1980-1983-1984-1985-1986-1987-1989-1990-1991-1992-1993-1994-1995-1996-1997-
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-2011

1980

1er septembre : L'Amiral Choupin, chargé du dossier, propose trois solutions : un porte-aéronefs avec avions à décollage vertical de 18.000 t, un PA léger de 25.000 t et un PA de 32.000 t. C'est la dernière qui est choisie.
23 septembre : La Marine Nationale décide de remplacer ses porte-avions (Clemenceau et Foch) par deux porte-avions à propulsion nucléaire.

1983

4 juillet : Un budget est débloqué pour le projet PAN sur la période 1984-1986.

1984

6 juin : L'avant projet du porte-avions nucléaire est défendu devant le conseil supérieur de la Marine.

1985

14 mai : Notification du projet par la Marine auprès de la Direction des Constructions Navales.

1986

Signature par Paul Quilès. (©Marine Nationale)4 février : La construction du PAN n° 1, baptisé Richelieu, est autorisée par Paul Quilès, Ministre de la Défense. Il s'agit d'un porte-avions à propulsion nucléaire de 35.000 t doté des mêmes réacteurs nucléaires que les SNLE de nouvelle génération (classe Le Triomphant). Le groupe aérien aura dans un premier temps pour épine dorsale le Mc Donnell-Douglas F-18 (FN) Hornet.
A titre anecdotique, la signature est effectuée dans un salon orné d'un tapisserie où figure Richelieu.

18 mai : Le navire est rebaptisé Charles de Gaulle, une idée de la Marine motivée probablement par l'arrivée de la droite au pouvoir avec Jacques Chirac comme Premier Ministre et la crainte de voir le projet arrêter pour des raisons budgétaires.

1987

Découpe de la première tôle au plasma. (©Marine Nationale)24 novembre : La première tôle du porte-avions est découpée à Brest. En présence de l'ingénieur général de l'armement (IGA) directeur de la DCN de Brest, Joseph Tretout, du VAE Dominique Lefebvre, préfet maritime, du CV Robert Godard, officier de programme, et l'IGA Michel Gaillard, l'actuel directeur de programme, la construction du porte-avions Charles de Gaulle commence avec la découpe au plasma (jet de gaz à haute température) des tôles qui vont servir à assembler le premier bloc du bâtiment.

1989

Le premier bloc du porte-avions (©Marine Nationale)Assemblage des deux blocs. (©Marine Nationale)14 avril : Les deux premiers blocs sont assemblés.D'un poids de 100 tonnes chacun, les blocs sont assemblés et posés sur une ligne de tins (billots de bois imputrescible appelé gaïac) disposée en fond de carène.
Cela se fait par le biais de deux grues capables de supporter chacune une charge de 110 tonnes.
Le chantier a lieu dans le bassin n° 9 de l'arsenal de Brest.

1990

22 janvier : La partie centrale est en grande partie assemblée.
23 février : La plate-forme reçoit les blocs de l'avant.
4 mai : Les passerelles d'accès à bord sont munies d'une porte par sécurité.

1991

Construction des échafaudages. (©Marine Nationale)La construction est ralentie tout au long de l'année pour des raisons budgétaires.
19 août : Le bloc de proue est posé en un jour.
11 septembre :
L'un des quatre turboalternateurs est installé avant la fermeture du pont.
10 octobre : Construction des échafaudages pour pouvoir mettre en peinture.

1992

9 mars : Pose du dernier bloc de la poupe.
3 avril :
Mise en place du bloc tribord de l'étrave.
Le PAN rentre dans son bassin, toujours la poupe en premier et déplacé sur bâbord. (©Marine Nationale)20 décembre : Mise à flot technique. Le porte-avions se trouve dans son élément le temps d'un nautique dans la rade de Penfeld. Le but de la manœuvre est de déplacer l'axe de la ligne de tins de trois mètres. Cela permettra le montage des éléments latéraux du pont d'envol, large de 64,5 mètres. Pour cela deux remorqueurs de la direction du port ont tiré la coque tandis que deux autres entraient dans le bassin n° 8, dès la mise à flot effectuée, pour la tracter vers l'arrière et la maintenir en permanence dans l'axe du bassin. Plusieurs petits pousseurs ont pris position le long du flotteur géant pour l'aider à rester dans la bonne direction.

1993

La construction est ralentie tout au long de l'année pour des raisons budgétaires.19 août : Le bloc de proue est posé en un jour.
19 janvier :
Mise en place des encorbellements latéraux.
20 octobre :
La première turbine est mise en place.

1994

24 mars : Installation du premier ascenseur latéral.
6 avril :
Pose du mât sur l'îlot.
Le Charles de Gaulle revêtu de son habillage bleu-blanc-rouge. (©Marine Nationale)Le président de la République, François Mitterand le jour du lancement officiel du nouveau navire. (©Marine Nationale)7 mai : Lancement officiel en présence de 4 000 invités dont François Mitterand, président de la République Française, Édouard Balladur, Premier Ministre, François Léotard, Ministre de la Défense et Jacques Chirac, Maire de Paris. Deux cents techniciens de la DCN et quarante commandos marine enlèvent les 30.000 m² de tissus bleu-blanc-rouge qui recouvrent le porte-avions.
14 juin : Pendant que le navire est à quai, les chaufferies nucléaires sont embarquées.

1995

La construction est ralentie tout au long de l'année pour des raisons budgétaires.
Le Charles de Gaulle tiré par le remorqueur  côtier Armen en rade de Brest. (©Marine Nationale)Janvier : Les premiers marins arrivent à bord. Au-delà des quelques 700 ouvriers de la DCN s'affairant sur le chantier "N", soixante-cinq marins de l'équipage préparent la prise en main du porte-avions par le Marine. Un travail dans toutes les directions, rendu nécessaire par la complexité de cette mission. Préoccupation numéro un : connaître la bateau sur le bout des doigts. Il n'est pourtant pas facile aujourd'hui de se repérer parmi les 2.500 locaux répartis sur 15 ponts et faux ponts. Par équipe de quatre ou cinq, les marins sont présents en permanence à bord pour suivre le montage, participer aux installations avec les techniciens de la DCN ou encore procéder aux recettes. Autre mission qui vient à peine de s'achever : l'attribution des locaux du bord par service pour leur entretien. Dans quatre mois l'équipage comptera 250 personnes.

1996

Le Président de la République, Jacques Chirac à sa descente d'hélicoptère sur le pont du Charles de Gaulle. (©Marine Nationale)7 mai 18:30 : Après la fin du travail des ouvriers, un début d'incendie s'est déclaré sur le chantier. Le feu, d'ampleur limitée, qui s'était déclenché dans un local situé à tribord sous l'îlot et le pont d'envol, a été très rapidement maîtrisé par les marins pompiers, et n'a provoqué aucun incident de personnel. Les dégâts sont très limités.
14 juin : Visite du président de la République, M. Jacques Chirac. Au cours de sa visite en région maritime Atlantique, M.Jacques Chirac, est arrivé à bord du Charles de Gaulle en hélicoptère Super-Puma de l'Armée de l'air. Quelques journalistes de la presse locale et nationale le précédaient d'une poignée de minutes à bord d'un hélicoptère Lynx de la flottille 34.F. Motif symbolique du PAN Charles de Gaulle. (©Marine Nationale)La mission créant l'occasion, le Lynx piloté par le commandant de la flottille, le CC Alain Madec, a ainsi accompli le premier appontage d'un appareil de l'aviation embarquée sur le Charles de Gaulle. Pour la circonstance, une zone de posé avait été aménagée sur l'arrière du pont d'envol encore en chantier, et deux spots d'appontage matérialisés simplement au niveau des futurs brins d'arrêt. Vent à six heures, roulis nul, tangage nul, présentation à 6 heures décalée bâbord : pas de difficulté pour cet appareil rodé aux dures conditions du golfe de Gascogne.
14 juin : Début de l'installation des catapultes à vapeur.
1er octobre :
Le navire possède désormais son motif symbolique.
24 octobre : Installation derrière l'îlot de la grue fixe d'une capacité de 20 tonnes.

1997

Le CV Richard Wilmot-Roussel, premier commandant du Charles de Gaulle. (©Marine Nationale)1er février : L'équipage prend ses quartiers. Un rituel sobre, entre crachin et grisaille, pour un grand événement : la prise d'armement du Charles de Gaulle. Le premier équipage composé de 650 marins est en effet à bord. Tout ce qui concerne la sûreté et la sécurité est désormais l'affaire de la Marine. "Au nom de la Direction des Constructions Navales de Brest qui l'a construit, je vous transfère la responsabilité du porte-avions, maintenant prêt à prendre armement pour essais". Une simple phrase prononcée par l'ingénieur général de l'armement Louis Petitbois, directeur de l'Établissement des constructions navales de Brest, à laquelle le contre-amiral Henri Arino, major général du port a répondu : "J'accepte cette responsabilité et déclare le Charles de Gaulle armé pour essais. Je remercie les ingénieurs, techniciens et ouvriers qui ont conçu et réalisé ce bâtiment, et qui vont maintenant en coopération avec l'équipage, oeuvrer jusqu'à son achèvement et ses essais". Le VAE Jean-Yves Le Dantec, commandant le région maritime Atlantique a fait reconnaître le capitaine de vaisseau Richard Wilmot-Roussel comme commandant du bâtiment. Cette officier issu de la promotion 1970 de l'École navale, a notamment commandé la flottille 11.F, fut officier de marque Rafale en 1988 au SC Aéro ; et enfin depuis 1992, il était la Division programmes de l'état-major de la Marine, officier de programme du Charles de Gaulle.
Installation du DRBV 15C sur la mature du Charles de Gaulle, le 28 février. (©Marine Nationale)28 février : Pose sur la mature de l'antenne du radar de veille moyenne portée DRBV 15C.
1er avril : Embarquement de l'équipement de veille infrarouge VMB (Vampir Monocéphale Bispectral).
2 avril : Pose sur la mature de l'antenne du radar de veille longue portée DRBV 26D.
4 avril : Le navire a largué les amarres pour se retourner cap pour cap et revenir s'amarrer à bâbord à quai en vue des essais de lancement de maquettes qui auront lieu prochainement.
12 juin : Pose sur la mature de l'antenne du radar tridimensionnel DRBJ 11B.
Essais de catapulte. (©Marine Nationale)22 juillet :
Essais de catapultes. Grondement assourdi d'un engin métallique rouge et pataud mué en bolide de course et filant à 300 km/h sur le pont comme s'il devait s'envoler. Brève trajectoire et disparition du curieux véhicule qui touche l'eau à moins de 100 m de la proue du navire et déclenche une énorme gerbe liquide, aussi haute que l'îlot du Charles de Gable. A plusieurs reprises, la catapulte axiale du futur porte-avions nucléaire a propulsé des maquettes lestées de façon à simuler les différents types d'aéronefs que le bâtiment mettra en œuvre.
24 septembre :
En fin d'après-midi, un exercice de sécurité majeur s'est déroulé à bord du Charles de Gaulle. Cet entraînement programmé périodiquement au sein de l'arsenal militaire de Brest a été pour la première fois l'occasion de tester et de valider le Plan d'Urgence Interne (PUI) du bâtiment. L'organisation particulière qu'il prévoit est destinée à mobiliser l'ensemble du personnel et du matériel face à un incident présentant un risque radiologique potentiel.
22 octobre : Le porte-avions est entré, manœuvrépar cinq remorqueurs et six pousseurs, dans le bassin n° 8. En moins d'une heure, il quittait le quai où il était amarré depuis trois ans.
17 décembre :
Le premier système Sagaie est installé à tribord avant. Lourd de 1,6 tonne, il est équipé pour l'instant de quatre roquettes inertes et lestées. Un deuxième affût a ensuite été installé sur bâbord arrière afin de permettre les essais mécaniques du système.
22 décembre : La première hélice du porte-avions a été mise en place en fin de matinée. Arrivée à Brest par convoi routier, cette première hélice aux caractéristiques très particulières, a terminé son voyage au bout d'une grue flottante. Rapprochée ensuite du bassin n° 8, elle a été présentée devant l'une des lignes d'arbres du bâtiment, avant d'être définitivement mise en place. Fabriquée par la Fonderie de l'Atlantique à Nantes sur plan DCN, cette pièce de 25 tonnes et de 6 mètres de diamètre, résulte d'un savant et robuste alliage de cuivre et d'aluminium. La pose de la deuxième hélice aura lieu au cours du mois de janvier prochain.

1998

La construction est ralentie tout au long de l'année pour des raisons budgétaires.
25 mai 18:00 : Divergence du premier réacteur nucléaire. Cette opération consiste à initier la réaction en chaîne contrôlée du combustible nucléaire. Cet événement majeur a demandé une préparation minutieuse indispensable au respect des exigences rigoureuses de sûreté nucléaire.
Super-Étendard n° 19 tracté sur la route de Landivisiau à Brest. (©Marine Nationale)Le Super-Étendard n° 19 sur le pont du Charles de Gaulle. (©Marine Nationale)5 juin :
Le porte-avions embarque son premier avion. Après un périple d'environ cinquante kilomètres, le Super-Étendard Modernisé n° 19 de la flottille 11.F a été posé par grue aux premières heures de la journée sur le pont d'envol. Parti la veille à 20h de la BAN de Landivisiau, l'avion roulant sur son train d'atterrissage et tracté successivement par un camion aménagé puis par un tracteur d'aérodrome, est arrivé dans l'arsenal de Brest à 4h du matin. Les buts de cette embarquement sont de valider la mise en place du SEM sur les catapultes et de vérifier un certain nombre d'interfaces telles que les pleins de carburant, l'alimentation électrique de l'avion et les moyens de communication avec le bord.
La première Alouette III sur le Charles de Gaulle. (©Marine Nationale)Après son premier poser, l'équipage décolle, prend la direction du goulet de Brest en contournant l'îlot du porte-avions. (©Marine Nationale)Lundi 7 décembre, 15h, l'Alouette III se pose sur le Charles de Gaulle en cours de finition au quai d'armement du port de Brest. (©Marine Nationale)10 juin : Divergence de la seconde chaufferie nucléaire. Les deux réacteurs vont maintenant fonctionner à faible puissance et permettre au porte-avions de poursuivre les essais de ses installations.
7 décembre 15:00 :
Premier appontage d'un hélicoptère effectué par une Alouette III. L'Alouette III n° 244 contourne l'îlot du Charles de Gaulle avant de se présenter face au vent sur la plate-forme avant. Aux ordres du directeur du pont d'envol, le pilote d'essai du Centre d'Expérimentations Pratiques de l'Aéronautique Navale de Hyères, le CF Louis-Dominique Depretz, met son appareil en station. Essais de traction sur le pont d'envol. (©Marine Nationale)Tests de validation de saisinnage. (©Marine Nationale)Puis suivant les gestes du directeur, il descend doucement son appareil sous les regards des dizaines d'équipiers de pont d'envol et d'une partie du personnel du navire perché qui suit l'opération depuis la passerelle du sommet de l'îlot. C'est fait, le train de l'Alouette III touche le revêtement du pont. L'appareil se pose. L'équipage se félicite de cet instant préparé de longue date. Puis, l'appareil remet les gaz et décolle pour une série de présentations destinées à vérifier les procédures en fonction des conditions météo rencontrées, en validant les transmissions entre la passerelle avia et l'appareil, ainsi que l'accessibilité à la plate-forme.
20 décembre :
Test du système de propulsion. Un AS.365F Dauphin, un WG-13 Lynx, une Alouette III et un Super-Frelon effectuent quelques essais d'appontage.

sources - remerciements :
"Chronique du Charles de Gaulle" ; F.Jubelin, M.Marmin, P.Masson ; Editions Chronique-Dargaud ;2002
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Marine Nationale.

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