FLOTTILLE DE CHASSE ET D'ASSAUT EMBARQUÉE

Escadrille de Chasse de l’Aviation d’Escadre AC1 – 1er mars 1919
Escadrille d’Aviation C10 – 1er août 1922
Escadrille d’Aviation 7C3 – 1er mars 1925
Escadrille d’Aviation 7C1 – 1er mars 1926
Escadrille d’Aviation AC1 – 1er octobre 1938
Escadrille d’Aviation 1AC – 1er août 1940
Escadrille d’Aviation 1C – 1er octobre 1943
1ère Flottille de Chasse (1FC) (2ème) – 1er octobre 1945
Flottille 1.F (2ème) – 1er janvier 1946
Flottille 11.F (2ème) – 20 juin 1953

HISTORIQUE

Le temps des hélices

Hanriot HD.2. (©Pescher)La flottille 11.F est la plus ancienne des formations de chasse de l'aviation navale. Son passé est des plus prestigieux. Elle est l'héritière de l'AC1, première escadrille de chasse de l'aviation d'escadre créée le 1er mars 1919 à Saint-Raphaël, elle même issue de l'escadrille B102 qui s'illustra pendant la première guerre mondiale. A cette époque, cette escadrille est équipée des Hanriot HD.2 et quelques Nieuport 21/23 réservés aux décollages du Bapaume. Le 20 octobre 1920, en rade de Toulon, le premier essai d'appontage sur la plate-forme du Béarn, en cours de transformation, est réalisé par le LV Teste sur Hanriot HD.2. Le 1er août 1922 intervient un changement d'appellation pour toutes les unités de l'aviation maritime et l'AC1 devient la C10 ayant comme commandant le LV Amanrich. Dewoitine D.376. (©A.H.A.N. Nîmes-Garons)Le 1er mars 1925, la C10 devient la 7C3 signifiant qu'il s'agit de la troisième escadrille, de chasse, affectée au Béarn. Les deux autres escadrilles de bombardement et de reconnaissance étant les 7B1 et 7R2. En attendant le nouveau chasseur, le Dewoitine D1C1, qui arrivera au mois d'août, elle obtiendra au mois de mai un nouvel appareil, le Gourdoux-Lesseure ET1 type 22 provenant de l'aéronautique militaire. A la fin de l'année, les trois escadrilles de l'aviation embarquée sont rattachées administrativement au Béarn et forment une flottille ayant comme commandant le CC Husson. Dewoitine D.373. (©Chaume)L'appellation aviation d'escadre disparaît. Le 1er mars 1926, la 7C3 est rebaptisée 7C1. L'année 1928 voit la mise en service des premiers Lévy-Biche LB2 au mois de février mais aussi leur retrait du service opérationnel trois mois plus tard. La conséquence immédiate fut le retour opérationnel des Dewoitine D1C1. A cette même époque apparaît pour la première fois un nouvel insigne sur les Dewoitine et Lévy-Biche. Wibqult 74. (©DR)Les trois commandants d'escadrille de la flottille du Béarn ont en effet décidé d'adopter chacun un insigne différent, celui de l'aviation d'escadre (le goéland) étant conservé pour le seul usage de la 7S1. Quoi qu'il en soit, la 7C1 choisit l'hippocampe ailé et en décore la dérive de ses chasseurs. Au mois de mars 1932, la 7C1 perçoit à Orly les premiers Wibault 74.Dewoitine D.520 de la 1AC. (©DR) En 1937, le LV De l'Orza , commandant la 7C1 de 1932 à 1934, trouve la mort en expérimentant les appontages de nuit. L'année 1938 voit la mise en service des Dewoitine 373. Le 1er octobre, la 7C1 redevient l'AC1. A l'ouverture des hostilités, en septembre 1939, l'AC1 est équipée de Dewoitine 373/376, matériel ancien au moteur peu fiable. La transformation sur Potez 631 est débutée et c'est sur ce matériel que l'AC1 participe à la bataille de France où elle gagne deux citations. Le 2 mars 1940, la 1ère flottille de chasse F1C est crée avec comme escadrilles l'AC1 et l'AC2 (ancêtre de la 12F).Seafire et Dauntless en 1948. (©DR) L'AC1 perçoit à Toulouse ses premiers Dewoitine 520. Le 25 juin 1940, la flottille, en cours de transformation sur Dewoitine, part pour Bône en Afrique du Nord. Le 1er août 1940, la F1C est rebaptisée 1FC divisée en deux escadrilles, les 1AC et 2AC. Elle est engagée contre les forces franco-anglaises en Syrie et au Liban (du 6 au 14 juillet 1942) puis s'oppose au débarquement anglo-américain au Maroc en novembre 1942. Aquilon de la flottille 1.F. (©DR)Le 1er octobre 1943, la F1C devient F1 avec comme escadrilles, les 1C et 2C. Aucun matériel neuf n'étant disponible, la flottille est dissoute le 15 mai 1944. Ses pilotes et mécaniciens sont affectés dans différents groupe de chasse de l'armée de l'air (GC I/4,III/6, I/7, II/7) et participent à la deuxième bataille de France. Reconstituée à Hyères le 1er octobre 1945, la 1F est équipée de Seafire Mk III, appareils vieillissants abandonnés par les britanniques. Elle effectue les premiers appontages sur le porte-avions Arromanches en novembre 1946. En juillet 1949, elle est équipée momentanément de Seafire MkXV puis définitivement de F6F5 Hellcat américains en mai 1950. D'août 1951 à juin 1952, elle effectue une campagne en Indochine à bord de l'Arromanches (deux citations TOE). Devenue 11.F le 20 juin 1953, elle retourne en Indochine en septembre (trois citations supplémentaires). Elle a participé glorieusement à la défense du point d'appui de Dien Bien Phû. Transformée sur Aquilon en 1955, elle participe aux opérations en Algérie en 1958 et 1959 avant d'assurer la défense de Bizerte en juillet et août 1961.

 

Sur Étendard IVM (1963 - 1978)

Patch de la 11.F. (©DR)Dissoute sur SNCASE Aquilon le 18 avril 1962, la 11.F renaît de ses cendres le 1er avril 1963 sous le commandement du LV de la Forcade sur la Base d'Aéronautique Navale d'Hyères avec onze d'Étendard IVM. Ses missions principales sont l'assaut et la couverture aérienne de la flotte jusqu'en mars 1966 - date de la mise en service opérationnelle de l'intercepteur américain Vought F-8E Crusader au sein des flottilles 12.F et 14.F.
En juin 1963, la flottille entame une campagne d'essais du missile AIM-9B Sidewinder contre des cibles volantes CT-20 et CT-10. Le 16 juin, tous les appareils participent au défilé aérien de clôture du 25e Salon de l'Aéronautique et de l'Espace du Bourget. Le 23 août, la flottille franchit déjà le cap des 1.000 heures de vol sur Étendard.
Après une première campagne de qualifications sur le PA Foch, interrompue, le 23 septembre, malheureusement par le premier accident mortel sur un Étendard (nº24 du PM Goizet) de la flottille, la 11.F participe à des exercices bilatéraux avec la VIe flotte US de Méditerranée.
En avril 1964, une campagne "AS-20", puis "Sidewinder" sont réalisées sous le commandement du LV Thireaut. Le 14 juillet, elle participe à la composante aérienne du défilé sur les Champs-Elysées. En mars 1966, le cap des 10.000 heures de vol est passé. Le 23 novembre 1966, le LV Caldairou se tue en service commandé sur le nº55. Il totalisait 1.040 heures de vol dont 665 sur Étendard. Le 2 mai 1967, la flottille déménage vers la nouvelle base de Landivisiau en Bretagne.
Etendard IVM N°66 de la flottille 11.F photographié dans le ciel du Midi en juillet 1975. Cet appareil est devenu quelques années plus tard l'Etendard IVPM N°166. (D.Frairot via M.Cristescu)En septembre-octobre 1968, les premiers engins air/ sol AS- 30 sont tirés et les premiers ASSP de nuit sont réalisés.
Le 9 janvier 1969, la 11.F fête ses 20.000 heures de vol sur Étendard et en mai, les premiers appontages de nuit sont effectués sur le Foch.
Le 18 mai 1971 sur le Clemenceau au large de Lorient, la 11.F effectue une démonstration sur but remorqué. Le SM Daunic est contraint de s'éjecter (nº54) à la suite de l'extinction de son moteur pendant un tir roquettes.
Le 25 août 1971, son nouveau pacha, le LV Meysonnat, célèbre les 30.000 heures de vol sur Étendard. Le 16 mai 1972, lors d'un catapultage depuis le Clemenceau, l'élingue décapelle, le sabot de catapulte libéré file en butée, fauchant au passage le train avant du nº37. Le SM Roussin coupe son réacteur, freine à mort et s'arrête quelques mètres du bout du pont. Le nº39 se crashe de nuit près de Granville le 15 novembre 1972. Le Mt Roland Daunic totalisait 800 heures de vol dont 36 de nuit et 69 appontages. Le 13 août 1974, l'EV1 Farret d'Asties se crashe sur le nº50 suite à une collision en vol avec le nº45 du LV Lizee, qui réussit à s'éjecter. Le 5 octobre, la Marine décide de couler le caboteur chypriote Ammersee chargé de 150 tonnes de dynamite, qui a pris feu à une trentaine de kilomètres de Guernesey. Deux Étendard lancent chacun un AS.30.
En avril 1977, la mission Saphir 1 est lancée. Quatre pilotes de la 11.F vont en renfort de la 17.F. La flottille rentre à Landivisiau le 10 décembre 1977. Le 27 juillet 1978, les deux premiers Super-Étendard destinés à la flottille arrivent à Landivisiau, convoyés par le futur staff 11.F : le CC Argousse et le LV Feuilloy. Le 12 septembre 1978, la 11.F sur Étendard est dissoute et aussitôt recréée sur Super-Étendard.

 

Sur Super-Étendard (depuis 1978)

Premières années : Le Liban, le Golfe Persique et l'ex-Yougoslavie
La flottille 11.F, armée d'Étendard IVM de 1963 à 1978, a effectué son dernier vol le 31 août 1978 avant de passer sur Super-Étendard (SUE) le 12 septembre 1978. Super-Étendard n°18 de la 11.F à Cambrai en juin 1979. (©Jean-Michel Guhl)Super-Étendard n°3 et 14 de la 11.F emmenés par le commandant de la flottille, le CC Feuilloy en juin 1979. (©Jean-Michel Guhl)Les deux premiers SUE, les n° 3 et 4, avaient été convoyés d'Istres à Landivisiau le 27 juillet 1978 par le CC Maurice Argouse et le LV Robert Feuilloy, puis sagement rangés dans un hangar jusqu'à la reprise des vols le 4 septembre. Le détachement SUE du CEPA devenait la nouvelle flottille 11.F le 12 septembre, date de prise de commandement de M. Argouse qui remplaçait le CC Desjeux. L'arrivée des avions supplémentaires s'est faite progressivement au rythme des sorties d'usine de Dassault à Bordeaux Mérignac et le parc réglementaire de 12 avions fut atteint en avril 1979. Le premier noyau de quatre pilotes réunis à Istres au printemps 1978 (CC Argouse, LV Feuilloy, LV Rossignol et EV1S Survielle) fut renforcé avec des pilotes expérimentés provenant de la 11.F. Jusqu'à la fin de l'année, la 11.F, réalise avec cinq appareils seulement, 600 heures de vol. Le premier embarquement eut lieu sur le Foch du 4 au 8 décembre 1978, essentiellement pour qualifier dix pilotes à l'appontage de jour. La nouveauté était d'utiliser le viseur au lieu du miroir et on avait peint sur le pont une mire d'appontage constituée de deux barres transversales blanches. Patch Super-Étendard. (©DR)Un deuxième embarquement, cette fois sur le Clemenceau du 2 au 5 mars 1979, fut consacré à des essais de catapultages et d'appontages à masse maximale. La 11.F à son premier Tiger Meet durant l'été 1979 à Cambrai en France à l'invitation du 1/12 "Cambrésis". Elle y envoya le Super-Étendard n°18 (décoré). L'automne 1979 allait être faste pour la 11.F puisqu'elle embarquait durablement sur le Clemenceau du 19 septembre au 24 octobre (six autres pilotes qualifiés à l'appontage et sortie d'escadre en Atlantique) puis du 14 au 23 novembre (exercice Iles d'Or). Jusqu'en mai 1979, la 11.F forme les pilotes de la 14.F sur Super-Étendard. En janvier 1980, le CF M. Argouse pacha de l'unité et son second, le CC Feuilloy effectuent les premiers appontages de nuit du Super-Étendard. En mars, les pilotes de la flottille expérimentent en vol le domaine de tir du missile air/air Magic et, en mai elle effectue sa première campagne de tir air-air. En décembre 1981, les " furieux " de la 11.F comptaient 13 qualifiés à l'appontage de nuit dont 7 confirmés.
Du 12 au 18 mai 1983, une brève mission Olifant XIII, a lieu à partir du Foch. Du 6 octobre au 30 novembre, quinze appareils provenant des flottilles 11.F,14.F et 17.F sont déployés sur le Clemenceau intégré au sein de la Task Force 452, alors au large du Liban (Mission Olifant XVIII). Le 3 décembre, un Super-Étendard escorte trois Étendard IVP de la flottille 16.F qui effectuent un vol de reconnaissance photo au-dessus du quartier de Chiyah à Beyrouth.
Du 12 janvier au 14 mars 1984, de nouveau sur le Clemenceau, les Super-Étendard retournent au Liban dans le cadre de la mission Olifant XIX. Formation de 16 Super-Étendard de la 11.F et 17.F. (©Marine Nationale)Le 24 janvier 1984, dix "SUE" des flottilles 11.F et 14.F sont embarqués sur le Clemenceau pour effectuer la mission Olifant XX qui a lieu du 14 mars au 4 mai 1984. Un théâtre voisin, celui des côtes de Libye, voit l'escadre de la Méditerranée patrouiller dans cette zone en octobre 1984. Cette mission purement dissuasive, appelée Mirmillon consiste à peser politiquement au nord alors que la France est en train de retirer ses troupes du Tchad, sur lequel la Libye a des visées interventionnistes. Le Foch, avec la 11.F à bord, effectue plusieurs répétitions de raids nocturnes en mer, dans l'éventualité de représailles sur le territoire libyen. De 1985 à 1986, la flottille embarque sur le porte-avions d'alerte en alternance avec la 17.F. Les "Kimono" de la 11.F reviennent à Cambrai pour un deuxième Tiger Meet en 1986 avec deux avions décorés, les n°7 et 35. Tous deux sont décorés avec des tigres sortant des entrées d'air. Le 35 voit son numéro individuel et l'inscription "Marine" écrits en lettres tigres. Deux Super-Étendard de la 11.F en configuration nucléaire avec une AN 52 sous l'aile droite de chacun des avions. (©Marine Nationale)En 1987, elle constitue le noyau du groupe aérien du Clemenceau envoyé en mer d'Oman pour l'opération Prométhée (juillet 1987-septembre 1988). Après les attaques répétées d'unités iraniennes sur les navires marchands français à l'intérieur du golfe Persique, la France rompt ses relations diplomatiques avec l'Iran et dépêche une force navale en mer d'Oman et en océan Indien. Le Clemenceau réalise ainsi le plus long déploiement de sa carrière en restant éloigné de son port base pendant quatorze mois. L'activité aérienne importante permet de dissuader toute nouvelle attaque contre le trafic français. Le 17 juillet 1988, le Super-Étendard 54 s'abîme lors d'un appontage de nuit sur le Clemenceau. Le pilote, le CC François Barthès (pacha de la flottille) est tué. Super-Étendard avec un missile nucléaire ASMP. (©Dassault Aviation)En juin 1989, la 11.F reçoit le missile à tête nucléaire ASMP qui renforce sa vocation nucléaire préstratégique. L'AN 52 est retirée du service le 1er septembre 1991. La troisième participation à un Tiger Meet se déroule à Wattisham pour le Mini Tiger Meet de septembre 1992 en Angleterre où ils sont invités par le 74 (F) Squadron "Tiger". Deux avions, les n°52 et et 32 (non décorés) sont envoyés pour l'occasion.
Le Clemenceau alterne avec le Foch, pendant quatre ans, au large de la Yougoslavie en décomposition. La première période, de janvier 1993 à juillet 1994 (opération Balbuzard) est celle du soutien du contingent français de la FORPRONU. La deuxième, de décembre 1995 à décembre 1996, opération baptisée Salamandre, se situe dans un contexte de l'OTAN où les porte-avions soutiennent l'ensemble des forces d'interposition alliées (IFOR) en Bosnie Herzégovine. Patch ASMP de la flottille 11.F. (©DR)Dix-huit Super-Étendard (11.F,17.F) opèrent depuis le Clemenceau dans le cadre de l'opération Balbuzard I du 28 janvier au 15 mars 1993, visant à rétablir l'ordre dans la "poudrière des Balkans". Du 29 mars au 21 juin 1993, a lieu Balbuzard II sur le Clemenceau. En mars, les Super-Étendard n°1 (bidons tigrés et tête de tigre sur la dérive) et 64 sont envoyés à Twente (Pays-Bas) à l'invitation du 313 Squadron 'Tigers' sur F-16A/B Fighting Falcon pour un Mini Tiger Meet. Fin mai, les tigres de la 11.F sont représentés par le Br.1050 Alizé n°24 de l'escadrille 59.S et le Super-Étendard n°26 de la flottille 17.F pour le mini Tiger Meet de Cambrai. Le Foch appareille le 25 juin et relève son sistership en Adriatique jusqu'au 29 août. Quinze Super-Étendard des "Kimono", sont déployés sur le "Tigre" du 7 septembre au 15 octobre 1993 (Balbuzard III). Un A6-Intruder du porte-avions USS Washington ravitaille deux Super-Étendard de la 11.F et de la 17.F du porte-avions Clemenceau au dessus de la Méditerranée le 19 juin 1996. (©US Navy)Le 7 septembre, les "Kimono" armés de roquettes et de bombes attaquent des objectifs en Bosnie en coopération avec les appareils de l'USS America et de l'HMS lnvincible qui sont aussi en Adriatique. Le 18 septembre 1993, catapultage de deux "Sucap" en alerte au profit du TG 440 qui assure la mission Sharp Guard de contrôle de l'embargo contre la Serbie et le Monténégro. Lors de cette opération, 66 sorties de permanence d'appui et 12 sorties Sucap au profit de "Sharp Guard" sont à mettre à l'actif des SUE de la 11.F.Le 8 février 1994, l'unité reçoit ses trois premiers Super-Étendard Modernisés (S.E.M.). A partir du 11 février, le Foch opère en Adriatique jusqu'au 10 mars. Du 24 mars au 3 mai a lieu l'opération Balbuzard IV sur le Clemenceau. Pendant le transit, le Super-Étendard n°5 s'abîme en mer le 27 mars. Le pilote est récupéré sain et sauf. Le 7 mai, les Super-Étendard n°12 (bidons tigrés) et 45 participe au Tiger Meet de Cambrai. Le Clemenceau est envoyé du 4 au 29 juillet 1994, en Adriatique (Balbuzard V) avec notamment quatorze avions de la 11.F. Quatre-vingt deux sorties de permanence d'appui au profit de Deny Flight et 16 sorties Sucap au profit de Sharp Guard ont été réalisées par la 11.F. A partir du 27 novembre 1995, la flottille 11.F est transformée sur Super-Étendard Modernisé. F-16AM Fighting Falcon du 313 Squadron 'Tigers' de la Force Aérienne Royale Hollandaise au Mini Tiger Meet de Hyères en 1997.(©C.Boisselon)Elle réintègre le groupe aérien en juin 1996.L'ultime mission Salamandre (III) depuis le Clemenceau a lieu du 25 novembre au 9 décembre 1996. 30 sorties d'appui sont effectuées par la flottille. En mars 1997, à l'occasion du retrait prochain du porte-avions Clemenceau, un mini Tiger Meet est organisé à la BAN Hyères. Tracteur de manutention décoré "Tiger" au Mini Tiger Meet de Hyères en 1997.(©C.Boisselon)Pour l'occasion le Super-Étendard n°43 reçoit une décoration spéciale. Sont présents notamment les Alphajet A du 301 Esquadra 'Jaguares' de la Force Aérienne Portuguaise et les F-16AM Fighting Falcon du 313 Squadron 'Tigers' de la Force Aérienne Royale Hollandaise. Bien que le porte-avions est retiré du servie le 25 septembre 1997, la 11.F garde son statut "d'escadron tigre" grâce à la devise "once a tiger, always a tiger". En juillet de la même année, les n°2 et 51 sont envoyés à Fairford pour le Tiger Air Meet ayant lieu au moment du Royal International Air Tatoo (RIAT). Le n°2 reçoit une décoration tigre argentée. L'année suivante, en juin 1998 pas moins de quatre Super-Étendard sont envoyés à Lechfeld en Allemagne: les n°2 (livrée tigre, la même qu'à Fairford), 26 (bidons tigrés), 41 et 65 (bidons tigrés).

L'Opération Trident au-dessus du Kosovo depuis le Foch
Le conflit débute en 1996 avec la création de l'« Armée de libération du Kosovo » (ou UCK), qui amorce une campagne de terrorisme en assassinant des dirigeants, des policiers et des gardes-frontières serbes, ainsi que les Albanais collaborant avec le régime. Super-Étendard de la 11.F sur le PA Foch lors de l'opération Trident. (©M.Mienville)Les Serbes ont alors pris de sévères contre-mesures policières et militaires. Le point tournant est survenu en mars 1997, lorsque le gouvernement de l'Albanie s'est effondré à la suite d'opérations financières pyramidales ratées. Des arsenaux ont été pillés et ces armes se sont invariablement dirigées en grand nombre vers le Kosovo, où l'UCK naissante livrait aux autorités serbes une véritable guerre d'indépendance. Du 21 septembre au 12 novembre 1998, la flottille 11.F à bord du Foch prend part à l'opération Trident 1 en mer Adriatique pour surveiller la région et réagir si la communauté internationale le décide. Super-Étendard n°13 au catapultage depuis le Foch avec un AS 30 laser qui sera tiré sur l'aérodrome de Ponikve. (©Flottille 11.F)Le Foch repart pour l'Adriatique le 26 janvier 1999 avec notamment à son bord quatorze Super-Étendard Modernisés Standard 3 de la 11.F. Suite au nouvel échec des négociations de Rambouillet sur l'avenir du Kosovo, l'OTAN ordonne le début de frappes aériennes sur la Serbie le 23 mars. Pendant les six premiers jours du conflit, le Foch tint d'abord l'alerte à 30 minutes pour six patrouilles de deux SEM, du lever au coucher du soleil. Cette alerte était destinée à venir soutenir les forces françaises stationnées à Kumanovo en Macédoine dans le cas où elles se trouveraient engagées par l'artillerie serbe. Les SEM ont ensuite participé aux BAI (Battlefield Air Interdiction) de jour, puis aux CAS (Close Air Support) au-dessus du Kosovo. En moyenne, quatorze sorties offensives étaient menées chaque jour depuis le bord. En plus du Kosovo, une vingtaine d'objectifs ont été traités en Serbie même, dans la partie située au nord de la province albanophone et à l'est de la Bosnie, parfois à plus de 400 km du Foch.
Récit d'une mission de bombardement par un pilote de la 11.F (Lieutenant de Vaisseau P.V. - mai 1999) :
Catapultage d'un Super-Étendard depuis le pont du Foch. (©Marine Nationale)03:00 - Sous la lumière blafarde des néons de la salle de préparation du Foch, je viens de prendre connaissance de ma mission. Il s'agit d'un BAI (Battlefield Air Interdiction) en Serbie, à Boljevac. Nous devons attaquer un dépôt de munitions situé à 20 nautiques à l'ouest de la frontière serbo-bulgare et à plus de 220 nautiques du Foch! Les noms de villes font penser aux films catastrophes sur la IIème Guerre Mondiale. Terrain de déroutement: Sofia en Bulgarie! La salle de préparation bourdonne comme une ruche. Pendant que certains calculent des coordonnées géographiques pour la centrale à inertie de l'avion, d'autres regardent les photos satellite sous toutes leurs coutures pour mémoriser les repères qui permettront d'identifier la cible dans le combiné de l'avion illuminateur.
Les GBU-12 des Super-Étendard sur l'ascenceur avant du Foch. (©Marine Nationale)05:30 - Les dernières photocopies sortent enfin, chacun découpe et organise son petit package et prend place dans la salle d'alerte du porte-avions. Le leader du strike briefe le vol. Nous sommes huit SEM à aller attaquer des objectifs dans cette zone ce matin. Avec les pilotes spares et les pilotes "nounous" (SZM équipés d'une nacelle pour le ravitaillement en vol), nous sommes une quinzaine à assister à ce briefing. Dernières consignes, dernières recommandations.
06:30 - "Aux avions!" l'ordre est sorti d'un haut parleur depuis la passerelle aviation du Foch. Chacun vérifie son équipement de survie, sa balise de détresse, son pistolet (chargé), met son casque et se dirige vers le pont d'envol. Brêlage, actions vitales, mise en route, rien ne distingue ce qui est en train de se passer des vols normaux en temps de paix, si ce ne sont les bombes à guidage laser GBU-12 bonnes de guerre fixées sous les ailes des avions tireurs et le pod Atlis 2 monté en ventral sous les avions des "pointeurs". Dès la fin des mises en routes, le pont se vide de tous ses mécaniciens, la quinzaine de SEM attend patiemment les quelques minutes qui la sépare de son "B": l'heure prévue du catapultage.
Armement d'un Super-Étendard sur le pont du Foch. (©Marine Nationale)07:00 - "Pedro", l'hélicoptère de sauvetage vient de décoller. Sous les ordres des "chiens jaunes", les avions se dirigent prudemment vers les deux catapultes. Les "nounous" partent toujours en premier. Tensionnement de l'élingue, salut du pilote. Une accélération brutale vient arracher les 11 tonnes du Super-Étendard au pont d'envol. En moins de 60 mètres, la vitesse passe de 0 à 200 km/h. Toutes les 40 secondes, un avion quitte le Foch et grimpe rapidement vers l'orbite de rassemblement où il retrouve sa "nounou" pour prendre du pétrole. Aujourd'hui, il faut prendre 700 kg par avion pour pouvoir aller aussi loin en Serbie.
Super-Étendard "nounou" ravitaillant en buddy-buddy un autre Super-Étendard au-dessus du Kosovo. (©Marine Nationale)07:20 - Les "nounous" rentrent vers le Foch tandis que les avions d'assaut montent dans le ciel en direction du Kosovo. Le trajet prévu nous fait traverser tout le Kosovo en diagonale du sud-ouest vers le nord-est. Il fait beau, nous sommes bien à l'heure. Tout va bien. l'AWACS nous a identifiés, nous sommes "clear to proceed" sous la protection de nos SEAD (Suppression of Enemy Air Defenses), un pool de F-16 et de EA-6B américains qui progressent avec nous vers la Serbie. Ils sont notre assurance-vie face aux missiles SA-6 et SA-3 qui, malgré maintenant un mois de frappes, continuent d'être actifs. Sur le pont du Foch, nous avons reçu les derniers "updates" sur les sites actifs. Il s'en trouve un juste à notre point initial d'attaque, ce qui nous oblige en ce moment à recalculer une passe d'attaque différente. A mesure que nous avançons en territoire ennemi, la fréquence radio de l'AWACS est progressivement brouillée par les serbes. Ils diffusent des chants patriotiques slaves pour gêner nos transmissions.
07:40 - J'arrive à 10 nautiques de mon "initial". J'ouvre le heaume de mon pod de désignation laser et commence à rechercher le pont qui va permettre au calculateur de trouver sa cible. Hangarettes du dépôt d'explosifs de Boljevac après le passage des Super-Étendard. (©NATO)Un coup de télémètrie laser et la tête se positionne sur le but qui est encore à 40 km. Dans le "visu" du pod Atlis, l'image est pour le moment inexploitable. Peu à peu, les contours du relief se précisent. L'image commence à ressembler à la photo satellite que j'ai apprise par coeur tout à l'heure. Je suis à 25 km. Ça y est! Je reconnais le dépôt et ses petites casemates. Je fais glisser mon pod à la recherche de mon DPMI (Desired Mean Point of Impact). J'autorise mon équipier à débuter sa passe de tir pour larguer sa paire de GBU-12. "Tom, IN**3 m'annonce t-il, en prenant ses éléments de tir. "Tom, bombes parties". Ca-y est, le plus dur va commencer : ne pas perdre l'image du pool pendant les 40 secondes de chute des bombes. Le moindre nuage qui viendrait occulter le faisceau laser et tout serait raté. Mon tracker vidéo clignote pendant une éternité. J'attends de voir l'impact dans ma vidéo. Tout d'un coup, une énorme fumée vient envahir ma visu : "Bingo!".
07:45 - Nous sommes encore à plus de 400 km du Foch, en pleine Serbie. A la radio, on sent que ça commence à chauffer. Mécanicien en train d'ajouter une silhouette de bombe à l'issue du retour d'un Super-Étendard après une mission de guerre. (©Marine Nationale)Super-Étendard de la 11.F à l'appontage équipé de son pod Atlis 2. (©Marine Nationale)J'entends les F-15 : "Corvette 51, defending, slappy 080/60". Ils sont aux prises avec une conduite de tir SA-6 ou SA-3. On entend des "magnum magnum", annonces des avions SEAD, qui viennent de tirer leurs missiles anti-radar HARM. Nous apprendrons le lendemain qu'ils ont dû larguer toutes leurs charges pour effectuer des manoeuvres défensives antimissiles. On entend toujours en bruit de fond de la musique serbe. Ce n'est pas proprement rassurant. Nos avions font ce qu'ils peuvent pour quitter le territoire ennemi. Notre vitesse maxi de Mach 0,95, paraît désespérément lente! Enfin la côte de l'Adriatique se profile au loin, dans cinq minutes nous serons au "break" pour appontage à bord du Foch. Mission accomplie. Une de plus pour nous et les "mécaé" qui ajouteront une silhouette de bombe ou d'illuminateur sur le flanc de nos Super-Étendard.

Super-Étendard à l'appontage sur le Foch avec ses bombes guidées laser. (©Marine Nationale)415 sorties de combat sont effectuées sur SEM, permettant de traiter 127 objectifs. 215 bombes sont tirées sur des objectifs positivement identifiés et deux missiles AS 30 Laser tirés sur des hangarettes à Ponikve (en Serbie) le 11 mai par les Super-Étendard Modernisés n°13 et 30. L'avion ayant largué le plus de bombes est le n°33 avec un total de 34 GBU-12 de 250 kg tirées en 17 sorties. 246 missions de ravitaillement en vol sont réalisées et 49 bombes ont été larguées, inertes, avant l'appontage. En effet, lorsqu'une mission était annulée par le Combined Air Operations Center (CAOC) après catapultage des avions, le Super-Étendard n'était pas autorisé à apponter avec son armement en raison du vieillissement de la structure engendré par l'impact de l'appontage avec armements. L'autorisation du Service Central de l'Aéronautique (SCAéro), intervenue après trois semaines d'actions offensives, a néanmoins permis par la suite aux SEM d'apponter avec leurs bombes, ceci moyennant des conditions de ramassage bien particulières (pente, masse et vent sur le pont).
Avec un taux de succès de l'ordre de 75%, les résultats de tir de l'Aéronautique navale se sont avérés être parmi les meilleurs de l'OTAN. Le 3 juin, le porte-avions est de retour à Toulon à l'issue de 119 jours en opération à la mer.

Les missions au-dessus de l'Afghanistan depuis le Charles de Gaulle
De 1999 à 2000, la 11.F participe à l'essentiel des essais d'aviation du porte-avions Charles de Gaulle. Le 2 octobre 2000, la flottille perçoit les premiers SEM standard 4 et assure une mission supplémentaire : la reconnaissance tactique moyenne et basse altitude ; elle effectue la traversée de longue durée du porte-avions, écourtée en raison d'une avarie d'hélice, puis la mise en condition opérationnelle couronnée par l'admission au service actif du Charles de Gaulle, avec sa première participation à un exercice interallié de grande envergure : Trident d'or. L'année 2001 est marquée par le départ sur alerte du porte-avions Charles de Gaulle en océan Indien pour l'opération Héraclès sur l'Afghanistan, le 1er décembre. 80 % des pilotes de la flottille 11.F renforcent la flottille 17.F d'alerte pour cette opération de longue durée. Il a à bord seize SEM (8 standards 3 et 8 standards 4) de la 17.F, à destination de la Mer d'Arabie. C'est le début de l'Opération Héraclès (dispositif français de l'Opération "Enduring Freedom" visant à bombarder les positions afghanes des terroristes d'Al Quaïda et de ses alliés les Talibans. Le porte-avions arrive sur zone le 18 décembre et les vols opérationnels sur l'Afghanistan commencent le 20 décembre. Super-Étendard n°44 décoré pour le 80ème anniversaire de la 11.F (©DR)Quelques 2.000 heures de vol sont effectuées. 200 missions de Close Air Support dont 46 annulées. 485 sur 784 objectifs de reconnaissance ont été traités par les SEM S.4. Seulement 12 bombes guidées laser BLU-111 de 250 kg ont été tirées. Le porte-avions est de retour à Toulon le 1er juillet 2002. Le 27 septembre 2002 sur la BAN Landivisiau, les 80 ans de la flottille 11.F sont célébrés à l'initiative du pacha de l'unité, le CC Johann de Villars. A cette occasion, le SEM S.4 n°44 reçoit une décoration spéciale (dérive bleu-blanc-rouge avec une grande ancre, hippocampe au niveau de l'entrée d'air de chaque côté et grande ligne rouge peinte sur le dessus de la cellule). Le 22 octobre, un pilote allemand en échange à bord du Charles de Gaulle s'éjecte indemne de son Super-Étendard après son catapultage. En sortie de catapulte, l'avion a décroché car le pilote a tiré sur le manche avant que l'appareil ne sorte du rail de la catapulte.

Super-Étendard n°44 décoré pour le 80ème anniversaire de la 11.F. (©Thierry le Masson www.101airbase.com)
La onzième participation de la flottille 11.F à un Tiger Meet a lieu à Cambrai en France en juin 2003. C'est l'occasion de dévoiler deux Super-Étendard tigrés, les n°35 (seulement les bidons) et 38. Le 1er mars 2004, le porte-avions nucléaire Charles de Gaulle appareille pour la mer d'Arabie dans le cadre de la mission Agapanthe 04 avec son escorte. Le lendemain, son groupe aérien qui comprend notamment dix Super-Étendard Modernisés des flottilles 11.F et 17.F. arrive à bord. Le 20 mars, le Groupe aérien est engagé dans l'exercice Northwind 04 avec les Émirats Arabes Unis. Puis du 28 au 30 mars, le porte-avions nucléaire Charles de Gaulle s'exercice avec le porte-avions américain USS Georges Washington, bâtiment amiral de la Task Force 50. Patch Super-Étendard 11 .F (©DR)Des ravitaillements en vol sur S-3 Viking, 18 sorties d'entraînement avec les F/A-18C/D et F-14A/D Tomcat sont réalisées. Du 8 au 14 avril a lieu l'exercice avec la Marine indienne "Varuna 2004". Quatorze navires sont engagés et plus de trente aéronefs, dont huit Sea Harrier FRS.51 (escadrille 300), un Fokker 27 (garde-côtes) et un bombardier maritime à long rayon d'action Tupolev Tu-142M Bear F (escadrille 312). Les SEM effectuent des largages de bombes réelles sur le champ de tir de Pigeon Island. Du 22 avril au 2 mai, les SEM sont engagés dans la Mission Héraclès 2. 17 missions de reconnaissance (111 heures de vol) ont été effectués par les Super-Étendard au-dessus de l'Afghanistan et 23 missions (32 heures de vol) d'accompagnement au profit des SEM par les Rafale M. Du 5 au 7 mai ont lieu des exercices d'interception avec les Mirage 2000 de l'Armée de l'air basée à Djibouti. Du 9 au 15 mai, exercice franco-saoudien Red Shark 2. Le 11 mai, le Charles de Gaulle enregistre le 10.000e appontage à bord. Il s'agit du Super-Étendard de l’EV2 Cédric Bridiers. Le 21 mai, le porte-avions arrive à Toulon.
La douzième participation à un Tiger Meet a lieu à Sion en mars 2005 à l'occasion d'un mini Tiger Meet ; un Falcon 10 de l'escadrille 57.S est envoyé tant pour transporter les équipages de la 11.F que pour représenter l'unité. Le 4 mai 2005, le groupe aéronaval constitué autour du porte-avions Charles de Gaulle a appareillé du port militaire de Toulon pour une mission de deux mois en Atlantique et en Manche. Au cours de ce déploiement, des interactions entre groupes de porte-avions sont prévues avec l’U.S. Navy dans la continuité des exercices et des opérations menées au cours des dernières années (opération Héraclès en 2002, exercices en Méditerranée en 2003 et mission Agapanthe en 2004). Des entraînements seront également conduits avec la marine canadienne qui mettra en oeuvre un nombre important de bâtiments et d’aéronefs. Des escales sont prévues aux États-Unis, à Norfolk du 27 mai au 1er juin pour le porte-avions et le sous-marin et à New York 27 mai au 2 juin pour les autres bâtiments. L’ensemble du groupe se rendra ensuite au Canada, pour une escale du 8 au 13 juin à Halifax. Le groupe aérien embarqué comprend notamment douze Super-Étendard Modernisés. Super-Etendard sur l'aéroport d'Atlantic City. (©Marine Nationale)Le 2 juin, neuf Super-Étendard et un E-2C Hawkeye ont dû être dérouté en raison des conditions atmosphériques qui les ont empêché de rejoindre le porte-avions. Contraints de se dérouter vers la terre, les aéronefs français on lancé un appel en "emergency", mais se sont vu refuser l’autorisation de se poser sur la base militaire de Mac Guire, dans le New Jersey. Finalement, leur réservoirs de carburant presque vides, les avions français ont pu se poser sur l’aéroport civil d’Atlantic City, où ils n’ont pas pu refaire le plein, faute de moyens de paiement. Une équipe de mécaniciens a du être dépêchée du Charles de Gaulle, à bord d’un hélicoptère Puma de l’armée de Terre, afin de procéder à leur remise en route. Le 14 mars 2006, le Super-Étendard n°3 de la 11.F est victime d'une collision aviaire à proximité de la ville de Pontorson. Elle provoque le bris de la glace latérale de l'appareil. Le pilote se déroute sur l'aérodrome de Dinard. Il présente de légères contusions à l'épaule. Du 11 février au 15 mai 2007, la 11.F embarque sur le porte-avions Charles de Gaulle pour la Mission Agapanthe 07. La mission Agapanthe 07 a pour principal objet d’apporter un soutien aérien aux forces engagées en Afghanistan. C’est le quatrième déploiement en océan Indien du GAN depuis le début des opérations Héraclès et Enduring Freedom de lutte contre le terrorisme, lancées suite aux attentats du 11 septembre 2001. Le 12 février, 6 Super-Étendard Modernisés rejoignent le Charles de Gaulle. Les entraînements du GAE et les qualifications se poursuivent : appontages, catapultages, exercices de combat aérien et d’attaque au sol. Le 13 février, les entraînements au catapultage, à l’appontage et au combat aérien se poursuivent avec le groupe naval composé du porte-aéronefs Principe de Asturias et de la frégate anti-aérienne Jean Bart dans le cadre de l’exercice Galiber 07. Puis du 23 au 28 février, a lieu «White Shark» qui est un exercice bilatéral associant l’ensemble de la Task Force à l’armée saoudienne. Des exercices de combat aérien en partenariat avec des F-15 et des Awacs saoudiens se sont également déroulés quotidiennement, avec en point d’orgue un vol serré commun le 27 : «l’exercice a totalisé 180 sorties dont certaines ont mobilisé pas moins de 25 avions», précise le capitaine de corvette Hédé-Haüi, responsable de l’opération. «Les Rafale M étaient positionnés à l’avant pour nettoyer la zone et permettre aux SEM (Super-Étendard Modernisés) de se mettre en position de tir. Au-dessus, les E-2C Hawkeye contrôlaient et envoyaient les Rafale M sur la défense aérienne ennemie représentée en l’occurrence par les F-15 saoudiens», ajoute-t-il. SEM de la 11.F en vol au-dessus de Djibouti avec deux Mirage 2000D du 4/33 Vexin. (©Marine Nationale)Du 3 au 7 mars, escale à Djibouti. La combinaison d’une aridité typique et d’un relief particulièrement escarpé fait de Djibouti le lieu idéal pour ce type d’entraînement, tant l’environnement se confond avec celui que rencontreront les pilotes lors des missions qu’ils conduiront au-dessus du territoire afghan dans le cadre de l’opération Héraclès Air Indien (HAI). Les principaux bénéficiaires des activités planifiées ces jours-ci ont été les pilotes de Super-Étendard Modernisés et Rafale M F2. Ces derniers, experts de l’Air-Sol, ont pu répéter l’ensemble des scénarios d’attaque d’objectifs terrestres, guidés depuis le sol par des troupes déployées. Des tirs de bombes réelles ont même pu être effectués, ajoutant au réalisme de l’ensemble. Un F/A-18C Hornet de l'U.S. Navy de la VFA-147 "Argonauts"  embarqué sur l'USS John C. Stennis (CVN 74) en train d'être ravitaillé en point central par un KC-10A Extender de Travis Air force Base au-dessus de  l'Afghanistan en compagnie de deux Super Etendard de la 11.F le 16 mars 2007.(©US Navy)Le 15 mars débute l'opération Héraclès Air Indien. Les Rafale M et Super-Étendard Modernisés (SEM) «standard 5» du groupe aérien embarqué à bord du porte-avions Charles de Gaulle, déployé en océan Indien, volent chaque jour dans le ciel afghan. Les chasseurs ont été catapultés en deux vagues successives vers leur zone de travail située dans le sud de l’Afghanistan. Équipées de bombes guidées laser et de pods de désignation d’objectifs, deux patrouilles de Super-Étendard Modernisés ont mené des missions de CAS (Close Air Support), prêts à appuyer des troupes au combat. Une autre patrouille de Super-Étendard Modernisés a conduit une mission de reconnaissance photo et vidéo d’objectifs terrestres (missions RECCE). Équipés de pods de ravitaillement en vol, les Rafale M délivrent du carburant aux patrouilles de Super-Étendard Modernisés au cours du transit vers leur zone d’opérations quotidienne. La présence de ces ravitailleurs est particulièrement utile à l’autonomie des aéronefs de la Marine, notamment en début de mission, au moment de remonter le long corridor aérien qui mène en terre afghane. Au-dessus des zones de travail, les SEM sont ravitaillés par des tankers anglais, américain ou français, de la coalition. Là, ils intègrent le concert des avions de chasse étrangers dédiés, comme eux, au soutien des forces terrestres de l’ISAF (Force Internationale d’Assistance à la Sécurité). SEM n°8 de la 11.F effectuant un touch and go sur le pont de l'USS John C. Stennis (CVN-74) le 12 avril 2007. (©US Navy)Au total et depuis le 15 mars, 148 missions d'avions d'armes ont été réalisées dans le ciel afghan. Les appareils de l'armée française réalisent une vingtaine de tirs par an en Afghanistan, où les talibans restent très actifs depuis la chute du régime des mollahs. Le 12 avril, dans le cadre de la coopération franco-américaine lors de l’opération Héraclès air indien, les appareils du Charles de Gaulle, dont les Super-Étendard n°8 et 13 de la 11.F, effectuent des «touch and go» (posé suivi d’un redecollage immédiat) sur le porte-avions John C. Stennis. 15 mai : Le Charles de Gaulle arrive à Toulon. Au bilan, lors de cette opération « Héraclès Air Indien », les appareils mis en oeuvre à partir du Charles de Gaulle ont réalisé 370 sorties et 1300 heures de vol, soit : 154 missions d'appui (Super-Étendard Modernisés - Rafale M F2), 54 missions de reconnaissance (Super-Étendard Modernisés) et 117 missions de ravitaillement (Super-Étendard Modernisés - Rafale M F1/F2). SEM n°49 et 62 décorés en tigres blancs pour l'Artic Tiger de 2007. (©Marine Nationale)La treizième participation à un Tiger Meet se déroule en septembre 2007 sur la base norvégienne d'Ørland, antre du 338 Skvadron 'Tigers' sur F-16AM Fighting Falcon. Pour l'occasion les Super-Étendard Modernisés (SEM) n°49 et 62 de la flottille 11.F ont adopté fin septembre des couleurs inhabituelles. Blancs et noirs, les SEM ont revêtu la robe des tigres blancs pour l'Artic Tiger. SEM au roulage sur le porte-avions virtuel tracé sur un parking à Landivisiau. (©Marine Nationale)Pendant la période d’Indisponibilité Pour Entretien et Réparation (IPER) du Charles de Gaulle, l’organisation GAETAN ou Groupe Aérien à Terre de l’Aéronautique Navale a été crée pour se substituer à l’organisation habituelle du groupe aérien. Il est composé d’un noyau de 6 Super-Étendard Modernisés (SEM), 4 Rafale M et 1 E-2C Hawkeye et regroupe 150 personnes provenant de chaque flottille (pilotes et techniciens). Les capacités opérationnelles des flottilles sont conservées à partir de la terre et en fonction des besoins et sur ordre du Chef d’état-Major des Armées des détachements peuvent être engagés sur les théâtres d’opérations extérieurs. Pour pallier à la longue période d’entretien du porte-avions Charles de Gaulle, et se rapprocher au maximum des conditions de travail à bord du porte-avions, le pont d’envol du Charles de Gaulle a été retracé sur la piste d’un parking (en face des installations de l'escadrille 57.S) pour délimiter la zone sur laquelle les aéronefs appontent habituellement et se déplacent sur le pont. Renault 5 aux couleurs tigrées. (©French Fleet Air Arm)Un premier exercice a eu lieu du 3 au 14 décembre 2007. Un deuxième exercice d’entraînement à l’embarquement se déroula du 13 au 23 mai 2008. La prochaine session est prévue pour l’automne 2008.
L'édition 2008 du Tiger Meet a eu lieu, pour la première fois de son histoire, en Bretagne, sur la BAN de Landivisiau du 23 au 27 juin 2008. Les avions de tous les escadrons présents ont été présentés lors de la journée "Portes Ouvertes" de la base qui a eu lieu le dimanche 29 juin 2008. Les SEM 15 et 71 décorés à l'occasion de l'Ocean Tiger 2008. (©Marine Nationale)A l'occasion de cet "Ocean Tiger", la flottille 11.F a décoré les SEM n°15 et 71 avec une livrée tigre orange vif et noire.
Un triste événement vient endeuiller la flottille 11.F le 1er octobre 2008, alors que quatre SEM effectuent un vol en patrouille, deux appareils, les n°38 et 49 rentrent en collision au dessus de la baie de Lannion à environ 27 km au nord de Morlaix (Côtes d’Armor). Le pilote du premier appareil, qui avait pu s’éjecter, a été retrouvé rapidement par les secours. Quant au second, le LV Sébastien Lhéritier, les recherches ont été interrompues du fait du mauvais et du peu de probabilité de le retrouver vivant.
Le corps du pilote a été récupéré le 20 octobre par le bâtiment d'assistance Argonaute et remis à la gendarmerie maritime en charge de l'enquête.
Lundi 2 novembre 2009, en fin d'après-midi, un Super-Étendard Modernisé de la flottille 11.F est sorti de piste lors de son atterrissage sur la BAN Lann-Bihoué, dans le Morbihan. Le pilote est indemne et l'avion n'a apparemment pas subi de dommage. Le SEM avait décollé du porte-avions Charles de Gaulle et devait rejoindre sa base de Landivisiau (Finistère). « Suite à un problème technique et en raison des mauvaises conditions météorologiques le pilote a choisi de se dérouter sur Lann-Bihoué. Afin de mener à bien la sécurisation du siège éjectable du SEM, les pistes de la base aéronavale, utilisées par les avions civils, ont été fermées jusqu'à la fin des opérations de dégagement de l'appareil ».

MISSIONS ET MOYENS

La flottille 11.F réalise ses missions depuis une base à terre (depuis la BAN de Landivisiau) ou le porte-avions Charles de Gaulle.

Super-Étendard Modernisés de la flottille 11.F en vol dans le ciel breton. (©Flottille 11.F)Missions

  • Assaut contre des objectifs terrestres et maritimes de jour comme de nuit avec de l'armement nucléaire ou classique,
  • Appui feu au profit de troupes au sol de jour,
  • Reconnaissance,
  • Ravitaillement en vol,
  • Défense aérienne (mission secondaire) et réalise des interceptions en basse et moyenne altitude de jour et par nuit claire.

Moyens Humains

  • 150 personnes (dont 12 pilotes) : 13% d'officiers , 47% d'officiers mariniers, et 40% d'équipage.

Moyens Matériels



sources - remerciements :
"Dassault Etendard IV & Super-Etendard" Alain Crosnier & Jean-Michel Guhl - SupAir publications - 1984.
"Les Porte-Avions Clemenceau et Foch" Jean Moulin - Marines Editions - 2006.
NATO Tiger Meet Association

Cols Bleus
Air & Cosmos
101 Airbase.com
Mer et Marine

Marine Nationale
Air Squadrons Patches
Flottille 11.F
Tiger Lair.org
Wing Palette
Mini Tiger Meet Sion 2005
Mini Tiger Meet Wattisham 1992.

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