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OPÉRATIONS DE PROTECTION DU PEUPLE LIBYEN CONTRE LES EXACTIONS DU RÉGIME DU COLONEL KHADAFI

CONTEXTE

Sous l'influence de la révolution tunisienne, qui n’est alors qu’en voie de réussir, les premières manifestations ont lieu le 13 janvier 2011 en Libye. Le pouvoir prend d'abord des mesures préventives : interdiction des rassemblements, annulation de rencontres sportives, baisse du prix des aliments de base, et quelques mesures sociales. Le 19 janvier, le colonel Kadhafi apporte son soutien au président Ben Ali de Tunisie, qui a pourtant fui depuis cinq jours.
Le 18 février, selon plusieurs sources et notamment des témoins contactés par téléphone, les manifestants se seraient emparés de Benghazi et d'El Beïda (avec l’aide de policiers dans ce dernier cas), villes respectivement peuplées de 700.000 et 200.000 habitants. Il est rapporté que des policiers et des soldats auraient rejoint les protestataires et que des mercenaires provenant d'Afrique noire réprimeraient les manifestants.
Carte de la Libye. (©DR)Le 19 février, on décompte une cinquantaine de morts à Benghazi, qui tombe aux mains des insurgés dans la journée. Durant la journée du 20 février, deux tribus touaregs et la Warfala se rallient à l’insurrection ; des personnalités démissionnent de leur poste pour rejoindre la révolution : Abdel Moneim al-Honi, représentant de la Libye à la Ligue arabe, et un diplomate en Chine. L’ambassadeur en Inde démissionne sans annoncer qu’il rejoint les insurgés. Dans un discours retransmis par la télévision à minuit (dans la nuit du 20 au 21), le fils de Kadhafi, Saïf al-Islam Kadhafi, exige la fin des manifestations et menace de recourir à l'armée en déclarant que « nous ne lâcherons pas la Libye et nous combattrons jusqu'au dernier homme, jusqu'à la dernière femme et jusqu'à la dernière balle.
Le 21 février, Human Rights Watch fait état d'au moins 233 morts dans le pays, dont 90 en Cyrénaïque ; le bilan à Benghazi serait de 300 morts et 1 000 blessés selon l'ONG Libyan Human Rights Solidarity. Dix Égyptiens sont tués à Tobrouk.
Le 25 février, la ville de Tripoli est encerclée par la rébellion. Selon certaines sources, 9 000 combattants pro-Kadhafi sont retranchés dans la ville même, tandis que les rebelles commencent une marche pour libérer la capitale défendue par la 32e brigade, unité d'élite de 10 000 hommes, considérée comme la plus performante des trois unités de protection du régime, et commandée par Khamis, le fils cadet de Kadhafi.
Le 26 février, de violents accrochages ont lieu dans les rues de la capitale libyenne, pendant la nuit. Le fils du colonel Kadhafi, Saïf al-Islam, propose un cessez-le-feu dans la soirée devant des journalistes étrangers. Les rues de Tripoli sont désertées pendant la journée, on y voit seulement des soldats pro-Kadhafi qui effectuent des patrouilles en 4x4.
Le 28 février, les États-Unis annoncent le déploiement d'un groupe aéronaval comprenant le USS Enterprise et le USS Kearsarge au large des côtes libyennes au moment où les puissances occidentales envisagent la possibilité d'une intervention militaire contre le régime de Kadhafi. Puit de pétrole en feu. (©DR)Par ailleurs, la reprise des exportations pétrolières depuis la zone orientale contrôlée par les insurgés a été décidée, selon un responsable du comité local de Tobrouk. Le 1er mars, les forces fidèles à Kadhafi lancent une contre-offensive. Elles parviennent à reprendre les villes de Sabratha, Zintan et Gharyan situées aux environs de la capitale, Tripoli. Des bombardements sur la ville d'Ajdabiya, dans l'est du pays, ont également lieu.
Le jeudi 10 mars, alors que les forces fidèles à Kadhafi continuent leur offensive, la France devient le premier pays à reconnaître le Conseil national de transition comme représentant légitime de la Libye et adopte avec le Royaume-Uni une position commune pour le sommet européen du 11 mars. Sur le front médiatique, Kadhafi présente le même jour aux journalistes la drogue qu'aurait distribuée al Qaida et que ses troupes auraient interceptée, du tramadol (sédatif anti-douleur) connu en effet à Gaza pour avoir intoxiqué une partie de la population[98]. Ceci représente sa ligne de défense morale contre les insurgés qu'il dit drogués par le groupe terroriste depuis le début des émeutes, alors que les journalistes n'arrivent pas à prouver l'existence d'un tel phénomène en Libye qui leur semble faux, mis en scène et sans rapport avec l'insurrection ni l'objectif des combats engagés, et ce dans le but de les discréditer et d'indigner l'opinion publique. Dès le vendredi 11 mars, le colonel Khadafi renforce sa contre-offensive sur le terrain, par air (bombardements), par terre (artillerie lourde), mais également par mer (tirs nourris sur la population depuis des navires de guerre). Les insurgés, sous-armés et accusant de lourdes pertes, sont alors contraints, le samedi 12 mars, d'abandonner la région de Ras Lanouf et de reculer de 20 kilomètres vers la ville de Marsa El Brega, ainsi que de fuir la ville de Zaouïa. Insurgés. (©DR)La Ligue arabe apporte ce même samedi son soutien à une zone d'exclusion aérienne demandée par l'opposition libyenne, en estimant que le régime de Kadhafi a « perdu sa légitimité » du fait des « violations dangereuses » commises.
Le mercredi 16 mars, après le discours de Nicolas Sarkozy aux membres de l'ONU, faisant suite à ses propositions alors restées peu suivies au G8 en faveur de la mise en place d'une zone d'exclusion aérienne qui permette aussi de neutraliser les infrastructures militaires de l'armée libyenne, Mouammar Kadhafi réplique en divulguant la teneur des révélations qu'il disait détenir à son propos depuis le 10 mars alors que le président français venait de s'adresser au G8.
Le jeudi 17 mars, le Conseil de sécurité de l'ONU a autorisé jeudi les États membres à prendre les mesures nécessaires afin de protéger les populations civiles en Libye contre les attaques des forces loyales au dirigeant libyen Mouammar Kadhafi et a notamment décidé la mise en place d'une zone d'exclusion aérienne.
Dans une résolution adoptée par 10 votes en faveur et cinq abstentions (Chine, Russie, Brésil, Allemagne et Inde), le Conseil de sécurité a autorisé les États membres « à prendre toutes mesures nécessaires » afin de « protéger les populations et les zones civiles menacées d'attaque en Jamahiriya arabe libyenne, y compris Benghazi, tout en excluant le déploiement d'une force d'occupation étrangère sous quelque forme que ce soit ». La ville de Benghazi est contrôlée par les rebelles. La résolution prévoit la mise en place « d'une zone d'exclusion aérienne en Jamahiriya arabe libyenne afin de protéger les populations civiles ». Le Conseil rappelle qu'il a pris note de la décision du Conseil de la Ligue des États arabes, en date du 12 mars 2011, de demander l'imposition d'une zone d'exclusion aérienne. Il déclare mesurer l'importance du rôle de la Ligue des États Arabes dans « le maintien de la paix et de la sécurité régionales ». Les membres du Conseil de sécurité précisent que cette zone d'exclusion aérienne ne concerne pas les vols à caractère humanitaire dont l'objectif est la distribution de vivres ou de matériel médical ainsi que les vols destinés à l'évacuation d'étrangers. Le Conseil autorise les États membres, « qui ont adressé aux Secrétaires généraux de l'Organisation des Nations Unies et de la Ligue des États arabes une notification à cet effet, agissant à titre national ou dans le cadre d'organismes ou d'arrangements régionaux, à prendre au besoin toutes mesures nécessaires pour faire respecter l'interdiction de vol" et "faire en sorte que des aéronefs ne puissent être utilisés pour des attaques aériennes contre la population civile ».
Insurgés. (©DR)Dans la résolution, les États membres se disent "vivement préoccupés par la détérioration de la situation, l'escalade de la violence et les lourdes pertes civiles » en Libye et rappellent « la responsabilité qui incombe aux autorités libyennes de protéger la population libyenne ». Les membres du Conseil condamnent « la violation flagrante et systématique des droits de l'homme, y compris les détentions arbitraires, disparitions forcées, tortures et les exécutions sommaires » et rappellent « la condamnation par la Ligue des États arabes, l'Union africaine et le Secrétaire général de l'Organisation de la Conférence islamique des violations graves des droits de l'homme et du droit humanitaire international qui ont été et continuent d'être commises en Jamahiriya arabe libyenne ». Le Conseil de sécurité exige « un cessez-le-feu immédiat et la cessation totale des violences et de toutes les attaques et exactions contre la population civile » et souligne « qu'il faut redoubler d'efforts pour apporter une solution à la crise, qui satisfasse les revendications légitimes du peuple libyen ». Les membres du Conseil exigent « des autorités libyennes qu'elles respectent les obligations qui leur incombent en vertu du droit international, y compris le droit international humanitaire ». Afin d'assurer la stricte application de l'embargo sur les armes prévu dans la résolution adoptée le 26 février, ils ont décidé d'inspecter sur leur territoire, y compris les ports et les aéroports ou en haute mer, les bateaux et les avions se rendant ou provenant de Libye. Les membres du Conseil ont déploré l'utilisation systématique de mercenaires et ont demandé à tous les États membres de se conformer strictement à leur obligations afin d'empêcher la fourniture de mercenaires armés à la Libye. Sur le gel des avoirs, le Conseil a décidé qu'il concernera tous les fonds, les avoirs financiers et les ressources économiques qui sont la propriété ou sont contrôlés directement ou indirectement par les autorités libyennes. Enfin, la résolution autorise la création d'un panel d'experts qui devra regrouper, examiner et d'analyser les informations des États, des entités de l'ONU et des organisations régionales et d'autres parties. Les experts devront fournir un rapport intérimaire sur leur travail pas plus de 90 jours après la nomination du Panel et un rapport final au Conseil pas plus de 30 jours avant la fin du mandat du panel avec ses recommandations. Le Conseil de sécurité réaffirme son intention "de suivre les agissements des autorités libyennes et souligne qu'il est disposé à revoir à tout moment les mesures imposées par la présente résolution et par la résolution 1970, y compris à les renforcer, les suspendre ou les lever, selon que les autorités libyennes respectent les dispositions de la présente résolution et de la résolution 1970". MiG-23 insurgé abattu par les insurgés! (©DR)Le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a salué une "décision historique" dans un communiqué publié après l'adoption de la résolution. "En adoptant cette résolution, le Conseil de sécurité a accordé une grande importance à l'appel à l'action de la Ligue des États arabes", a-t-il dit. Ban Ki-moon a déclaré attendre "une action immédiate". Il a également appelé "à un cessez-le-feu immédiat, à un arrêt de toutes les attaques contre les civils et à un plein accès humanitaire à ceux dans le besoin." Il a précisé que les efforts diplomatiques continueraient.
Des chefs d'État et des représentants européens et arabes se sont rassemblés à l'Élysée le samedi 19 mars pour coordonner de possibles frappes aériennes, toujours en vue de protéger les insurgés et les civils.
Ont participé au sommet à l’invitation du président de la République française Nicolas Sarkozy : le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-moon ; la chancelière allemande, Angela Merkel ; le président du gouvernement espagnol, José Luis Rodríguez Zapatero ; le président du Conseil italien, Silvio Berlusconi ; les Premiers ministres belge, Yves Leterme ; britannique, David Cameron ; canadien, Stephen Harper ; danois, Lars Løkke Rasmussen ; grec, Georges Papandréou ; néerlandais, Mark Rutte ; norvégien, Jens Stoltenberg ; polonais, Donald Tusk ; et qatarien, Hamad ibn Jaber al-Thani ; la secrétaire d'État américaine, Hillary Rodham Clinton ; les ministres des Affaires étrangères émirati, Cheikh Abdallah Bin Zayed ; irakien, Hoshyar Zebari ; jordanien, Nasser Joudeh ; et marocain, Taïeb Fassi-Fihri ; le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa ; le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy ; ainsi que la vice-présidente de la Commission européenne, Haute Représentante pour la politique étrangère et de sécurité de l'Union européenne, Catherine Ashton.

sources - remerciements :
Ministère de la Défense (Belgique)
Défense Nationale et les Forces Canadiennes (Canada)
Forsvarsministeriet (Danemark)
Ministerio de Defensa (Espagne)
U.S. Africa Command (États-Unis)
Department of Defense (États-Unis)
Operation Odyssey Dawn (États-Unis)
Ministère de la Défense (France)
Ministero della Difesa (Italie)
Regjeringen (Norvège)
Ministerie van Defensie (Pays-Bas)
Ministry of Defence (Royaume-Uni)

Le Mamouth
Secret Défense

Nations Unies
Le Figaro
Le Monde

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