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1ère semaine d'opérations (19-26 mars)

Jour 1 - Samedi 19 mars : premières frappes françaises, anglaises et américaines

08h35 : Un MiG-23 piloté par un insurgé a été abattu par erreur par les insurgés au-dessus de Benghazi.

Départ d'un Rafale C armé de 2 missiles air-air Mica IR, 2 Mica EM et une nacelle de Reco NG. (©Ministère de la Défense)Briefing des pilotes avant leurs missions sur la Libye. (©Ministère de la Défense)11h00 : Quatre Rafale du 1.7 Provence décolle de Saint Dizier, suivie d'une patrouille de deux autres Rafale avec un pod Reco-NG.

13h27 : Une source proche des discussions sur le sommet d'urgence à Paris affirme que la France, la Grande-Bretagne, le Canada et la Norvège devraient être les premiers à effectuer des frappes contre Tripoli. Suivraient plus tard les Etats-Unis puis des pays arabes.

14h30 : Deux Mirage 2000-5 1.2 Cigognes et deux Mirage 2000D du 3.3 Ardennes ont décollé, suivis, à dix minutes, d'un strike de deux Rafale. L'un d'eux était équipé de quatre AASM, l'autre "d'armements air-sol".

Départ des deux Mirage 2000-5 depuis Dijon. (©Ministère de la Défense)Décollage d'un des deux Mirage 2000-5 depuis Dijon. (©Ministère de la Défense)15h09 : Après avoir été ravitaillés en vol par des C-135FR du GRV 2.93 Bretagne, les six Rafale, les deux Mirage 2000-5 et les deux Mirage 2000D survolent le territoire libyen.

15h46 : A l’issue du sommet qui s’est tenu le 19 mars, au palais de l’Élysée à Paris, pour le soutien du peuple Libyen, en présence des représentants de pays occidentaux et arabes, le Président de la République, Nicolas Sarkozy, a ouvert la voie à une intervention militaire internationale sur le territoire Libyen.
“ Ensemble, nous avons décidé d’assurer l’application de la résolution du conseil de sécurité », a déclaré le chef d’Etat français. Nicolas Sarkozy annoncant le début des frappes sur la Libye. (©Ministère de la Défense)Rafale C armé de deux missiles air-air Mica et quatre bombes AASM. (©Ministère de la Défense)“ Nos forces aériennes s’opposeront à toute agression des avions du colonel Kadhafi contre la population de Benghazi. D’ores et déjà nos avions empêchent les attaques aériennes, d’ores et déjà d’autres avions, français, sont prêts à intervenir contre les blindés qui menaceraient des civils désarmés ”, a-t-il ajouté.
Selon Nicolas Sarkozy, le colonel Kadhafi peut « encore éviter le pire » en respectant la résolution 1973, du conseil de sécurité des nations unies, adopté le 17 mars 2011. « La porte de la diplomatie se rouvrira lorsque les agressions cesseront », a-t-il précisé. Le ministre de la Défense français, Gérard Longuet, dans un communiqué, a déclaré avoir, sur ordre du Président de la République, chef des armées, « engagé la mise en œuvre d'opérations aériennes militaires au dessus de la Libye ». « L'engagement, dès aujourd'hui, de ces moyens militaires français, doit permettre de protéger la population civile des attaques des forces du colonel Kadhafi, par la mise en place notamment d'une zone d'exclusion aérienne dans l'espace aérien libyen », précise le communiqué.

17h48 : Une vingtaine d'avions ont participé aux opérations, annonce le ministère de la Défense, qui ajoute que le porte-avions Charles de Gaulle va appareiller dimanche vers la Libye. Il sera accompagné de deux frégates, Dupleix et Aconit, et du pétrolier ravitailleur Meuse. Le porte-avions transportera des Rafale et des Super-Étendard Modernisés.

Montage de deux GBU-12 sous un Mirage 2000D à Nancy. (©Ministère de la Défense)Rafale B armé de deux Mica IR et quatre AASM. (©Ministère de la Défense)17h45 : Les Français sont passés à l'action. Un premier tir vient d'intervenir sur un véhicule militaire de type indéterminé, vient d'annoncer l'EMA. On ignore quel type d'appareil a tiré, et avec quel armement. "L'identification a été positive" apprend-on seulement. La même source vient de détailler les premiers engagements d'une vingtaine d'appareils de l'Armée de l'air engagés depuis ce matin au-dessus de la Libye, à 1.500 km de leurs bases pour certains de ces aéronefs.

L'EMA vient à l'instant de détailler le dispositif mis en oeuvre dans les opérations en Libye. L'engagement d'un AWACS "depuis plusieurs jours" a été confirmé, tout comme la frégate Jean Bart, qui vient de quitter la zone, remplacer par la FAA Forbin. Les moyens aériens comportent les Mirage 2000D du 3.3 Ardennes, les Rafale du 1.7 Provence, les Mirage 2000-5 du 1.2 Cigognes, les C-135FR du GRV 2.93 Bretagne, ainsi, qu'en soutien, les Transall des escadrons 1.61 Touraine et 1.64 Béarn.
Sur le terrain, toujours d'après cette même source, un Mirage 2000D aurait détruit un char libyen en rase campagne, dans la région de Benghazi.

18h55 : Les avions français opérant au-dessus de la Libye ont détruit plusieurs blindés des forces fidèles à Mouammar Kadhafi lors de leur premier engagement, a déclaré un responsable du ministère de la Défense. Al-Jazera parle de quatre chars détruits près de Benghazi. Le responsable français a déclaré ne pas pouvoir confirmer ce chiffre.

Raid français du 19 mars. (©French Fleet Air Arm)

21h01 : Les Français ne sont plus seuls à intervenir. Les États-Unis ont frappé samedi des sites anti-aériens libyens à l'aide de missiles de croisière Tomahawk pour faciliter la mise en oeuvre de la zone d'exclusion aérienne par les forces de la coalition, a déclaré un haut responsable militaire américain. Ces frappes doivent se dérouler essentiellement aux abords de Tripoli et de Misratah, selon lui. Deux destroyeurs américains, le Stout et le Barry, ainsi que trois sous-marins, le Providence, le Florida, et le Scranton, se trouvent actuellement en Méditerranée à proximité de la Libye et sont équipés de missiles de croisière Tomahawk.

21h05 : Les forces britanniques sont en action dans le ciel libyen dans le cadre de la résolution du Conseil de sécurité, a déclaré le premier ministre britannique David Cameron.

21h24 : Barack Obama a annoncé avoir donné le feu vert aux forces américaines pour engager des opérations militaires limitées. Le président américain a dit aussi que Kadhafi n'avait tenu aucun compte des occasions que lui avait données la communauté internationale et avait au contraire continué d'attaquer son peuple. Selon lui, Washington ne pouvait rester les bras croisés alors qu'un «tyran» annonce à son propre peuple qu'il sera sans merci. Aussi les États-Unis répondent-ils aux appels du peuple libyen et servent-ils aussi bien les intérêts de Washington que du monde entier, a-t-il continué. Il a confirmé que les Etats-Unis n'interviendraient pas au sol en Libye.

21h35 : Les États-Unis et la Grande-Bretagne ont lancé une première vague d'environ 110 missiles de croisière Tomahawk sur la Libye dans le cadre de l'Operation Odyssey Dawn, annonce l'amiral américain William Gortney lors d'un point presse. Les missiles ont été envoyés depuis des navires et des sous-marins et ont touché «plus de 20 objectifs» parmi lesquels des systèmes de défense anti-aérienne et des noeuds de communication stratégiques, tous situés sur la côte, a précisé le militaire. Les opérations se déroulant de nuit, l'amiral a indiqué qu'il faudrait «un peu de temps» pour évaluer l'impact des attaques.

Rafale B armé de deux Mica IR et quatre AASM. (©Ministère de la Défense)

Jour 2 - Dimanche 20 mars : suite des opérations et appareillage du Charles de Gaulle

03h03 : Un bombardement aérien vise Tripoli et la défense anti-aérienne déployée dans la capitale entre en action, témoigne un journaliste de l'AFP. Les forces libyennes confirment, selon la télévision d'Etat, des attaques aériennes sur Tripoli. Aucune indication n'a pu être obtenue dans l'immédiat sur les cibles visées.

04h21 : Des chasseurs bombardiers Tornado GR4 britanniques lancent les premiers raids aériens britanniques sur la Libye avec quelques missiles de croisière Storm Shadow.

05h30 : Des chars éventrés, des canons d'artillerie calcinés, mêlés à des cadavres de combattants portant des uniformes kakis... Entre Benghazi et Ajdabiah, la route est une scène de désolation. C'est ici, à 35 km à l'ouest de Benghazi que des avions français ont frappé dimanche dès le lever du jour des dizaines de véhicules militaires des forces de Mouammar Kadhafi. L'opération a débuté vers 5 h 30 heure locale et a duré environ deux heures. Quatorze chars, vingt véhicules blindés de transport de troupes, deux camions équipés de lance-roquettes et des dizaines de pick-up sont éparpillés le long de la bande de bitume témoignant de la puissance de feu déployée. L'un des chars est réduit à un amas de tôle noircie et a perdu sa tourelle. Un peu plus loin, à une centaine de mètres, des munitions continuent d'exploser et des flammes lèchent les véhicules et les matériels détruits. Sur la route, certains corps sont calcinés. D'autres ont été recouverts par des couvertures. D'autres encore gisent le long de véhicules tandis qu'un est allongé dans une ambulance détruite. Des lambeaux de chairs et des flaques de sang tâchent le sol à côté de bandages déchirés. « C'est grâce à la France. Nous sommes sortis aujourd'hui et nous avons vu la route ouverte », a déclaré l'un des combattants insurgés, Tahir Sassi, surveillant la zone jonchée de véhicules calcinés et de poteaux électriques tordus ou coupés en deux. Beaucoup de curieux, habitants de Benghazi, se pressant autour des carcasses d'un char T72 et d'un T55, et d'un camion lanceur de roquettes GRAD, immobilisés et devenus inoffensifs. Certains prennent des photos, d'autres font les poches des cadavres. Des rebelles leur demandent d'arrêter, de respecter ces morts « qui sont aussi des musulmans », de les aider à les enterrer. Au-dessus du champ s'élèvent encore des colonnes de fumée noire. A cinq km de là, plus à l'ouest, sont encore signalées des forces de Kadhafi, elles ne font aucun mouvement.

11h52 : Les opérations aériennes françaises contre les forces de Mouammar Kadhafi en Libye se poursuivent, a-t-on a appris auprès de l'armée française.

11h29 : Trois bombardiers furtifs B-2A Spirit américains ont mené un raid contre une importante base aérienne libyenne, larguant 40 bombes, rapporte la télévision CBS News.

12h24 : Une zone d'exclusion aérienne a désormais été instaurée en Libye et les frappes aériennes occidentales ont stoppé l'offensive des forces de Kadhafi sur Benghazi, le fief de l'insurrection, a déclaré dimanche l'amiral Mike Mullen, chef d'état major de l'armée américaine .

Bombardement sur les troupes libyennes. (©Reuters)

12h38 :Des dizaines de véhicules militaires pro-Kadhafi ont été détruits à Benghazi, rapporte l'AFP.

Appareillage du Charles de Gaulle pour l'Opération Harmattan. (©Marine Nationale)Le Charles de Gaulle en route pour les côtes libyennes pour l'Opération Harmattan. (©Marine Nationale)13h00 : Appareillage du porte-avions Charles de Gaulle à destination de la Libye pour l'Opération Harmattan. Compte tenu de la nécessité de récupérer le Groupe Aérien Embarqué en provenance de Landivisiau (8 Rafale M F3, 6 Super Étendard Modernisé), Lann Bihoué (2 E-2C Hawkeye), Cazaux (2 EC725, 1 SA.330 Puma) et Hyères (2 AS.365F Dauphin et 1 Alouette III) et de rafraîchir les qualifications à l'appontage, les opérations pourront être lancées à partir du Charles de Gaulle dans un délai de 36 à 48 heures. Le porte-avions nucléaire est escorté de la FASM Dupleix, la FLF Aconit, du PR Meuse et d'un sous-marin nucléaire d'attaque.
14h30 : Des Rafale M F3 de la 12.F ont commencé à quitter la base de Landivisiau dans le Finistère. Huit Rafale M F3 et six Super Étendard Modernisés sont attendus sur le PA Charles de Gaulle.

Après les attaques air-sol françaises et britanniques et le tir de 124 missiles de croisière à partir de navires et de sous-marins contre 22 cibles (20 ont été détruites selon l'AfriCom), la seconde phase de l'opération devrait viser les lignes de ravitaillement. Rafale M et SEM seront certainement engagés dans ces opérations qui vont débuter dans les prochaines heures, comme l'a annoncé l'amiral Michael Mullen, sur CNN.

15h50 : Quatre Mirage 2000-5 de l'Armée de l'air du Qatar se sont déployés à proximité de la Libye afin de participer à l'opération militaire, a déclaré le chef d'état-major interarmes de l'armée américaine.

17h55 : La France a engagé dimanche «plus d'une quinzaine d'appareils» en Libye dimanche, annonce le colonel Thierry Burkhard, porte-parole de l'état-major des armées. Ces appareils n'ont pas rencontré de difficulté particulière. L'action conduite a été «efficace», ajoute un porte-parole du ministère de la Défense lors d'un point de presse commun.

17h56 : Le Qatar a décidé de déployer «quatre avions» dans le ciel libyen pour participer à l'intervention militaire.

18h43 : Le navire remorqueur italien retenu depuis samedi à Tripoli a quitté le port avec à son bord l'équipage ainsi que des «personnes affirmant appartenir aux autorités portuaires et militaires libyennes», a annoncé dans un communiqué l'armateur du bateau.

19h27 : La défense anti-aérienne est entrée en action peu après 19h15 heure française à Tripoli, notamment près de la résidence du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, selon des journalistes sur place.

19h55 : Le régime libyen annonce un nouveau cessez-le-feu. «En respect du communiqué publié par le comité de l'Union africaine samedi à Nouakchott et des résolutions 1970 et 1973 de l'ONU, le commandement des forces armées a donné ses ordres pour un cessez-le-feu à partir de dimanche à 21h00 (heure locale, ndlr)», a déclaré le porte-parole de l'armée. Tripoli avait déjà annoncé vendredi un cessez-le-feu qu'elle n'a pas respecté, selon la communauté internationale qui a lancé samedi soir sa première opération militaire en Libye.

20h06 : La réunion interministérielle sur la Libye autour de Nicolas Sarkozy et François Fillon a pris fin. Le président de la République a réuni durant environ une heure le premier ministre, les ministres des Affaires étrangères Alain Juppé et de la Défense Gérard Longuet et le chef d'état-major des armées Edouard Guillaud, pour faire «un point sur la situation». D'après la présidence, il n'y aura aucune déclaration à l'issue de cette réunion.

21h45 : Les capacités de défense anti-aérienne libyennes ont été «fortement endommagées» par les frappes de la coalition, déclare un haut-responsable du Pentagone.

23h44 : Un bâtiment administratif situé dans le complexe résidentiel du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi à Tripoli a été totalement détruit par un tir de missile. Ce bâtiment était situé à une cinquantaine de mètres de la tente où le colonel recevait en général ses invités de marque.

Jour 3 - Lundi 21 mars : un F-15E Strike Eagle s'écrase

0h10 : Washington ne reconnaît pas la trêve décrétée par la Libye. Dimanche soir, l'armée libyenne avait ordonné à toutes ses unités de cesser le feu. Mais la réaction de la Maison-Blanche ne s'est pas fait attendre : « Notre position, à ce stade, c'est que cela n'est pas vrai, ou alors que la trêve a été aussitôt violée ».

05h00 : Dès l'aube, des véhicules des forces de Kadhafi ont été bombardés par la coalition à l'ouest de Benghazi. Des « systèmes clés de la défense antiaérienne et des sites de missiles près de Tripoli, de Misratah, et de Syrte » ont également été attaqués, selon le commandement militaire américain. Un sous-marin britannique a notamment tiré des missiles Tomahawk dans le cadre d'« un raid coordonné contre les systèmes libyens de défense antiaérienne », précise le ministère britannique de la Défense à Londres.

Départ de deux Rafale armés chacun de quatre AASM et deux Mica IR depuis Saint-Dizier. (©Ministère de la Défense)Décollage d'un Rafale C armé de quatre AASM et deux Mica IR depuis Saint-Dizier. (©Ministère de la Défense)09h20 : Le ministère français de la Défense réaffirme que l'objectif de la coalition internationale est de faire appliquer la résolution 1973 de l'ONU sur la Libye. Et qu'elle n'envisage «ni de près ni de loin» l'élimination du colonel Mouammar Kadhafi.

10h02 : Les opérations militaires dureront encore un certain temps, lance le conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, Henri Guaino, sur RMC sans plus de précision. D'après le ministère de la Défense, les opérations aériennes françaises ont repris dans la matinée en tout cas. Les appareils qui partent des bases sur le territoire français, notamment de Solenzara en Corse et de Saint-Dizier, ont environ trois heures de vol pour arriver sur la zone des opérations.

12h12 : Les forces libyennes reculent mais résistent. Les forces gouvernementales qui avaient attaqué Benghazi samedi, ont reculé ce matin jusqu'à Ajdabiyah, à 160 km au sud. Des dizaines de chars détruits par des frappes aériennes gisaient le long de la route entre les deux villes, et des centaines de rebelles se sont rassemblés dans la matinée à quelques kilomètres d'Ajdabiyah, dans l'objectif de reprendre la ville.

L’amiral Samuel J. Locklear, commandant de la Joint Task Force US « Odyssey Dawn », s’est rendu à bord du porte-avions Charles de Gaulle. (©Marine Nationale)Entrainement à l'appontage d'un E-2C Hawkeye sur le Charles de Gaulle. (©Marine Nationale)17h28 : Un AS.365F Dauphin, chargé des missions de sauvetage, s'est posé sur l'USS Mount Whitney (LCC/JCC 20) au cours d'un vol d'entraînement. Le Mount Withney sert actuellement de poste de commandement des opérations navales et participe à la coordination des raids aériens lancés contre des objectifs terrestres en Libye.
L’amiral Samuel J. Locklear, commandant de la Joint Task Force US « Odyssey Dawn », s’est rendu à bord du porte-avions Charles de Gaulle. L’amiral Locklear dirige l’état-major embarqué à bord du bâtiment de commandement américain USS Mount Whitney en opérations au large de la Libye. Le contre-amiral Philippe Coindreau, commandant la Task Force 473 a accueilli l’amiral Locklear à sa descente d’hélicoptère. Les deux amiraux se sont entretenus sur les opérations en cours. A l’issue l’amiral Locklear a tenu à rencontrer les pilotes de l’aéronautique navale française qui s’apprêtent à être engagés au-dessus de la Libye dans le cadre de la résolution 1973 des Nations Unies. Cette rencontre s’inscrit dans le cadre de l’étroite coordination entre les forces de la coalition internationale pour assurer au mieux la protection de la population libyenne.
Le porte-avions Charles de Gaulle transite vers sa zone d’opération avec son groupe aérien au complet. La nuit et la journée ont été mises à profit pour entraîner les armuriers, les techniciens et les pilotes. Des armes air-air et air-sol ont été montées sur les Rafale M F3 et les Super Étendard Modernisés. En milieu de matinée, le Charles de Gaulle a mis en œuvre la totalité de ses avions et hélicoptères. Ceux-ci ont menés différents types d’exercice air-air, air-sol et de sauvetage. Ces manœuvres aviation permettent de vérifier le fonctionnement nominal de toutes les installations aéronautiques et de préparer les équipes de pont d’envol à l’activité opérationnelle. Entrainement à l'appontage d'un SEM sur le Charles de Gaulle. (©Marine Nationale)Rafale M F3 sur le Charles de Gaulle. (©Marine Nationale)D’ores et déjà, les pilotes du Charles de Gaulle sont parés à répondre à toute demande d’engagement. En ralliant sa zone d’opération, le porte-avions français va offrir à la coalition une plate-forme aéronautique mobile à proximité de la Libye. L’aviation embarquée s’affranchissant des distances qui séparent les bases terrestres de la zone d’opération va pouvoir mener des opérations de durée importante au-dessus de la Libye et être en mesure de réagir rapidement à toute évolution soudaine de la situation. Des exercices de sécurité et un rappel au poste de combat ont permis de confirmer le haut niveau de préparation du bâtiment. Les quatre mois du déploiement récent en Océan Indien ont aiguisé l’entraînement et renforcé la cohésion de l’équipage.

C-160 Transall transportant des munitions et équipements vers la base Corse de Solenzara. (©Ministère de la Défense)C-160 Transall transportant des munitions et équipements vers la base Corse de Solenzara. (©Ministère de la Défense)18h07 : Quelques chiffres communiqués par l'EMA, ce lundi soir:
- 20 appareils engagés lundi dont 1 Awacs et 6 C-135FR de ravitaillement en vol.
- 6 patrouilles de combat: une de 4 Mirage 2000-5 de supériorité aérienne, 2 de 2 Rafale et 2 de 2 Mirage 2000-D d'appui au sol; un dernière de 2 Rafale pour une mission de reconnaissance.
- 55 sorties françaises depuis samedi, soit plus ou moins 400 heures de vol.
- 0 tirs effectués lundi

Le Charles de Gaulle devrait être glissé dans le cycle opérationnel demain, et ses aéronefs survoleront donc la Libye.
En effet, les pilotes du groupe aérien embarqué ont réalisé hier soir quelques appontages sur le Charles de Gaulle, pour se remettre en jambes. Cette activité nécessaire après plus d'un mois sans appontage réel s'est déroulée de nuit -ce qui sous-entend que donc tous les pilotes, ou en tout cas une majorité seraient des "hiboux"- à proximité de terrain de déroutement. Les pilotes s'étaient entraînés la semaine dernière à des appontages simulés sur piste (ASSP) à Landivisiau. La Marine estime avoir réussi un tour de force, en sortant son porte-avions en soixante heures, là où cinq jours (120 heures) sont, dit-elle, nécessaires. Au début de la crise, l'EMA avait signalé que le Charles de Gaulle serait disponible en 72 heures. Selon le décompte réalisé hier soir par l'EMA, 2.600 marins seraient engagés dans l'opération Harmattan, si l'on compte le groupe aéronaval et les deux frégates positionnés devant Benghazi (Jean Bart, Forbin).
Mirage 2000-5 à Solenzara. (©Ministère de la Défense)C-160 Transall transportant des munitions et équipements vers la base Corse de Solenzara. (©Ministère de la Défense)Par ailleurs, l'EMA confirme la rapide montée en puissance de la base aérienne avancée de Solenzara, avec déjà 12 chasseurs sur place : 4 Mirage 2000-5 (1), 4 Mirage 2000D et quatre Rafale. Soit l'équivalent des chasseurs engagés quotidiennement, depuis samedi par l'Armée de l'air. Ces appareils pouvant être renforcés à tout moment par d'autres appareils venus du continent. Cet engagement réactif mais encore mesuré de l'Armée de l'air pouvant s'expliquer par la volonté de se placer dans une position de durer le cas échéant plusieurs mois. Et, vu les les engagements actuels de notre force aérienne -25 chasseurs déployés outremer-, il est prudent de déployer les justes moyens nécessaires. Ni plus. Ni moins. Selon l'EMA, aucun tir ne serait intervenu depuis ceux de samedi. Quoiqu'on ne dispose que d'éléments partiels sur les autres aviations alliées, l'Armée de l'air semble être la plus régulièrement déployée au-dessus de la Libye, depuis samedi. Et semble être la seule à gérer la ZEA de Benghazi.
(1) des chiffres qui ne semblent pas inclure les spares.

18h20 : Les avions de la coalition internationale ont tiré lundi 12 nouveaux missiles de croisière sur des sites de missiles, de commandement et de défense anti-aérienne libyenne.

19h00 : Les États-Unis vont bientôt réduire leur participation aux opérations en Libye, annonce le secrétaire américain à la Défense Robert Gates.

Pilote de Mirage 2000-5. (©Ministère de la Défense)Rafale au roulage. (©Ministère de la Défense)20h45 : Un Mirage 2000D de l'Armée de l'air a frappé une cible au sol en Libye, en fin d'après-midi. Il s'agirait, à nouveau, d'un véhicule blindé de l'armée régulière libyenne, touché à 100 km au sud de Benghazi. On n'a pas de précision sur la munition employée, mais jusqu'à maintenant, ce sont des GBU-12 (guidées laser) qui ont été utilisées par les 2000D. Ce type d'appareil est également capable d'employer des GBU-49 à guidage mixte (GPS/laser). Cinq véhicules blindés libyens ont donc, d'après les bilans produits par l'EMA, été frappés depuis l'entrée en scène de l'Armée de l'air dans le ciel libyen, samedi. Selon l'état-major, «cette attaque n'a fait aucune victime civile».

20h57 : Selon le régime libyen, la coalition internationale a bombardé lundi la ville de Sabha (750 km au sud de Tripoli), fief de la tribu de Guededfa du colonel Mouammar Kadhafi. Les raids de la coalition ont également touché un «petit port de pêche» à 27 km à l'ouest de Tripoli. D'après cette source, ces attaques ont fait de «nombreuses victimes» parmi les civils, notamment à «l'aéroport civil» de Syrte, ville natale du Guide.

21h50 : La base de la marine libyenne de Boussetta, située à 10 km à l'est de Tripoli, a été touchée par des bombardements de lundi soir, selon des témoins qui disent avoir vu des flammes s'en échapper.

Rafale C avec pod de Reco NG. (©Ministère de la Défense)Montage d'un Mica sous un Rafale. (©Ministère de la Défense)Pour la troisième journée consécutive, l'aviation française est intervenue aujourd'hui au-dessus de la Libye. Pas plus que dimanche, nos avions n'ont "délivré" des armements. Les seuls tirs effectués ont eu lieu samedi vers 17h00 lorsque des avions français s'en sont pris à quatre blindés de l'armée de Kadhafi, les détruisant à proximité de Benghazi. La zone d'intervention de l'aviation française se situe dans la région de Benghazi (est) et uniquement là.
Mais elle n'est pas la seule dans ce secteur : ainsi, et contrairement à ce qui a pu être rapporté dans la presse, ce n'est l'Armée de l'air qui a détruit une colonne de chars durant la nuit de samedi à dimanche. Jusqu'à présent, l'Armée de l'air n'est intervenu que de jour.
Au total, en trois jours, 55 sorties ont eu lieu (y compris les ravitailleurs et les Awacs) pour un total de 400 heures de vol. Les appareils sont désormais basés à Solenzara (Corse), ce qui raccourcit considérablement les vols de transit. Seuls, les Rafale équipés de la nacelle de reconnaissance NG reviennent à Saint-Dizier.
Montage d'une bombe AASM sous l'aile d'un Rafale. (©Ministère de la Défense)Rafale C à Solenzara. (©Ministère de la Défense)Douze appareils sont désormais à Solenzara : quatre Rafale, quatre Mirage 2000D et quatre Mirage 2000-5, auxquels il faut ajouter quatre Mirage 2000-5 du Qatar qui ne sont toujours pas "officiellement" arrivés. Les avions effectuent trois types de missions dans le ciel libyen : interdiction aérienne (chasse) pour faire respecter la zone d'exclusion aérienne, reconnaissance et frappes au sol. Pour cette dernière mission, les armements employés sont des bombes guidées GBU-12 et des AASM, l'armement sol-air modulaire. Jusqu'à présent, aucun avion français n'a été directement menacé par la défense aérienne libyenne, mais nos appareils ont été "illuminés" samedi par les radars de poursuite. Depuis lors, ces radars ont sans doute été détruits par les frappes américaines. "La défense sol-air a été considérablement diminuée" assure une source militaire. Les frappes au sol sont rendues difficiles à cause de l'imbrication des forces libyennes et des populations civiles. A plusieurs reprises, semble-t-il, des tirs ont été annulés pour ne pas mettre en danger des civils alors que la mission des forces alliées est, selon la résolution 1973, justement de les protéger. Reste l'épineuse question du commandement de cette opération multinationale. Pour l'heure, un certain flou demeure et la Défense considère que la mise en place d'un commandement unique "faciliterait" les choses. La France refuse toujours que les moyens de commandement de l'Otan soient employés. Résultat, "la coordination est assurée par les Américains" reconnaît le ministère de la Défense, via le CAOC (Combined Air Operations Center) américain de Ramstein en Allemagne, et par l'USS Whitney, un navire de commandement à la mer. Des officiers de liaison français y ont été dépêchés.
Ce mardi, les opérations se sont déroulées de la manière suivante : une patrouille de quatre Mirage 2000-5 a décollé ce matin vers 7h30 pour des missions de chasse. Une heure plus tard, huit chasseurs-bombardiers (quatre Rafale et quatre Mirage 2000D) sont partis pour des missions de "close air support" et de "strike", c'est-à-dire d'attaque au sol. Deux heures plus tard, un Rafale équipé d'une nacelle de reconnaissance et un Rafale gréé en air-air les ont suivis. Au total, quatorze avions de combat ont été engagés. Les avions restent entre 2 heures et 2h30 "sur zone".

Site du crash du F-15E. (©DR)

22h30 : Un avion de chasse américain F-15E Strike Eagle (91-304) du 492nd FS de Lakeneath (GB) s'est écrasé dans la nuit de lundi à mardi dans une zone rebelle, probablement à cause d'un problème mécanique, rapporte le Daily Telegraph. Les deux membres d'équipage se sont éjectés et un a été récupéré, selon le commandement américain Africom à Stuttgart, en Allemagne, sans donner de précision sur les raisons du crash. «L'opération pour récupérer le deuxième membre d'équipage est en cours», a déclaré le porte-parole.

Il s'agit de la première perte officiellement reconnue d'un appareil de la coalition en Libye. Pour la récupération, deux MV-22B Osprey, deux CH-53E Super Stallion et deux AV-8B Harrier (appui feu) tous en provenance du porte-hélicoptères d'assaut USS Kearsarge sont impliqués dans l'opération.
Ce sont les aviateurs les plus au sud du dispositif de l'opération Harmattan. En face des côte libyennes, les commandos du CPA30 et les navigants du 1.67 Pyrénées arment le plot resco basé sur le Charles-de-Gaulle. Interrogé par Olivier Fourt, le chef de dispositif du CPA30 révèle que ses équipes ont failli décoller pour la Libye pour aller extraire l'équipage du F-15E américain abattu.

La situation le 21 mars. (©Reuters)

Jour 4 - Mardi 22 mars : engagement des avions du Charles de Gaulle

Après avoir fait le plein de combustible, de munitions, de vivres et de pièces détachées, le pétrolier-ravitailleur Meuse a appareillé de Toulon pour rejoindre le groupe aéronaval, posté au large de le Libye. Bâtiment fondamental bien que peu « guerrier », son armement se limitant à des moyens d'autodéfense, ce type de navire permet au groupe aéronaval de se projeter dans la durée. Catapultage du premier Rafale M F3 (avec nacelle de Reco-NG) engagé dans l'Opération Harmattan depuis le Charles de Gaulle. (©Marine Nationale)Catapultage du premier Rafale M F3 engagé dans l'Opération Harmattan depuis le Charles de Gaulle. (©Marine Nationale)Longue de 157.2 mètres, la Meuse peut embarquer 5200 tonnes de gasoil, 3000 tonnes de carburant aviation, 250 tonnes d'eau douce, 170 tonnes de vivres, 170 tonnes de munitions et 250 tonnes de rechanges. Capable de ravitailler simultanément jusqu'à trois bateaux, elle permet de regarnir les soutes des unités de combat sans que celle-ci soient contraintes de regagner un port. Pour mémoire, le groupe aéronaval actuellement déployé au large de la Libye comprend le porte-avions Charles de Gaulle, un sous-marin nucléaire d'attaque, les frégates de défense aérienne Forbin et Jean Bart, la frégate anti-sous-marine Dupleix et la frégate furtive Aconit.
Durant la nuit, les armuriers et techniciens du porte-avions ont préparé et armé deux Rafale M F3 de la 12.F, en installant notamment des missiles air/air Mica et des nacelles Reco NG, qui permettent un transfert et une analyse en temps réel de photographies.

08h00 : Les pilotes de la 12.F engagés ont été briefés sur les objectifs de la mission.

Missile air-air Mica sur le point d'être monté sur un Rafale M F3 engagé dans l'Opération Harmattan depuis le Charles de Gaulle. (©Marine Nationale)Catapultage des premiers Rafale M F3 (avec nacelle Reco-NG) engagés dans l'Opération Harmattan depuis le Charles de Gaulle. (©Marine Nationale)09h00 : Une première pontée a été catapultée dans la matinée depuis le porte-avions Charles de Gaulle. Cette patrouille comprenait trois Rafale M F3, soit deux en configuration reconnaissance et un en version « nounou » pour le ravitaillement en vol. Ces appareils de l'Aéronautique navale ont pu, grâce au nouveau pod de reconnaissance Reco NG, inspecter le théâtre d'opération libyen afin de recueillir des éléments permettant d'enrichir la situation tactique et détecter de nouvelles cibles. On notera qu'une mission similaire a été réalisée par deux Rafale de l'Armée de l'air, également dotés de nacelles Reco NG. Les appareils français, qui ont notamment détruit cinq véhicules blindés libyens (avec des GBU-12 et AASM) entre samedi et lundi, sont donc moins intervenus hier. Cela tient au fait qu'une partie des cibles a été détruite (notamment des moyens sol-air, installations radar et moyens de communication) et que les moyens de la coalition montent en puissance.

Visite de Nicolas Sarkozy à Solenzara. (©Ministère de la Défense)Visite de Nicolas Sarkozy à Solenzara. (©Ministère de la Défense)13h24 : Nicolas Sarkozy s'est rendu mardi sur la base aérienne de Solenzara, en Haute-Corse, qui sert de plate-forme aux avions français engagés dans l'opération internationale. Le chef de l'État devait se faire présenter le dispositif mis en place dans le cadre des opérations aériennes au-dessus de la Libye.

14h25 : Les frappes militaires de la coalition devraient baisser d'intensité dans les jours qui viennent, confirme le secrétaire d'Etat américain à la Défense, Robert Gates. Par la suite, moins de frappes seront nécessaires car les systèmes de défense aérienne du colonel Kadhafi seront éliminés, a-t-il expliqué. Ces déclarations interviennent au lendemain d'une intervention du président américain Barack Obama qui a indiqué que les Etats-Unis réduiraient bientôt leur rôle dans les opérations.

Rafale C armé de missiles Mica IR/EM et d'une nacelle Reco NG. (©Ministère de la Défense)Équipage de Mirage 2000D. (©Ministère de la Défense)15h25 : Selon l'agence Associated Press, les deux membres d'équipage du F-15 de l'armée américaine, qui s'est écrasé lundi soir en Libye, ont été récupérés. Un premier homme a été retrouvé par les forces de la coalition et le deuxième par les insurgés libyens. Channel4 affirme que lors de la première opération six Libyens ont été blessés par des tirs américains. La cause du crash, d'après l'armée américaine, serait un dysfonctionnement de l'équipement de l'appareil. Les militaires sont saufs et ont subi de légères blessures.

15h55 : Des avions de la coalition internationale ont attaqué un appareil des forces libyennes qui volait en direction de Benghazi, affirme la chaîne d'informations al-Jezira.

Le rythme des opérations des aéronefs français a été ponctuellement adapté, du fait de la montée en puissance des dispositifs des alliés et du renforcement de la coordination et de la planification de l’engagement de l’ensemble des moyens.
En plus des trois avions du groupe aérien embarqué (GAé) engagés ce jour par la Marine nationale, l’Armée de l’air a engagé 2 Rafale , un C-135FR ravitailleur et un E-3F SDCA Awacs. L’effort des opérations du jour a porté sur les missions de reconnaissance.
Les avions qui opèrent depuis la métropole partent à présent d’Istres, Saint-Dizier, Avord et surtout de Solenzara, qui accueille désormais une vingtaine d’aéronefs (6 Rafale , 6 Mirage 2000D, 6 Mirage 2000-5). Le déploiement rapide du GAN et l’accroissement de l’activité aérienne sur la BA 126 a conduit à une importante manœuvre logistique qui, ces derniers jours, avec la projection dans les bases aériennes et sur l’arsenal de Toulon de plus de 800 militaires, 1250 tonnes de fret et munitions par voie aérienne, routière et maritime.

Jour 5 - Mercredi 23 mars : pluie de Scalp

Alain Juppé s'est montré optimiste sur une issue rapide de la guerre en Libye. Le ministre des Affaires étrangères n'imagine pas que la cohésion des autorités de Tripoli reste longtemps intégrale autour de Kadhafi et de son clan rapproché». «Il n'est pas question de s'enliser, ce sera une opération de courte durée», a-t-il ajouté, excluant à nouveau toute opération au sol. Toutefois, les Américains se sont montrés plus prudents. Il n'y a pas «de calendrier» pour la fin des opérations, a déclaré le secrétaire à la Défense américain Robert Gates.

Sur le terrain, les opérations de la coalition internationale se poursuivent. Ses avions ont effectué 97 sorties, ces 24 dernières heures, frappant des chars et des batteries anti-aériennes. À la nuit tombée mardi, des tirs de la défense anti-aérienne, précédés et suivis d'explosions lointaines, ont retenti à Tripoli pour la troisième soirée consécutive. Depuis samedi, a indiqué le Pentagone, les avions alliés ont effectué un total de 336 sorties et conduit 108 frappes aériennes. Comme annoncé, les Etats-Unis ont réduit depuis mardi de façon «significative» le nombre de survols de la Libye.

Équipage d'un Mirage 2000D se dirigeant vers leur avion sur le parking de Solenzara. (©Ministère de la Défense)Rafale armé de deux Mica IR et quatre bombes AASM au roulage à Solenzara. (©Ministère de la Défense)La place exacte de l'Alliance atlantique dans la coalition internationale en Libye commence à se dessiner, après des jours de tractations parfois houleuses entre capitales. L'Otan aura un rôle technique mais n'assumera pas le «pilotage politique». L'Alliance interviendra comme «outil de planification» dans l'application de la zone d'exclusion aérienne, a précisé le chef de la diplomatie française, Alain Juppé. La direction politique des opérations sera confiée, comme l'annonçait mardi le quai d'Orsay, à un comité réunissant les ministres des Affaires étrangères des États participant à l'intervention, la Ligue arabe, l'Union européenne l'Union africaine. Cette instance se réunira pour la première fois mardi à Londres.
Paris et Washington ont annoncé mardi soir être parvenus à un accord sur le rôle de l'Otan dans la coalition, mais l'ont présenté de façons sensiblement différentes. Washington évoquait un «rôle clef» pour l'Alliance tandis que Paris parlait de «modalités d'utilisation des structures de commandement de l'Otan en soutien de la coalition». L'Alliance a d'ores et déjà accepté d'assurer le respect de l'embargo sur les armes visant la Libye.

Les forces de la coalition effectuent des frappes aériennes en Libye contre les forces au sol du colonel Kadhafi qui attaquent notamment les villes d'Ajdabiyah, Misratah et Zawiyah pour les forcer à se replier, a reconnu le contre-amiral américain Gérard Hueber. Cependant, il n'y a pas eu de signalement de victimes civiles» après ces frappes, assure-t-il.

Catapultage d'un E-2C Hawkeye depuis le Charles de Gaulle. (©Marine Nationale)Ravitaillement en vol d'un Mirage 2000D. (©Ministère de la Défense)Une forte explosion s'est produite ce soir sur une base de l'armée de terre libyenne à 32 km à l'est de Tripoli, ont indiqué des témoins à l'AFP.

La coalition occidentale a mené ce soir de nouvelles attaques aériennes contre des objectifs civils et militaires à Tripoli, rapporte la télévision publique libyenne sans donner de précisions. Des habitants de la capitale libyenne ont fait état de huit explosions dans l'est de la ville, d'où s'élèvent des colonnes de fumée. "Nous avons entendu quatre explosions, puis quatre autres cinq minutes plus tard", a dit un habitant du quartier de Tadjoura. "Nous voyons de la fumée et des flammes."

Les aéronefs de l’armée de l’Air ont opéré depuis les bases de Solenzara et Saint-Dizier, d’où les chasseurs Rafale et Mirage 2000D ont mené des missions de reconnaissance et d’appui. Ils n’ont réalisé aucun engagement contre les forces de Kadhafi au cours leurs missions. Trois avions ravitailleurs C-135FR et un avion de détection et de contrôle E-3F SDCA ont été engagés à leurs côtés.
Du côté de la Task Force Marine 473, deux Rafale M F3 du groupe aérien embarqué sur le porte-avions Charles de Gaulle ont effectué une mission de reconnaissance aérienne au dessus de la Libye, appuyés par des Rafale M F3 « nounou », c'est-à-dire employés comme des ravitailleurs. Le Groupe Aérien Embarqué comprend les appareils suivants dans le cadre de l'Opération Harmattan :
-Rafale M F3 : nº12, 17, 19, 20 (vu avec une nacelle Reco-NG), 21 (vu avec une nacelle Reco-NG), 23 (vu avec un Scalp-EG en point central), 24 et 26.
-Super-Étendard Modernisés : nº10, 33, 37, 43, 44 et 65.
-E-2C Hawkeye : nº2 et 3.
Catapultage d'un E-2C Hawkeye depuis le Charles de Gaulle. (©Marine Nationale)Rafale M F3 sur le pont du Charles de Gaulle. (©Marine Nationale)De plus, deux Super-Étendard Modernisés ont également été catapultés pour effectuer une mission de contrôle de l’espace aéromaritime.
Ces deux missions ont bénéficié des capacités de détection et de commandement aéroportés d’un E-2C Hawkeye de la 4.F. Les frégates de défense aérienne Forbin et Jean Bart qui ont intégré la TF 473 hier sont positionnées au large de la Libye. Leurs radars de surveillance aérienne extrêmement puissants contribuent à faire respecter la zone d’exclusion instaurée par la résolution 1973 des Nations Unies. Leur armement surface-air (missiles Aster 30, Aster 15 et SM1 Tartar) est en mesure de contrer les menaces aériennes des forces de Kadhafi contre la population libyenne ou la coalition, dans leur zone d’action.

Montage d'un missile de crosière Scalp-EG sous un Rafale B. (©Ministère de la Défense)Catapultage d'un Rafale M F3 avec un Scalp-EG en point central depuis le Charles de Gaulle. (©Marine Nationale)Depuis le 23 mars, les aéronefs français n’opèrent plus uniquement dans la zone de Benghazi. Dans la nuit du 23 au 24 mars, une mission sur une base aérienne d'Al Jufra, située à environ 250 km au sud des côtes libyennes et à proximité de la ville de Houn.
La mission comprenait deux Mirage 2000D de Nancy, deux Rafale B de Saint-Dizier et deux Rafale M F3 du Charles de Gaulle. À l'exception d'un Mirage 2000D, tous les avions ont lâché leurs missiles de croisière Scalp-EG (sept au total) dont c'est la première utilisation opérationnelle côté français (les Storm Shadow britanniques ont été utilisés en Irak en 2003). Quelques jours plus tard, quatre missiles SCALP-EG supplémentaires ont été tirés par des aéronefs de la Marine et de l'Armée de l'air.
Pour soutenir cette mission de frappe de précision nocturne, ont été engagés un E-3F SDCA pour la coordination et deux C-135FR et un Rafale M F3 pour la ravitaillement en vol.

Base Aérienne d'Al Jufra. (©Google Earth)

Montage d'un missile Mica IR sous un Mirage 2000-5. (©Ministère de la Défense)Décollage d'un Mirage 2000-5 armé de missiles Mica. (©Ministère de la Défense)Enfin, on apprend que des Mirage 2000-5 de chasse devraient rejoindre la base de la Suda en Crète, où ils seront co-localisés avec deux Mirage 2000 qataris. En Corse, la base de Solenzara accueille une vingtaine d'avions français, qui s'ajoutent à ceux du Charles de Gaulle.

Quoiqu'une certaine opacité règne parfois sur certaines statistiques de vol françaises, il semblerait bien que le cap des 100 missions ait été franchi dans la journée d'hier, par nos forces aériennes. On ignore si ce chiffre inclut ou non l'activité de l'Aéronautique navale. Cette dernière consommerait un tiers de ses sorties en ravitaillement en vol, avec, si l'on en croit les derniers rapports, des Rafale M F3.

L'aviation libyenne «n'existe plus comme force de combat», a affirmé mercredi un haut gradé de la Royal Air Force, Greg Bagwell, cité par des médias britanniques. Selon lui, «le système de défense aérien intégré et les réseaux de commandement et de contrôle» de l'armée libyenne «sont tellement endommagés» que la coalition peut «opérer au-dessus de l'espace aérien libyen sans être inquiétée». «Nous avons enlevé ses yeux et ses oreilles» au colonel Kadhafi. «Je ne sais pas sur quoi il tire, mais il ne peut nous atteindre», a assuré le haut gradé.

Depuis le début des opérations un EC-130H Compass Call ou EC-130J Commando Solo III se relayent pour diffuser en français, arabe et anglais le message suivant : «Le gouvernement de la Libye désobéit à une résolution des Nations unies d'arrêter les hostilités dans votre pays. Si vous essayez de quitter le port, vous serez attaqués et détruits immédiatement.»

Jour 6 - Jeudi 24 mars : première victoire "aérienne"

Pour la journée du 24 mars, près d’une vingtaine d’avions ont participé à l’opération Harmattan.
Une mission de reconnaissance a été réalisée par une patrouille Rafale de l’armée de l’Air. Quatre missions d’interdiction ont été conduites par deux Mirage 2000D et quatre Rafale de l’armée de l’Air, et par deux patrouilles mixte Rafale M F3 / Super-Étendard Modernisés de la Marine. Ces avions disposaient de missiles air-sol AASM et GBU-12 ainsi que de missiles air-air MICA. Au cours de ces missions, un AWACS de la coalition a détecté un aéronef dans la zone de Misratah.
Ravitaillement en vol d'un Rafale par un C-135FR. (©Ministère de la Défense)Ravitailleur en vol C-135FR au parking à Istres. (©Ministère de la Défense)Une patrouille Mirage 2000 et une patrouille Rafale C/B française se sont rendues sur zone et ont confirmé la présence d’un avion de combat qui opérait en violation de la résolution 1973. La patrouille Rafale a réalisé une frappe air-sol, avec un armement AASM, alors que l’avion de combat des forces du colonel Kadhafi venait d’atterrir sur la base aérienne militaire de Misratah. Il s'agit d'un avion de fabrication yougoslave utilisé pour l'attaque au sol. Pas de quoi faire des gorges chaudes, toutefois. Le Soko G-2 Galeb a volé pour la première fois en 1961. Il est utilisé sur l'aérodrome de Misratah pour la formation des pilotes. Mais comme c'est un avion d'appui, on peut penser qu'il est intervenu au-dessus de la ville de Misratah où de violents combats opposent forces kadhafistes et insurgés.

Un Soko G-2 Galeb libyen comme celui-ci a été abattu le 24 mars avec une bombe AASM. (©DR)

Pour conduire toutes ces missions, les avions de combat ont été appuyé par des ravitailleurs C-135FR et un E-3F SDCA AWACS partis de France ainsi qu’un Hawkeye et des avions Rafale « nounou » pour la TF 473.

Jour 7 - Vendredi 25 mars : l'engagement des Mirage 200-5 qataris

Mirage 2000-5 qataris à la Sude. (©Ministère de la Défense)Personnel des détachements de Mirage 2000-5 français et qataris à la Sude. (©Ministère de la Défense)Pour la journée du 25 mars, une trentaine d’aéronefs français a été engagée. Deux patrouilles Rafale F3 Air et Marine ont réalisé des missions de reconnaissance.
Quatre Mirage 2000D, 4 Rafale C/B et une patrouille mixte Rafale M F3 / SEM ont conduit des missions d’interdiction aérienne. De plus, les détachements de Mirage 2000-5 qatari et français, qui poursuivent leur montée en puissance à La Sude en Crète, ont réalisé leur première mission conjointe dans le ciel libyen. Ce matin, deux Mirage 2000-5 français et deux Mirage 2000-5 qataris ont ainsi réalisé une mission d’interdiction aérienne.
Décollage d'un Rafale B armé de deux Mica IR et quatre AASM depuis Solenzara. (©Ministère de la Défense)Décollage d'un Mirage 2000-5 armé de Mica depuis Solenzara. (©Ministère de la Défense)Il s’agit du premier engagement aérien d’un pays de la Ligue arabe dans le cadre des opérations multinationales en Libye. Trois Mirage 2000-5 français ont été mis en place à La Sude depuis la base de Solenzara, deux Mirage 2000-5 qataris sont en place et opérationnels. Ils seront très prochainement renforcés par d’autres aéronefs qataris. Gérard Longuet (ministre de la Défense et des anciens combattants), accompagné de Nadine Morano (ministre du Travail, de l'emploi et de la santé), s’est rendu sur la base aérienne 133 de Nancy-Ochey.
Après avoir reçu les honneurs militaires et avoir assisté à une présentation sur les opérations aériennes menées au-dessus de la Libye, le ministre a rencontré l’équipage ayant réalisé la première mission de l’opération Harmattan . Il a poursuivi par une visite de la salle d’opérations de l’escadron de chasse 3/3 «Ardennes». À cette occasion, un Mirage 2000D armé a été exposé par des mécaniciens de l’escadron du soutien technique aéronautique de la base. Monsieur Longuet s’est ensuite adressé à l’ensemble du personnel de la base aérienne. Il en a profité pour assurer son soutien et pour les remercier pour le travail effectué quotidiennement. Le ministre a ensuite échangé quelques mots avec chacune des personnes présentes.
Dans la soirée du 25 mars, le groupe aéronaval embarqué a poursuivi les missions d’attaque au sol avec une patrouille mixte Rafale M F3 / Super-Étendard Modernisés, appuyée par un E-2C Hawkeye.

2ème semaine d'opérations (26 mars-1 avril)

sources - remerciements :
Ministère de la Défense (France)

Le Mamouth
Secret Défense

Nations Unies
Le Figaro
Le Monde

http://twitter.com/FMCNL
http://mt-milcom.blogspot.com/2011/03/monitoring-operation-odyssey-dawn.html
http://twitter.com/cencio4

http://cencio4.wordpress.com.

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