les pilotes de l’Aviation Légère de l'Armée de Terre ont enfin pu décoller pour mitrailler la cible avec pas moins de 480 obus !
Notons quand même le nom quelque peu étrange donné à l’exercice : splashex, qui illustre avec brio toute la poésie militaire et qui est sans doute évocateur des bruits des projectiles qui impactent l’eau après avoir traversé la cible.
Pour conduire ce type d’exercice, une coordination parfaite est nécessaire entre la passerelle, la direction de tir au « central opérations », les artilleurs et les pilotes. Le respect de la procédure est primordial pour éviter tout incident. Le commandant supervise l’opération et est le seul à pouvoir ordonner les tirs, même les tirs d’entraînement ! Le bilan de cette journée particulièrement bruyante et riche en action est très positif : l’exercice s’est très bien déroulé et a permis de renforcer les liens entre les marins et les membres de l’Aviation Légère de l'Armée de Terre.
29 décembre : Equipe de visite. (©Marine Nationale)Que ce soit pour des soupçons de trafic illégal, de piraterie ou de pêche illicite, les bâtiments de guerre français sont souvent amenés à contrôler en mer des navires. L’opération de contrôle peut aller de la simple interrogation par radio jusqu’à la fouille complète du bâtiment. Pour s’entraîner à ce type d’opération plutôt complexe, les bâtiments français participent régulièrement à des exercices de visite (ou visitex dans le jargon militaire). Aujourd’hui, quelques membres d’équipage du Courbet ont joué les trafiquants douteux et ont poussé l’équipe de visite de la Jeanne d’Arc à intervenir !
Lors de ces visites, il faut coordonner les actions des diverses équipes qui prennent part à l’opération. En passerelle, des marins sont chargés de prendre contact radio avec le « client » et de lui demander des informations concernant sa provenance, sa destination, sa cargaison…
Exercice visitex. (©Marine Nationale)Pendant ce temps là, la cellule info crise est chargée de recueillir des preuves : des photos, des enregistrements sonores et éventuellement des films ; si le bateau ne coopère pas, le commandant peut demander aux artilleurs d’effectuer des tirs de semonce, d’arrêt voire au but avec les tourelles de 100mm ou les mitrailleuses de 12.7 mm. Une fois le client rendu plus conciliant, l’équipe de visite embarque sur un zodiac pour aller contrôler les documents du bord et éventuellement faire la fouille du bâtiment.
Cette dernière est composée de fusiliers marins (les hommes en vert) et d’un expert juridique, le commissaire, officier habilité à bord constater les infractions. Les passeports des différents membres d’équipage ainsi que la cargaison sont scrupuleusement inspectés. Il peut arriver que les trafiquants se débarrassent de leurs marchandises en les jetant à la mer. Un hélicoptère ou un zodiac est alors chargé de les récupérer. Une fois analysés par le service médical, ces colis constitueront une preuve incontestable de l’infraction du navire !
L’exercice du jour s’est très bien déroulé, les différents automatismes étant bien intégrés par les différents participants, en particulier par les officiers élèves pour lesquels l’exercice était une grande première.
31 décembre : Ravitaillement à la mer du Courbet. (©Marine Nationale)La Jeanne d’Arc a ravitaillé le Courbet en gazole ce matin. Même si la route est longue entre Dakar et Rio de Janeiro (12 jours de mer), la Jeanne d’Arc et le Courbet ont une autonomie en gazole suffisante pour naviguer pendant toute la traversée sans jamais être à sec.
Néanmoins, les deux bâtiments du GEAOM procèdent souvent à des exercices de ravitaillement en mer (RAM) dont l’objectif est double : former les officiers élèves, répartis sur les deux navires, à ce type d’opération et entraîner l’équipage à exécuter rapidement et en sécurité les différentes manœuvres. Parfois, les deux bâtiments se présentent côte à côte mais n’échangent pas de carburant : ce sont les RAM Sec.
En ce dernier jour de l’année 2009, les deux bâtiments ont procédé à un RAM Liquide, c'est-à-dire qu’il y a eu un transfert de carburant. C’est la Jeanne d’Arc qui a ravitaillé le Courbet en gazole. Pas moins de 50 mètres cubes ont été transférés durant les 2 heures qu’aura duré l’exercice. ram2 Même après des heures d’entraînement et des années d’expérience, l’exercice s’avère toujours délicat. La première difficulté vient de la longueur de la manche (= tuyau par lequel passe le carburant) qui ne dépasse pas la cinquantaine de mètres ! De ce fait, les deux bâtiments doivent naviguer à la même allure et rester à une trentaine de mètres l’un de l’autre pendant toute la durée de l’exercice, et ce, malgré la houle et le vent. Les marins présents en passerelle sont donc particulièrement vigilants. La seconde difficulté consiste à faire passer la manche de gazole d’un bâtiment à l’autre, alors qu’ils sont tous deux en mouvement. Pour cela, les marins installent d’abord un câble support sur lequel glisse la manche. Les bras des 25 marins ne sont pas de trop pour tendre ce câble le temps de l’opération.
Aujourd’hui encore, l’exercice s’est déroulé sans encombre. Il en annonce d’autres pendant la campagne, notamment avec des marines étrangères.
Reveillon 2010 sur le pont d'envol du PH Jeanne d'Arc. (©Marine Nationale)Tout l’équipage s’est réuni sur le pont d’envol pour fêter le passage à l’an 2010 qui, avec la suite de la mission, s’annonce riche en aventures et en découvertes. Matelots, quartier-maitres, officiers mariniers, officiers élèves, officiers ; marins et soldats de l’Aviation Légère de l'Armée de Terre, tous étaient réunis pour ce grand moment de cohésion. Les cuisiniers et les maîtres d’hôtel avaient préparé un barbecue-buffet gargantuesque : charcuterie, crudités, grillades, il y en avait pour tous les goûts. Bien vite, le pont d’envol s’est transformé en dance floor géant. Au milieu de l’océan Atlantique, avec la pleine lune se reflétant sur l’eau, on ne pouvait rêver d’endroit plus magique pour fêter le passage à la nouvelle année. Remercions au passage le maître principal Jean Luc François et le lieutenant de vaisseau Benoît Bugaut pour avoir animé cette soirée endiablée et mémorable. Tout l’équipage a prononcé en cœur les dernières secondes du traditionnel décompte à l’issue duquel les marins se sont échangés les vœux pour la suite de la mission.

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2010

2 janvier : Plongeurs inspectant le PH Jeanne d'Arc. (©Marine Nationale)Profitant des bonnes conditions météorologiques (houle inférieure à 1 mètre et vent inférieur à 20 nœuds) et de l’avance du porte-hélicoptères sur sa route, les plongeurs ont participé à un exercice en plein océan Atlantique pour la première fois de la mission. La plongée du jour était un entraînement à la visite des organes propulsifs et gouvernail. Ces plongées de routine ont un double objectif : entraîner les plongeurs du bord à réagir rapidement en cas d’avarie sur l’appareil propulsif et vérifier l’intégrité de la coque en s’assurant qu’il n’y a pas de zones fragilisées. plo2 Les hélices ont été stoppées pendant toute la durée de l’exercice, laissant ainsi la Jeanne d’Arc soumise aux aléas des courants marins. Plongeurs inspectant le PH Jeanne d'Arc. (©Marine Nationale)Ces derniers doivent donc être inférieurs à 1 nœuds pour que le bâtiment ne dérive pas outre mesure pendant toute la durée de l’entraînement. La plongée a nécessité la mise à l’eau d’un zodiac à partir duquel les 3 plongeurs ont été débarqués. En 1 heure, ils ont contrôlé les hélices, les lignes d’arbre (ce qui relie les moteurs aux hélices) et le safran (=gouvernail). Au programme également une simulation d’un accident de plongée pour permettre à l’équipe médicale de s’entraîner à ce type d’intervention délicate.
4 au 9 janvier :
Escale à Rio de Janeiro au Brésil. La Jeanne d’Arc et le Courbet ont jeté l’ancre au port civil de Rio de Janeiro, après 11 jours de traversée de l’océan Atlantique. Dès leur arrivée dans la célèbre baie de Guanabara, les marins du bord se sont rassemblés sur les extérieurs pour admirer la beauté du paysage qui s’offrait à leurs yeux. Malgré la brume matinale, ces derniers ont pu distinguer les innombrables montagnes à la végétation foisonnante qui semblaient émerger de l’eau.
9 janvier : Arrivée du Lynx de la marine brésilienne transportant l'Amirante Gastao Motta. (©Marine Nationale)La Jeanne d’Arc s’apprête à appareiller au petit matin. Le Courbet s’éloigne déjà du quai, sa silhouette se détachant dans la nuit. Dans cinq heures, le GEAOM a rendez-vous pour inaugurer un nouvel épisode des relations maritimes avec le Brésil : Villegagnon 2010 ! Du nom de l’amiral français qui, il y a cinq siècles, arrivait en baie de Rio, cet exercice franco-brésilien est une première. Proposé à la marine brésilienne par la Jeanne d’Arc quelques jours avant l’escale du groupe école à Rio de Janeiro, l’exercice a fait l’objet d’une planification complète pendant l’escale, validée par une réunion « pré-sail » à l’état-major de l’escadre. Navires français et brésiliens participant à l'exercice Villegagnon 2010. (©Marine Nationale)Prévu de durer deux jours, Villegagnon 2010 a réuni pour la France la Jeanne d’Arc et le Courbet, et pour le Brésil, les frégates Liberal et Jaceguay ainsi que le pétrolier ravitailleur Amirante Gastao Motta. Les officiers élèves ont ainsi eu la chance de mener avec nos camarades brésiliens une série d’exercices, complétés par un échange de personnel entre les bateaux : évolutions tactiques, ravitaillement à la mer de la Jeanne d’Arc par l’Amirante Gastao Motta, posés croisés d’hélicoptères. Le contre-amiral Ilques, commandant la deuxième division de l’escadre de Rio de Janeiro, ainsi que deux officiers de son état-major ont embarqué à bord de la Jeanne d’Arc le temps d’un déjeuner, avant que la force ne se sépare, mettant ainsi fin à Villegagnon 2010.
15 au 20 janvier :
Pour sa deuxième escale sur le continent sud-américain, la Jeanne d’Arc a jeté l’ancre à Buenos Aires, la capitale de l’Argentine tandis que le Courbet a accosté à Montevideo, de l’autre coté de l’embouchure du fleuve Rio de la Plata, en Uruguay. Partis de Rio le 9 janvier dernier, seuls cinq petits jours de mer ont été nécessaires pour rallier les deux villes phares d’Amérique Latine. Les marins du bord n’ont d’ailleurs pas vu le temps passer, tant l’activité à bord a été intense durant le transit : entre l’exercice Villegagnon 2010 avec la marine brésilienne, la formation des officiers élèves et la préparation de l’escale, les marins ne savaient plus où donner de la tête.
La Jeanne d'Arc passant le Cap Horn le 25 janvier 2010. (©Marine Nationale)150 marins de la Jeanne d’Arc étaient le 17 janvier 2010 invités par le comité organisateur du Dakar 2010 à assister au podium d’arrivée. Partis le 1er janvier dernier de Buenos Aires, les concurrents ont traversé de part en part la cordillère des Andes, allant jusqu’à Iquique, au nord du Chili, avant de revenir par Santiago du Chili – à quelques kilomètres de Valparaiso où la Jeanne d’Arc fera escale dans une quinzaine de jours – et de revenir aujourd’hui dans la capitale argentine.
25 janvier :
La date du lundi 25 janvier 2010 restera longtemps gravée dans la mémoire des marins de la Jeanne d’Arc. En ce 55ème jour de la 45ème et ultime mission, la Jeanne a franchi pour la dixième fois de son histoire le mythique Cap Horn. «Cap Horn», «le Horn», «Horn» ce nom sonne et résonne dans les têtes des marins de toute la planète. Noria d'hélicoptères pour aider l'expédition Ultima Patagonia. (©Marine Nationale)Rendu tristement célèbre par les innombrables naufrages des navigateurs malchanceux ou téméraires qui s’y sont aventurés, il reste à l’heure actuelle redouté par de nombreux marins, même les plus aguerris. C’est avec un réel enthousiasme certes mêlé d’une crainte bien naturelle que l’équipage de Jeanne est venu défier le redoutable Horn, l’un des points de passage les plus dangereux du monde.
27 au 28 janvier :
Après avoir bravé le Cap Horn, la Jeanne d’Arc et le Courbet ont fait escale en Terre de Feu, à la pointe de la Patagonie, dans la petite ville d’Ushuaia.
1er février : Juste avant de quitter définitivement les chenaux de Patagonie, la Jeanne d’Arc a tenu à apporter son soutien à une expédition scientifique française dénommée Ultima Patagonia. La Jeanne d'Arc naviguant en Patagonie. (©Marine Nationale)La Jeanne a accepté de leur fournir une aide de logistique: l’objectif principal était de transporter du matériel depuis le camp de base jusqu’à des camps annexes, difficiles d’accès. Une Alouette III (22.S) et une Gazelle du bord ont ainsi permis de transporter une tonne de matériel ainsi que huit expéditionnaires. La Jeanne d'Arc naviguant en Patagonie. (©Marine Nationale)La préparation en amont a demandé du temps aux marins de la Jeanne, tant au niveau de l’élaboration de la chronologie de l’opération qu’au niveau de la coordination des moyens, même si l’opération en elle-même a été de courte durée puisqu’elle s’est déroulée entre 06h00 et 09h00. Les hélicoptères n’ont pas été les seuls moyens déployés. Une des deux chaloupes du bord a été mise à l’eau pour débarquer une vingtaine de marins de la Jeanne à terre.
4-9 février :
La Jeanne d'Arc et le Courbet en escale à Valparaiso. (©Marine Nationale)La Jeanne d’Arc et le Courbet ont accosté à Valparaiso, plus grand port de la côte ouest de l’Amérique du Sud. Cette escale, la première sur la côte Pacifique, était attendue avec impatience par les marins de la Jeanne, après 15 jours de navigation difficile et délicate au large du Cap Horn et dans les étroits chenaux de Patagonie.
12 février :
Photo pour les 50 ans de la Jeanne d'Arc. (©Marine Nationale)Alors que la Jeanne d’Arc s’apprête à rejoindre le port de Callao, au Pérou, l’équipage s’est réuni sur le pont d’envol ce matin, afin de célébrer les 50 ans de la « vieille dame ». C’est en effet le 31 août 1960 qu’est mise sur cale la Résolue, ancien nom porté par le porte-hélicoptères. Suite au désarmement du croiseur école Jeanne d’Arc en juillet 1964, la Résolue reprend le flambeau et est renommée Jeanne d’Arc à cette occasion. La Jeanne telle que nous la connaissons aujourd’hui appareille alors de Brest pour sa première campagne d’application le 5 novembre 1964. Ce premier tour du monde ne sera que le premier d’une longue liste mais fera entrer la Jeanne dans la légende. Au total, le porte-hélicoptères aura réalisé plus de 85 000 appontages sans jamais faillir !
15 au 20 février :
Escale à Callao de Lima au Pérou.
21 février : Tir au canon de 100 mm. (©Marine Nationale)Dans le but de conforter les relations maritimes franco-péruviennes et d’initier les officiers élèves aux enjeux de la coopération internationale, la Jeanne d’Arc a réalisé aujourd’hui de nombreux exercices avec deux bâtiments de la marine péruvienne : l’Aguirre et le Velasquez. Au programme de la journée : des exercices de tir, des vols en hélicoptères, des PRERAM (présentation de ravitaillement à la mer)… L’exercice le plus notable aura été le tir contre terre, exercice devenu aujourd’hui difficile à organiser compte tenu des contraintes qu’il implique. Il n’est ainsi plus possible d’en réaliser en France, le dernier champ de tir réservé à cet effet ayant fermé. Le commandant de la Jeanne n’a donc pas hésité une seule seconde et a sauté sur l’occasion de pouvoir réaliser cet exercice pour la dernière mission du navire école.Le croiseur Almirante Grau. (©Marine Nationale)
La Jeanne d’Arc en escale accueille régulièrement des délégations de marins de toutes nationalités qui sont honorés de pouvoir visiter un bâtiment emblématique et mondialement connu. En retour, les marins de la Jeanne sont souvent invités à découvrir les bâtiments de la marine locale. À Callao, 10 officiers élèves ont ainsi eu le privilège de se rendre à bord de l’Almirante Grau, magnifique croiseur péruvien dont la construction remonte à 1953. Pour les midships, c’était l’occasion de visiter un navire dont le prestige au Pérou est équivalent à celui de la Jeanne en France. Le commandant de la Jeanne, le capitaine de vaisseau Patrick Augier s’est également rendu à bord du croiseur et s’est notamment attardé plus de deux heures dans les entrailles du croiseur. « ENERG » de spécialité, il était d’autant plus intéressé par l’appareil propulsif du bâtiment que ce dernier est similaire en de nombreux points à celui de la Jeanne d’Arc.
26 février :
Avant de traverser le célèbre canal de Panama, la Jeanne d’Arc a fait une courte escale à Balboa, port situé à quelques kilomètres seulement de la capitale du pays. Aux environs de 02h45 du matin, un branle-bas très matinal a surpris tout l’équipage ! Le pilote panaméen chargé d’accompagner et de conseiller les marins pendant la délicate manœuvre d’accostage était en nette avance sur son programme ! Néanmoins, les marins de la Jeanne ont particulièrement bien réagi devant l’inattendu, et la Jeanne a pu passer sans encombre sous le célèbre pont des Amériques, porte d’entrée vers le canal de Panama et de l’océan Atlantique.
27 février : La Jeanne d'Arc à Panama. (©Marine Nationale)Après les sinueux chenaux de Patagonie, c’est dans un décor et un climat totalement différents que la Jeanne s’est lancée ce matin dans la traversée du canal de Panama. Une dizaine d’heures auront été nécessaires au porte-hélicoptères pour parcourir les quelques 77 kilomètres du canal. Initié par les Français en la personne de Ferdinand de Lesseps, sa construction fut achevée par les Américains en 1914. Depuis lors, le canal constitue un point de passage stratégique pour la navigation comme en témoigne le nombre de navires que la Jeanne a croisés sur sa route pendant la traversée. L’équipage a ainsi pu voir des bâtiments battant le pavillon de nombreux pays. Lors de chaque rencontre, les marins s’échangeaient des saluts chaleureux, témoin d’une grande fraternité dans le monde de la mer.
Du fait de la différence de hauteur moyenne de 20 cm entre les deux océans mais surtout de l’important marnage (différence de hauteur entre marée haute et marée basse) du coté Pacifique, des écluses ont été nécessaires à la construction du canal. Ces dernières sont au nombre de trois : Miraflores et Pedro Miguel, ayant respectivement un dénivelé 16 et 9 mètres permettent aux bateaux de se hisser à une vingtaine de mètre au-dessus du niveau de la mer et ainsi rejoindre la rivière Chagres et le lac de Gatún. Passage du canal de Panama. (©Marine Nationale)Enfin, la triple écluse de Gatún, la plus impressionnante, permet de ramener les navires au niveau de la mer. Ces derniers peuvent alors rejoindre la mer des Caraïbes. Pour un bâtiment de la taille de la Jeanne d’Arc, si la navigation dans les étroits chenaux de Patagonie demandait déjà une attention particulière, le passage des écluses du canal a demandé aux marins un niveau de concentration encore plus élevé. Larges de 33 mètre et longues de 300 mètres, les écluses ne laissent pas la place à l’erreur ! Fort heureusement, le porte-hélicoptères était tracté par de petites locomotives appelées « mules » permettant d’entrer et sortir en douceur des bassins.
La traversée du canal de Panama aura également donné aux marins l’occasion d’admirer un paysage tropical. De chaque coté du canal, les marins présents sur les extérieurs pouvaient en effet observer une végétation évoquant la luxuriante forêt amazonienne. A l’instar de la traversée des chenaux de Patagonie, les marins apprécient et profitent des rares moments où il leur est possible de voir la côte. Du pont des Amériques à la baie de Limon, la 33ème et dernière traversée de la Jeanne s’est déroulée de la plus belle des manières. Le porte-hélicoptère a tourné le dos au Pacifique pour la dernière fois pour poursuivre l’aventure dans l’océan Atlantique.
01 au 06 mars : Escale à Carthagène en Colombie. C’est aux aurores que la Jeanne d’Arc est arrivée au port de Carthagène. Cette neuvième escale, dernière étape du périple en Amérique Latine, marque la mi-mission, symbole fort pour de nombreux marins de « la Vieille Dame ». A cette occasion, le commandant supérieur des forces armées aux Antilles (COMSUP Antilles), le contre amiral Philippe Arnould, s’est spécialement déplacé depuis la Martinique afin de s’entretenir avec le commandant et donner une conférence au profit des officiers élèves.
16 au 23 mars : Escale à Fort-de-France en Martinique. Alors que le porte-hélicoptères s’apprête à accoster à Fort-de-France, en Martinique, première escale « famille » depuis le début de la mission, les marins ont reçu la visite du commandant de la force d’action navale, le vice amiral d’escadre Bertrand Aubriot. Parti de Fort-de-France dans un hélicoptère « Puma » de l’armée de l’air, il est arrivé sur le pont d’envol du porte-hélicoptères aux alentours de 08h00 ce matin. Pendant toute la durée de sa présence à bord, sa marque était hissée dans la mâture de la Jeanne. Dans le cadre de sa dernière mission, la Jeanne d’Arc fait escale à Fort-de-France du 16 au 22 mars. Afin de permettre à ceux qui souhaitent visiter une dernière fois le porte-hélicoptères, deux journées « portes ouvertes » sont organisées les vendredi 19 et samedi 20 mars, au profit de la population. Ils sont 2 700 à s’être déplacé de toute la Martinique pour rendre hommage à la Jeanne d’Arc. JPO sur la Jeanne d'Arc à Fort-de-France. (©Marine Nationale)Les Jeanne Roze font partie de ces familles qui sont venus de l’autre bout de l’île. Lors de la visite, leur enthousiasme faisait plaisir à voir. Pour le père, il s’agissait d’un retour vers le passé, puisqu’il avait déjà visité la Jeanne d’Arc en Martinique alors qu’il avait dix ans. La Martinique a toujours été le point de passage obligé pour le porte-hélicoptères de l’autre côté de l’océan Atlantique. Avec 30 accostages au compteur, Fort-de-France est en effet le deuxième port le plus visité par la Jeanne, juste après Djibouti. Cette dernière escale du porte-hélicoptères Jeanne d’Arc est particulièrement symbolique : en 1964, pour sa « croisière d’endurance » et alors qu’il portait encore le nom de La Résolue, le porte-hélicoptères mouille en rade des Flamands à Fort-de-France et retrouve le croiseur école Jeanne d’Arc, qui effectue alors sa dernière croisière d’instruction avec sa conserve, l’aviso escorteur Victor Schœlcher et qui aura l’honneur d’embarquer le 23 mars 1964 le Président de la République, le général de Gaulle. Quelques jours plus tard, des officiers élèves du croiseur école embarquent sur le porte-hélicoptères pour tester les installations de l’école : ils seront les premiers midships d’une longue série de 6400 officiers élèves à être passés sur le porte-hélicoptères.
23 mars : Le PH Jeanne d'Arc et la frégate néerlandaise Van Speijk. (©Marine Nationale)Deux jours après avoir quitté l’île de la Martinique, la Jeanne d’Arc a rencontré ce matin la frégate néerlandaise Van Speijk. Depuis quelques années, les marines françaises et néerlandaises travaillent régulièrement ensembles, en particulier dans la zone caraïbes, où les deux pays se sont alliés avec les Etats-Unis et d’autres États de la région pour lutter contre le narcotrafic. Pour poursuivre et conforter cette coopération, la Jeanne d’Arc a mené un exercice naval, ou PASSEX, avec la frégate Van Speijk. Au programme de la journée, des simulations de combat naval des exercices d’évolutions nautiques mais également de nombreux vols en hélicoptères : une Alouette III de la Jeanne d’Arc a ainsi apponté sur la plateforme hélico de la frégate néerlandaise tandis qu’un Lynx de cette dernière est venu ce poser sur le pont d’envol.
Présents tout au long de l’exercice, de la préparation à la conduite des opérations, les officiers élèves ont mis en application tout ce qu’ils avaient appris jusqu’à maintenant. Pour ces derniers, ce PASSEX était une nouvelle expérience de coopération internationale. Le PH Jeanne d'Arc en mer formée. (©Marine Nationale)Le Portugal, le Maroc, le Brésil, L’Argentine, le Pérou et bientôt les Etats-Unis, autant de pays avec lesquels les midships ont eu la chance de pouvoir s’entraîner, attestant ainsi du caractère international de l’école d’application des officiers de marine. Comme le veut la tradition, des marins ont été échangés entre les deux bâtiments. C’est ainsi que l’enseigne de vaisseau Schooljan, l’officier élève Néerlandais, s’est rendu sur le Van Speijk en digne ambassadeur du porte-hélicoptères. A l’issue de cet échange, les bâtiments se sont séparés et la Jeanne d’Arc fait désormais cap vers Porto Rico qu’elle atteindra demain dans la journée. Elle y sera rejointe par la frégate Courbet qui a effectué une escale « en solo » à Pointe à Pitre du 16 au 23 mars.
25 mars : Le PH Jeanne d'Arc en mer formée. (©Marine Nationale)Avant d’aborder les eaux plus fraîches de la côte nord américaine et de faire escale à New-York, la ville qui ne dort jamais, la Jeanne d’Arc a fait une dernière halte dans les Antilles, à la célèbre île de Puerto Rico. En raison de la courte durée de l’escale (de 07h00 ce matin jusqu’à 16h00), le navire école était au mouillage et non à quai, comme ce fut déjà le cas à Ushuaia. Des chaloupes pilotées par des officiers élèves permettaient toutefois de faire le lien entre la Jeanne et la terre. Une partie de l’équipage a ainsi profité de quelques heures en terre américaine pendant que d’autres veillaient en passerelle, en machine, et accueillaient des personnalités civiles et militaires, des cadets de l’US Navy et des officiers des Coast Guards.
31 mars au 05 avril : Escale à New York aux États-Unis. Lors du cocktail du premier jour à New-York, le chef cuisinier du consulat général à New-York, M. Stéphane Verdille a tenu à offrir un monumental gâteau en forme de Jeanne d’Arc à l’équipage et à ses invités. fC’était la première fois que la Jeanne recevait un tel cadeau. Le commandant de la Jeanne d’Arc, le capitaine de vaisseau Patrick Augier, particulièrement impressionné par cette pièce, remercia le cuisinier pour son œuvre à la fois gargantuesque et original et coupa les premières parts du gâteau. Néanmoins, ce dernier se fit un point d’honneur de ne pas couper la Jeanne d’Arc en elle-même, entièrement constituée de sucre, si bien que seule la « mer » fut dégustée par les invités de la réception.
Ce matin, alors que le soleil était déjà haut dans le ciel, la Jeanne d’Arc a appareillé de New-York, laissant derrière elle pour la dernière fois l’île de Manhattan, véritable forêt de gratte-ciels vertigineux, où l’effervescence humaine ne s’arrête jamais, de jour comme de nuit. Le PH Jeanne d'Arc à New York. (©Marine Nationale)Lentement mais sûrement, le porte-hélicoptères s’élança vers l’embouchure de l’Hudson River, sous le ballet d’une Alouette III et d’une Gazelle ainsi que des hélicoptères du NYPD (New York Police Department) venus escorter la « Vielle Dame » jusqu’au pont de Verrazzano, saluant ainsi sa dernière escale aux Etats-Unis. Une grande partie de l’équipage s’est par ailleurs massée sur les extérieurs afin de porter un dernier regard à la pointe de Manhattan, le Brooklyn Bridge et bien sur la statue de la liberté, célèbre monument réalisé par le sculpteur français Bartholdi et offert au USA en 1886 en signe d’amitié entre les deux nations et pour célébrer le centenaire de la déclaration de l’indépendance américaine. Le PH Jeanne d'Arc à New York. (©Marine Nationale)Ce dernier regard croisé entre la « Jeanne » et « Lady Liberty », deux monuments historiques, fut immortalisé à l’occasion d’un photex.
12 au 18 avril : Escale à Québec au Canada. Avant de remonter le Saint-Laurent pour arriver à Québec, le commandant de la Jeanne d’Arc, le capitaine de vaisseau Patrick Augier, a honoré une invitation des autorités canadiennes et du maire de Gaspé et s’est rendu dans cette ville située près de l’embouchure du fleuve, lieu hautement historique pour le Canada mais également pour la France. C’est en effet sur cette terre septentrionale que le navigateur et explorateur français Jacques Cartier débarque pour la première fois. Né à Saint Malo en 1491, il réalise son premier voyage en 1534. Après seulement 20 jours de traversée, il atteint Terre-Neuve et explore le Golfe du Saint-Laurent. Le 24 juillet de la même année, il met pied à terre à Gaspé et y plante une croix de trente pieds, revendiquant la région pour le roi de France. Deux autres voyages suivront, au cours desquels il explorera plus en détail le Saint-Laurent et la région autour de Montréal.
17 avril : Le PH Jeanne d'Arc quittant le Québec. (©Marine Nationale)Samedi dernier, au cours de son escale à Québec, la Jeanne d’Arc a ouvert ses portes à la population. Rapidement, la file s’allonge sur le quai. En quelques heures seulement, 1600 personnes ont pu visiter le bord. La plage avant, les coursives, le pont d’envol… Autant d’endroits inconnus du grand public qui se dévoilent au cours de cette visite. Au détour des coursives, une exposition de photos portant sur la Jeanne d’Arc, des marins pour répondre aux questions des visiteurs, un peu de nostalgie, quand même, et surtout beaucoup de sourire sur les visages. Parmi les chanceux, des français expatriés, des Québécois, des familles de marins, des militaires, des civils…. Pour son dernier passage au Québec, la Jeanne d’Arc a permis à des centaines de visiteurs de déambuler dans ses coursives comme l’ont fait auparavant le Prince Albert de Monaco ou encore Eric Tabarly. De telles journées sont prévues aux escales de Hambourg, Rouen et Brest.
20 avril : « La Jeanne d’Arc appareille ». Il est 10h00 et le GEAOM quitte la ville de Québec après une escale de 7 jours en terre canadienne. Après quelques minutes : « Tir imminent, tir imminent ! » 21 coups de canon sont donnés, à raison d’un toutes les cinq secondes, alternativement sur tribord et bâbord. Le bateau vibre, les canons fument. La Jeanne d’Arc salue la ville de Québec. Les familles des marins sont encore sur le quai alors que résonnent les tirs sur le Saint Laurent. A quelques encablures, la Forteresse de Québec nous répond. Elle donne, elle aussi 21 coups de canon. Que chacun se rassure, aucun projectile n’a été envoyé. Les munitions utilisées sont faites de poudre noire, ce sont les dernières de ce type dans la Marine Nationale et elles sont exclusivement dédiées à cet usage. Leur calibre est de 37 millimètres. « Quand on tire au canon de 37, on a l’impression de redevenir un canonnier d’autrefois ! » déclare le Lieutenant de Vaisseau Stéphane Guillon, ravi d’avoir dignement salué la ville de Québec.
21 au 23 avril : Escale à Saint Pierre, Saint Pierre et Miquelon.
29 avril : Le PH Jeanne d'Arc à pleine vitesse. (©Marine Nationale)Le commandant en rêvait, les mécaniciens l’ont fait. Après plusieurs jours de préparation et plusieurs passages à 17 nœuds sur deux chaudières, la Jeanne d’Arc a atteint hier la vitesse de 26 nœuds (soit près de 50km/h) en passant sur quatre chaudières au lieu des deux fonctionnant habituellement en rythme de croisière. Cette configuration, qui n’avait pas été adoptée depuis 6 ans, rendait l’équipage fébrile. Les équipes de quart en machine ont été musclées pour l’occasion : ce ne sont pas 11 mais 13 marins de quart dans chaque compartiment qui ont permis de réaliser cette belle performance. Il est midi. La Jeanne d’Arc fait cap au 90, droit vers l’Europe. La mer est belle… Soudain, le bateau vibre. Des bruits inhabituels se font entendre. La Jeanne accélère ! Depuis ce matin à l’aube, les mécaniciens sont aux petits soins dans leur compartiment. Ils veulent que cet essai soit une réussite. Ils y ont mis du cœur et de l’huile de coude. Depuis 45 missions, les machines ne perdent rien de leur éclat d’origine. Elles sont entretenues minutieusement par des passionnés. Le commandant en passerelle demande aux machines d’accélérer. Progressivement, la Jeanne d’Arc passe de 15 à 17, 19 puis 20, 23 et enfin 26 nœuds, vitesse qu’elle n’avait pas tenté d’atteindre depuis plusieurs années. Les chaudières rugissent. Les quarante mille chevaux que développent les quatre chaudières piaffent. Enfin, ils peuvent s’exprimer et faire avancer à 26 nœuds ce bâtiment de 14.000 tonnes. A 50 ans ! Paradoxalement, en passerelle, un étrange silence règne, fait de concentration, d'admiration et d'émotion.
01 mai : Aujourd’hui au large de Brest, deux géants de la Marine nationale se sont croisés : le porte-hélicoptères Jeanne d’Arc et le porte-avions Charles de Gaulle. Les bâtiments se sont retrouvés en fin de matinée pour passer quelques heures ensemble. Le porte-avions avait à son bord les familles des marins du groupe aérien embarqué (GAE). En effet, les flottilles d’avions de chasse (Super Etendard Modernisé et Rafale) et d’avions de guet aérien (Hawkeye) sont principalement implantées en Bretagne, respectivement à Landivisiau et à Lann-Bihoué. Le PH Jeanne d'Arc et le PAN Charles de Gaulle. (©Marine Nationale)Profitant de son escale à Brest au lendemain de sa participation à l’exercice Brilliant Mariner, le Charles de Gaulle a ainsi permis aux familles des « marins du ciel » de participer le temps d’une journée à une sortie à la mer : une belle surprise alors que le porte-avions n’était pas venu à Brest depuis 2004 et que l’on commémore cette année le centenaire de l’aéronautique navale. Parti de Brest ce matin, le porte-avions a fait route au cap 270, plein ouest, pour son rendez-vous avec la Jeanne qui termine sa traversée de l’Atlantique !
La rencontre est magique ! Les deux plus grands bâtiments de la marine, en nombre de membres d’équipage, ont évolué pendant quelques heures dans les eaux de la mer d’Iroise, la Jeanne prenant soin de ne pas gêner dans ses manœuvres son jeune et imposant compagnon. Avec respectivement 650 et 1 800 membres d’équipage, Jeanne d’Arc et Charles de Gaulle rassemblaient aujourd’hui 2 500 marins pour fêter le 1er mai ! Les marins de la Jeanne ont eu la chance d’être aux premières loges pour assister aux manœuvres aviation du porte-avions. En début d’après-midi, ce dernier a mis sa « pontée en vol » ; comprenez qu’il a fait décoller les avions qu’il avait embarqués à son bord. Et le spectacle a commencé : un Hawkeye, un Dauphin Pedro (chargé du sauvetage en cas d’accident), une Alouette III pour les photos, et surtout, des avions de chasse impressionnants ! Un, deux puis six avions de chasse seront catapultés du pont du Charles de Gaulle en quelques minutes. Au dessus de nos têtes, devant nos yeux ébahis, ils semblent danser un balai grisant de vitesse et nous comblant de sensations. L’Alouette III de la Jeanne d’Arc, pas impressionnée pour un sou, a été dépêchée sur place.
4 mai : 1 760 000 nautiques parcourus (soit plus de 3 300 000 kilomètres), 6 400 officiers élèves formés (l’équivalent de plus de trois équipages de porte-avions Charles de Gaulle), 15 000 membres d’équipage (plus du 1/3 des effectifs militaires de la marine nationale), 768 escales dans 84 pays. Arrivés dans le dernier mois de la campagne d’application 2009-2010, et même si le programme nous réserve encore de belles activités, nous faisons les premiers bilans. Et là encore, les chiffres parlent : en cinquante ans, la Jeanne d’Arc aura franchi 110 fois l’Équateur, 10 fois le mythique Cap Horn (dont la dernière il y a juste trois mois), une trentaine de fois chacun des canaux creusés par l’homme à Panama et à Suez. Plus de 85 000 appontages de HSS-1, de SA.321G Super-Frelon, de WG-13 Lynx, d’Alouette III, de Gazelle, de Puma, de AS.365F/N Dauphin, de Cougar et de si nombreux hélicoptères étrangers venus saluer la « Vieille dame » lors des exercices avec les marines étrangères. Pour cette seule campagne, 27 000 nautiques auront été parcourus, bien plus qu’un simple tour du monde ! La Jeanne d’Arc aura navigué de la latitude 56 sud à la latitude 56 nord, laissant fuir son sillage dans des eaux allant de 1°C à 28°C. Aux douze officiers élèves étrangers présents depuis le début de la campagne, il faut ajouter une centaine d’autres qui auront embarqué pour des périodes allant de 1 jour à 2 mois, apportant ainsi aux officiers élèves français une ouverture sur le monde et des échanges exceptionnels. Au milieu de tous ces chiffres, le plus symbolique reste cette distance hors du commun franchie par un bateau : 3 300 000 kilomètres ! Imaginez un peu : 9 fois la distance de la Terre à la Lune !
4 mai : Le PH Jeanne d'Arc et la FLF Courbet. (©Marine Nationale)En début d’après midi, une diffusion générale retentit dans le bord. Le commandant nous annonce que nous venons d’obtenir la qualification opérationnelle supérieure, et félicite par la même occasion l’ensemble de l’équipage. La qualification opérationnelle supérieure est attribuée par ce que l’on appelle notre autorité organique, c'est-à-dire l’amiral qui commande la Force d’action navale (= tous les bâtiments de surface de la Marine nationale), et sanctionne un très haut degré d’entraînement et d’aptitude aux opérations. En clair, la Jeanne d’Arc atteint le plus haut niveau d’aptitude au combat et peut-être déployée pour les missions qui sont dans son spectre d’actions. Pour obtenir cette qualification, la Jeanne d’Arc a dû valider pas moins de 211 actions dans les domaines suivants : - conduite nautique - opérations - sécurité - protection/défense - flotteur/mobilité Les exercices quotidiens réalisés par l’équipage, dont les officiers élèves, ont en grande partie contribué à valider ces actions.
Parmi ces exercices, on peut citer les SECUREX, exercices de sécurité (simulations de voie d’eau ou d’incendie), les PRERAM (présentation pour ravitaillement à la mer), les EVOLEX (exercices d’évolutions entre plusieurs bâtiments), les GUNEX (exercices de tirs), et il en existe bien d’autres !
7 au 11 mai : Escale à Hambourg en Allemagne.
7 mai : Défilé naval à Hambourg. (©Marine Nationale)Alors que la Jeanne d’Arc vient de poser ses aussières à Hambourg, le grand port d’Allemagne célèbre du 7 au 10 mai son 821ème anniversaire ! Cet événement qui se tient chaque année se déroule en ce moment même sur les quais de la ville. Plus de 300 bateaux sont attendus pour l’occasion. C’est la plus grande fête portuaire au monde. Plus d’un million et demi de visiteurs s’y rendent chaque année. En avant première, et comme pour annoncer l’événement, la ville a résonné de 21 coups de canon tirés par la Jeanne d’Arc pour saluer la terre à son arrivée. 21 coups furent tirés en réponse par une batterie allemande, saluant ainsi la deuxième escale de la Jeanne en Allemagne depuis 1964.
L’anniversaire du port a été inauguré par le traditionnel défilé naval. Sur l’Elbe, ce sont des dizaines de bateaux, petits et grands, militaires et civils, de bois ou de métal qui ont paisiblement défilé sous le regard fasciné de milliers de visiteurs massés sur les quais. Du pont d’envol de la Jeanne d’Arc, accostée au cœur de la fête, le point de vue était exceptionnel.
8 mai : Près d’un million de visiteurs sont venus célébrer ce week-end à Hambourg le 821ème anniversaire du port. Accostée au milieu de dizaines de voiliers, bâtiments de guerre de la marine allemande, belge, portugaise, trois-mâts et autres bateaux de transport, la Jeanne d’Arc a ouvert ses portes au public pendant deux jours Le succès est total. L’information parue dans le célèbre journal das Bild s’est rapidement répandue et les visiteurs se sont massés en nombre sur le quai, attendant patiemment leur tour de monter à bord. Le circuit de visite commence par le hangar hélicoptères où le visiteur est d’emblée impressionné par les cinq hélicoptères qui y sont rangés. En effet, aux quatre Alouette III et Gazelle, habituelles pensionnaires de la Jeanne d’Arc, s’est invité depuis quelques jours à peine un Puma qui nous accompagnera jusqu’à Rouen. Le circuit se poursuit par la plage avant puis la coursive école, la salle de conférence et se termine sur le pont d’envol, d’où le public jouit d’une vue exceptionnelle sur le cadre de la fête maritime. En tout, ce sont plus de 5 000 chanceux qui ont pu visiter la « Jeanne d’Arc » au cours de ces deux journées portes-ouvertes.
9 mai :Trois Alouette III sur le pont d'envol. (©Marine Nationale) Le dimanche 9 mai dernier a été l’occasion de célébrer la Sainte Jeanne d’Arc. Pour fêter cet événement dans le port de Hambourg, le porte-hélicoptères du même nom s’est paré de ses plus beaux atours : le grands pavois ! Hissé à de très rares occasions, il a embelli notre Jeanne de mille couleurs. Flottants au vent, les pavillons semblaient saluer les visiteurs émerveillés du spectacle. Le grand pavois consiste à rajouter aux pavillons français hissés au haut de chaque mat, les pavillons alphabétiques et les deux premiers substituts du code international des signaux. Seul le pavillon Tango (pour la lettre « T ») en est exclu, car il est l’inverse du pavillon français ! Le long de la drisse qui les supportent, les pavillons ne sont pas positionnés de manière hasardeuse : leur enchaînement permet ainsi d’obtenir la meilleure harmonie et une alternance dans les couleurs : Y-D-U-K-F-C-H-L-V-N-O-P-E-G-Z-X-Q ! Pour la petite histoire, le jour de la Sainte Jeanne d’Arc permet également aux équipages de tous les bâtiments de la marine nationale de se régaler un peu, une indemnité supplémentaire permettant d’améliorer l’ordinaire.
11 mai : En saluant la terre au canon à son arrivée à Hambourg, la « Jeanne d’Arc » a remis au goût du jour une tradition séculaire pour la ville hanséatique. A hauteur de Mühlenberger Jollenhafen, c’est-à-dire précisément là où la Jeanne a opéré son salut, se situe en effet le Kanonenberg ou « colline du canon ». C’est d’ici qu’au XVIIIème siècle étaient salués les vaisseaux revenant de leurs expéditions marchandes.
12 mai : Une des principales qualités d’un bon marin consiste en sa capacité d’adaptation et de remise en cause : dans le domaine du « Reconfigurex majeur », la Jeanne d’Arc est passée reine ! Au matin du 12 mai, la journée s’annonce pourtant chargée : deux gunex (exercice de tir au canon) et un ADEX (exercice de lutte anti aérienne) avec les forces allemande, belge et portugaise sont prévus. Pourtant, Neptune en a décidé autrement et, en déchaînant sa colère sur les eaux de la mer du Nord, nous empêche de mener à bien nos exercices d’entraînement. Sue le lecteur se rassure : non pas que nous ne sachions faire la guerre par mauvais temps, mais les avions n’ont pas pu apporter leur concours en raison du plafond nuageux trop bas… Qu’à cela ne tienne, nous mènerons la guerre sur mer ! La décision d’annuler ces exercices étant prise, le Central Opérations (CO) planifie déjà la prochaine lutte et les prochaines rencontres, l’état-major du cadet training se chargeant des prochains rendez-vous et autres réjouissances maritimes. Bref, hors de question de baisser la garde, et les marins, impassibles, gardent le cap, et tiennent bon la barre. Aujourd’hui, la météo n’a pas gagné.
13 mai : Dernier RAM. (©Marine Nationale)Cet après-midi a eu lieu un exercice important dans le cadre de la formation des officiers élèves : un ravitaillement à la mer (RAM). Le dernier de la Jeanne. Il s’agissait plus précisément d’un RAM sec. Lors d’un RAM sec, l’objectif n’est pas de ravitailler l’un des bâtiments : comme son nom l’indique, aucune marchandise ni solide ni liquide n’est transférée du ravitailleur vers le ravitaillé. Le but de cette manœuvre est purement pédagogique : se présenter aux côtés du navire ravitailleur, passer le gréement entre les deux bâtiments avant de se désolidariser. Bien que sec, il présente toutes les difficultés du RAM : faire évoluer les deux bâtiments à la même allure et au même cap et maintenir la position. Plusieurs officiers élèves ont participé au RAM sec aujourd’hui. Tout d’abord, l’enseigne de vaisseau Paul Barbottin, l’officier chef du quart entre 14h00 et 18h00 en passerelle. Pendant la durée du RAM, il a été secondé par deux de ses camarades de promotion. L’enseigne de vaisseau Clément Arboy était responsable de la vitesse de la Jeanne d’Arc de façon à être toujours à la même allure que la Marne, notre ravitailleur, ni plus, ni moins rapide, alors que l’enseigne de vaisseau Lionel Robertet se concentrait sur le cap à suivre. Il faut en effet maintenir une distance d’une quarantaine de mètres entre les deux bâtiments pendant toute la durée du RAM, malgré la houle, le vent et le courant. Le premier donnait donc les ordres à la machine tandis que le second les donnait au barreur. Sur les aires de manœuvre (toutes les zones extérieures où les équipes du RAM travaillent), les enseignes de vaisseau Alexis Catta, Renan Paillereau, Arnaud Voiry et Anne-Cécile Faucheux évoluaient en binôme avec les chefs de plage. 30 minutes après le passage du gréement entre les deux bateaux, le veilleur annonce « bâtiment de pêche, sur bâbord à 5 nautiques, en route de collision » ! Le chef du quart tressaille : il lui faut réagir immédiatement, faute de quoi la Jeanne d’Arc et la Marne rentreront en collision avec le navire de pêche. Il ordonne un « Corpen November », manœuvre délicate consistant à faire faire aux deux bâtiments reliés par le gréement de ravitaillement un abattement (= un virage) de 5° sur la gauche afin de modifier la trajectoire et passer derrière le chalutier. European Cadet Training. (©Marine Nationale)Pas facile de faire évoluer en même temps deux gros navires, en prenant soin de les garder côte à côte et à distance constante. L’évolution se passe bien, mais bientôt, le veilleur annonce : « le bâtiment de pêche vient en grand sur la droite ». Le chef de quart n’en croit pas ses oreilles car à nouveau, malgré la manœuvre effectuée un peu plus tôt, la situation nautique redevient critique. Ne parvenant pas à joindre le pêcheur par la radio, il ordonne un « Emergency 6 », c'est-à-dire une séparation d’urgence du ravitailleur et du ravitaillé, précédée de six coups de sirène. Aussitôt, sur le pont d’envol, les marins effectuent méthodiquement toutes les tâches permettant bientôt aux deux navires de naviguer de manière indépendante, et de prendre une route de sécurité. Pendant ce temps, le pêcheur ne s’était rendu compte de rien, et pour cause : tout cela n’était qu’un exercice destiné à entraîner les différentes équipes. Pendant une heure et demie, toutes les équipes se sont activées.En passerelle, pour maintenir le cap et la vitesse, sur les aires de manœuvre pour tendre à la force des bras le câble qui supporte la manche. Manœuvriers, timoniers, mécaniciens, ainsi que les hommes d’équipage mobilisés pour cet exercice, tous étaient sur le pont pour faire de ce dernier RAM de l’histoire de la Jeanne d’Arc une belle manœuvre.
Dernier RAM. (©Marine Nationale)Le RAM sec de cet après-midi s’est parfaitement déroulé. Il a été très instructif pour les officiers élèves, qui, bientôt, devront réaliser des ravitaillements à la mer sur leurs prochaines unités. Comme le veut le cérémonial, à la fin de l’exercice, au moment où les bâtiments se séparent, on se salue mutuellement, signe de reconnaissance du travail accompli.
Après une journée de faible intensité en raison d’une météo « printanière » en mer du nord, le TG 625.01 est de retour pour continuer sa mission. Aujourd’hui, un exercice de lutte anti-sous-marine avec un sous-marin allemand U24. Le but est de réussir à faire passer un navire « précieux » d’un point A à un point B sans être intercepté par le sous-marin. Lors de celui-ci la Jeanne était bien entendu l’unité précieuse alors que la frégate Hamburg assurait sa sécurité. Encore un exercice qui mets le central opération au cœur de l’action et permet aux élèves de se perfectionner. Qui du Hamburg ou du sous-marin a tiré le premier au terme de cette partie de cache-cache ? Une chose est sure : c’était un Allemand ! La véritable nouveauté de cet exercice était la participation des deux gazelles de la Jeanne, utilisées comme hélicoptères de lutte sous la mer, une grande première pour l’armée de terre !
Après cet exercice pour matinal, la Jeanne continue par un ravitaillement avec la Marne et une succession de transfert de personnel entre les différents bâtiments de la force. Ce soir le TG continuera de jouer au chat et à la souris avec le sous-marin dont il se séparera demain matin.
14 mai : European Cadet Training. (©Marine Nationale)Tempête de ciel bleu sur la mer du Nord : ces conditions météorologiques plus favorables nous permettent de reprendre nos exercices. C’est ainsi que celui que nous n’attendions plus, la botte secrète du Cadet Training – le Courbet, évidemment ! – nous a rejoints dans la nuit, après moult péripéties pour retrouver ses pleines capacités opérationnelles (de son escale technique à Brest, il ne ramènera ni crêpes ni cidre mais un palier de ligne d’arbre flambant neuf, ce qui est déjà pas mal…).
Après ces retrouvailles chargées d’émotion (surtout pour les OE qui ont pris la chaloupe pour embarquer sur la frégate…), nous enchaînons les exercices en « EX », notamment un SURFEX et un CASEX avec un sous-marin allemand. La bataille a eu lieu entre d’un côté la Jeanne, le Courbet et le sous-marin, de l’autre le Hamburg, le Joao Roby et un avion de patrouille maritime français L’enjeu était de taille : récupérer la poule aux œufs d’or – à savoir le pétrolier-ravitailleur Marne- qui transitait sur un axe Nord-Sud…La Marne ayant successivement changée de camp, on ne saurait dire qui a eu le fin mot de l’histoire (diplomatie oblige, nous ne saurions froisser nos amis étrangers…). Que les protagonistes se rassurent, même les perdants auront droit à leur ravitaillement à la mer par la Marne, le CTG 625.01 est magnanime…
Enfin, le sous-marin allemand, matinal, a fait surface pour venir saluer la Jeanne sous l’œil ébahi des marins français. Car même si l’on fait la guerre, la courtoisie est la première règle du jeu au sein du Cadet Training…
17 mai : European Cadet Training : exercice d'hélitreuillage sur un sous-marin allemand. (©Marine Nationale)Dernière ligne droite du cadet training, cette nuit l’ultime exercice intitulé « Apple pie » s’est déroulé avec les derniers participants de cette guerre, que sont la Jeanne, le Courbet et le Hamburg. Lors de cet exercice c’était chacun pour soi : le but était de rallier une zone afin de récupérer le leader des séparatistes, chaque partie en présence le voulant pour des raisons différentes. La zone d’exercice était matérialisée par un cercle séparé en trois parties égales, chaque bâtiment devant rester dans son secteur, avec en son centre la zone à atteindre sans se faire détecter. Au petit matin la Jeanne a réussi, grâce à ses hélicoptères, à récupérer le leader des séparatistes. Cependant l’hélicoptère n’a pas pu se poser au retour car le Courbet avait réussi à mettre hors de combat ses deux opposants. Il est donc difficile de définir le vainqueur de ce dernier exercice, une chose est sûre, cette semaine d’exercices a conclu la formation des officiers élèves.
18 mai : L’équipage de la Jeanne d’Arc a salué celui du Courbet. Après s’être rejoint au large du détroit de Gibraltar en décembre dernier, le binôme se séparait hier. Une semaine de navigation sera nécessaire à la frégate Courbet pour rejoindre la Méditerranée. Après plus de 5 mois de mission ensemble, l’émotion était bien présente. Alignés de part et d’autre du pont d’envol, les membres d’équipage saluaient leurs camarades du Courbet. La FLF Courbet fait ses adieux à la Jeanne. (©Marine Nationale)Après un Cadet Training brillamment mené, le GEAOM se sépare pour laisser nos amis toulonnais faire cap vers l’ouest puis au sud afin d’entamer la traversée qui les ramènera à bon port. Merci au Courbet pour cette longue mission, pour tous les exercices réalisés au profit des officiers élèves et les moments partagés, en mer comme en escale. Bon vent et bonne mer jusqu’à Toulon ! Kenavo !
21 mai :Le porte-hélicoptères Jeanne d’Arc a fendu la brume du Havre ce matin. Le bâtiment presque quinquagénaire remonte la Seine, sous le pont de Normandie, pour entamer son dernier voyage avec une étape à Rouen, sa ville marraine. Après plus de 1,8 millions de milles nautiques parcourus et près de 800 escales autour du monde, le bâtiment école met un point final à sa longue carrière qui se terminera le 27 mai à Brest. Le ministre de la Défense, Hervé Morin et le Chef d’état-major de la Marine, l’amiral Pierre-François Forissier , ont embarqué afin de rendre hommage au fier vaisseau de la Marine.
25 mai : Pour son ultime montée en allure, le porte-hélicoptères Jeanne d'Arc a établi son record de vitesse au large du Cotentin. Légèrement aidée par le courant du Raz Blanchard, qui n'a finalement pas été très fort, la vieille dame a atteint, dans la nuit de mardi à mercredi, la vitesse de 30.9 noeuds (au GPS) et 29.4 noeuds (au loch). La Jeanne sous le pont de Normandie. (©Marine Nationale)Quarante-six ans après sa mise en service, la Jeanne fait mieux que les 27 noeuds de son neuvage et offre à son équipage une superbe fin de campagne, la dernière avant son retour à Brest et son désarmement. A l'issue d'une préparation méticuleuse, les machines avant et arrière ont donné, comme on dit, « tout ce qu'elles avaient ». Alors que les quatre chaudières, baptisées Eglantine, Mirabelle, Clara et Morgane, brûlaient furieusement le gasoil injecté par les brûleurs, à plus de 240 tours par minute, les deux lignes d'arbres brassaient les eaux sombres de la Manche. Avec ses 40.000 cv sous la carène, le vénérable bâtiment a fendu l'eau à pleine puissance, faisant vibrer ses entrailles et, bien évidemment, les coeurs de ses marins.
A bord, dans les airs et sur les berges de la Seine... Nous vous proposons de revenir, en images, sur l'ultime visite de la Jeanne d'Arc en Normandie. Le bâtiment école de la marine française appareille aujourd'hui après avoir fait ses adieux à sa ville marraine, Rouen, et avoir descendu une dernière fois la Seine. Vendredi, lorsque la Jeanne d'Arc a remonté le fleuve, la journée avait commencé par une brève escale au Havre, marquée par la présence d'un brouillard à couper au couteau. Beaucoup, alors, redoutaient que la navigation en Seine soit gâchée par cette épaisse purée de pois. Le « métoc » du bord assurait pourtant que la brume se dissiperait et que le soleil ferait son apparition en fin de matinée. Il avait vu juste ! La Jeanne sous le pont de Normandie. (©Marine Nationale)C'est sous un ciel finalement bleu et un soleil éclatant que la Jeanne d'Arc a embouqué le chenal, puis passant progressivement sous les ponts de Normandie, de Tancarville et de Brotonne...
Durant le transit, les marins ont été surpris de l'importance de l'accueil qui leur a été fait. Du Havre à Rouen, tout au long du parcours, le public était posté sur les berges, saluant le passage du célèbre navire. A Caudebec-en-Caux, où le trois-mâts Belem était amarré, les cornes de brumes ont retenti. Un feu d'artifice a même été tiré alors que, depuis le pont de la Jeanne, on entendait les clameurs de la foule rassemblée sur le quai. « C'est incroyable. Je ne pensais pas que nous aurions un tel accueil. Les gens nous font des signes de la main tout au long de la remontée, certains agitant même des drapeaux tricolores. Ça fait chaud au coeur », confesse à ce moment un jeune marin. Au milieu de la campagne normande, dans un cadre superbe, la vielle Jeanne, qui cessera sa carrière opérationnelle jeudi à Brest, a offert un magnifique spectacle aux riverains, progressant majestueusement vers Rouen.
A son arrivée dans le port, la voie a été ouverte par un bateau-pompe crachant de grandes gerbes d'eau. Alignés sur le pont, l'équipage et les officiers-élèves ont fait face au quai, où une fanfare et des centaines de personnes attendaient l'arrivée du célèbre bateau gris. Curieux, passionnés de marine et familles de marins... L'accueil fut particulièrement chaleureux, une mère de famille de manquant pas, une fois la première coupée installée, de venir embrasser un matelot et, tradition oblige, de faire toucher son pompon rouge par sa petite fille. Au cours de cette dernière visite en Normandie, de nombreuses personnalités sont montées à bord. Les coursives ont, ainsi, vu défiler le ministre de la défense, le chef d'état-major de la marine, une quinzaine d'anciens commandants, un parterre d'officiers généraux, des élus locaux et de nombreux autres invités, comme certains boat people sauvés par le bâtiment en avril 1988. Ouvert une dernière fois aux Rouennais, le porte-hélicoptères a accueilli ce week-end plusieurs milliers de personnes, impatientes de découvrir ou de monter une dernière fois à bord du plus mythique des navires de la Marine nationale. De nombreux événements étaient prévus, comme une prise d'armes avec un détachement de marins de la Jeanne, samedi place Carnot.La vingtaine de stagiaires de la préparation militaire marine (PMM) a également profité de l'escale du bâtiment pour recevoir, sur le pont d'envol, leurs diplômes des mains des autorités locales. Pour ceux qui l'auraient raté, le porte-hélicoptères pourra être admiré au cours de son ultime descente de la Seine, ce mardi entre 13H30 et 20H00.
22 au 26 mai : Escale à Rouen en France.
27 mai : Arrivée à Brest. (©Marine Nationale)Comme prévu, Brest à offert à la Jeanne d'Arc un accueil digne de son ultime retour de campagne. Arrivé en début d'après-midi dans le goulet, le célèbre bâtiment école a eu le droit à son plus beau comité d'accueil depuis sa mise en service, en 1964. Les bâtiments écoles étaient là, à commencer par les goélettes, accompagnées d'une multitude d'autres voiliers et vedettes. La Jeanne arborait une impressionnante flamme, ainsi que des dizaines de drapeaux, reflétant le caractère international de sa carrière. En quarante-six ans, le bâtiment aura, en effet, réalisé 769 escales dans 85 pays différents et parcouru 1.7 million de milles. Pas moins de 15.000 marins se sont succédé à bord, alors que 6400 élèves-officiers, français et étrangers, y ont appris leur métier.
Construite à Brest, la Jeanne retrouve donc le pays, au terme d'un dernier périple qui l'aura conduite vers l'Amérique latine, les Antilles, les Etats-Unis ou encore le Canada, avant de faire ses adieux à Hambourg, Zeebrugge et Rouen. Accompagné par le remorqueur Abeille Bourbon, crachant d'impressionnantes gerbes d'eau, la Jeanne a aussi été, dans les airs, saluée par l'Aéronautique navale, qui lui a rendu un dernier hommage. Arrivée de la Jeanne d'Arc saluée par des MS.880 Rallye de la 50.S basés à Lanvéoc-Poulmic. (©Marine Nationale)Avions MS.880 Rallye et hélicoptères WG-13 Lynx et Alouette III ont défilé au dessus de la Jeanne. Bien sûr, la foule était nombreuse sur les quais. Il y avait notamment les familles des 650 marins du porte-hélicoptères, impatientes de retrouver leurs proches partis six mois plus tôt et saluant les hommes alignés sur le pont et aux passes. Arrivée de la Jeanne d'Arc saluée par des Alouette III de la 22.S et un WG-13 Lynx de la 34.F basés à Lanvéoc-Poulmic. (©Marine Nationale)Au son des coups de canon, de la corne de brume et de la cornemuse, l'émotion était donc au rendez-vous. Pour ses adieux, le navire a accosté au port de commerce de Brest, où il sera une dernière fois ouvert au public ce week-end. Après cela, les opérations de désarmement débuteront, la dernière cérémonie des couleurs étant prévue à la fin de l'été.
Le prince Albert II de Monaco a rejoint la Jeanne d’Arc, en hélicoptère. C’est sur ce bateau qu’il fait son service militaire, en 1981-1982. Il était officier élève dans le poste 14. Il ne revient toutefois pas en tant que chef d’Etat, mais à titre privé, en tant que nostalgique de la Jeanne.
29-30 mai : Le navire-école Jeanne d'Arc, qui termine une carrière de 46 ans sur toutes les mers du globe, a accueilli quelque 12.600 visiteurs samedi et dimanche à Brest lors des festivités consacrées à ce mythique bâtiment de la Marine nationale. Dernière cérémonie des couleurs sur la Jeanne d'Arc. (©Marine Nationale)Parmi les visiteurs, 6.000 dimanche qui ont dû patienter parfois plus de deux heures avant de découvrir les entrailles du navire, figuraient des anciens marins embarqués lors des campagnes précédentes et quelque 1.600 scolaires, a précisé la Marine. Le porte-hélicoptères, amarré depuis jeudi au port de commerce, sera remorqué jusqu'à sa place dans la base navale lundi en début d'après-midi où il sera désarmé ces jours prochains. La coque sera ensuite mise en sécurité mais les opérations de démantèlement du vieux navire qui contient de l'amiante ne débuteront pas avant deux ou trois ans.
1er septembre : Le pavillon tricolore de Jeanne d'Arc a cessé d'être hissé, marquant officiellement la fin de carrière du célèbre bâtiment école de la Marine nationale. La dernière cérémonie des couleurs du porte-hélicoptères, mis en service en 1964, s'est déroulés le 1er septembre, à Brest. Le drapeau a été rentré devant le dernier commandant du navire, le capitaine de vaisseau Patrick Augier, ainsi que le commandant de la zone maritime atlantique, le vice-amiral d'Escadre Anne-François de Saint Salvy et le commandant de la force d'action navale à Brest, le vice-amiral Jean-Pierre Labonne. Dernière cérémonie des couleurs sur la Jeanne d'Arc. (©Marine Nationale)Dans la foulée, les matelots ont enlevé de leur bâchis la bandelette de tissus sur laquelle Jeanne d'Arc était écrit, leur coiffe portant désormais la mention "Force d'Action Navale". Le 1er septembre, également, une couche de peinture a recouvert les inscriptions Jeanne d'Arc à la poupe et le numéro R97 du bâtiment, qui perd son nom et ne devient plus qu'une simple coque.
Le 9 septembre, la mise en réserve du navire sera officiellement prononcée. Le même jour, l'ex-Jeanne d'Arc, qui devrait devenir la coque Q860, quittera son bassin, situé en Penfeld, pour gagner l'épi porte-avions numéro 4 de la base navale. Le passage en cale sèche a permis à Piriou de mener les travaux de sécurisation de la coque, dont le mât a été enlevé. Et, d'ici la fin du mois, les marins devraient avoir extraits les derniers matériels récupérables. Le pont de Recouvrance a été levé cet après-midi pour permettre le passage de l’ancien porte-hélicoptères. (©Marine Nationale)Entrant dans le processus de démantèlement, l'ancienne Jeanne fera, comme les autres vielles coques, l'objet d'une expertise destinée à cartographier les matériaux polluants contenus à bord. Un appel d'offres sera ensuite lancé en vue de la déconstruire.
9 septembre : Tout un symbole ! L’ex-Jeanne d’Arc est passée une dernière fois cet après-midi sous le pont de Recouvrance, monument emblématique de la ville de Brest. Le pont de Recouvrance a été levé cet après-midi pour permettre le passage de l’ancien porte-hélicoptères. (©Marine Nationale)L’ancien porte-hélicoptères a quitté le bassin numéro 4, situé en Penfeld, où il était entré en juillet pour être désarmé. Ces opérations de désarmement vont se poursuivre à quai jusqu’à la mi-novembre. À ce moment-là, l’ancien navire école sera définitivement condamné et recevra un numéro de coque commençant par la lettre Q. Il sera alors amené à un épi porte-avions du port militaire où il sera stocké en attendant son dernier voyage vers le chantier chargé de le déconstruire.
Novembre : Après son passage en bassin au fond de la Penfeld, qui avait permis ledémontage d'un certain nombre d'équipements, l'ex-porte-hélicoptères Jeanne-d'Arc avait regagné le quai d'armement à Laninon. Sa période de désarmement, entamée le 31 mai, étant désormais terminée, le navire a effectué, cette semaine, une courte traversée qui l'a conduit à l'épi 4 des porte-avions, où il va attendre d'être fixé sur son sort.

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sources - remerciements :
"La Jeanne d'Arc" ; Jean Moulin, Patrick Maurand ; Marines Éditions - 2003
Alabordache
Journal de Bord de la Jeanne d'Arc
Net Marine
Secret Défense
Mer et Marine

Marine Nationale.

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